mardi 30 octobre 2012

Disney achète Lucasfilm pour 4,05 milliards $



Plus tôt aujourd’hui, on apprenait que le géant Disney faisait l’acquisition de Lucasfilm et de la marque Star Wars pour un montant de 4,05 milliards $.
 
À une époque où les studios d’Hollywood privilégient les séries et les valeurs sûres, force est de constater que l’on retrouve dans la marque Star Wars une recette éprouvée, donc rassurante pour un géant comme Disney -- une structure mythique reposant sur des éléments inspirés de westerns, du cinéma japonais, des documentaires de Claude Jutras, du cameraman Jean-Claude Labrecque et des ouvrages de Joseph Campbell, lequel agira éventuellement en tant que conseiller de Lucas dans la saga Star Wars.

Depuis le lancement du premier Star Wars le 25 mai 1977 dans 45 salles (contre 2655 salles de nos jours), George Lucas a plus d’une fois fait preuve d'un sens aigu de la mise en marché, d’abord en révolutionnant l’univers des effets spéciaux (il fonde Industrial Light and Magic ou ILM), ensuite en réinventant le monde du son grâce à THX Ltd, du jeux vidéo avec LucasArts, de la post-production et mixage son avec Skywalker Sound et de l'animation avec le célèbre studio Pixar.

Personnellement, jamais je n’oublierai le « lightsaber » (« sabre de lumière », ou « sabre lumineux »), les pistolets lasers, le double coucher de soleil sur la planète Tatooine ou les chasseurs X-wing.

Pour la petite histoire, le premier projet intitulé The Star Wars contient 14 pages écrites à la main. 

Monsieur Lucas comprend dès le départ l'importance de créer un monde féérique. Pour ce faire, il n’hésite pas à choquer l'industrie. Ainsi, il fait débuter chacun de ses films non pas par un générique, mais par un texte déroulant à l'horizontal et présentant l'intrigue, fortement inspiré des débuts de Flash Gordon, faut-il le préciser. Lucas sera d’ailleurs poursuivi par la Directors Guild of America et de la Writers Guild of America à cause de son refus de débuter ses films par un générique.

Par ailleurs, les 6 films Star Wars de George Lucas utilisent une formule éprouvée, inspirée des écrits de Joseph Campbell.  

Star Wars, c’est le voyage initiatique d’un héros. La série cristallise l’éternel combat entre le bien et le mal avec ses héros et méchants, princes, magiciens et ogres. 

Le premier film sort en 1977, en pleine crise politique et économique. La galaxie de Star Wars est cosmopolite. L’histoire est simple :
  • Un chevalier noir : Darth Vader.
  • Une demoiselle en détresse : la princesse Leia.
  • Un appel à l’aide : R2D2.
  • Un prince charmant qui passe à l’âge adulte : Luke Skywalker.
  • Une mission : délivrer la princesse du méchant.
  • Une aide surnaturelle : un guide, un maître.
  • Un talisman magique : le sabre-laser de son père.
  • Un pouvoir spirituel : la force et Yoda.
  • Des partenaires : Chewbacca et Han.
  • Un labyrinthe : l’Étoile Noire.
  • Un dragon et/ou des monstres : ils abondent.
  • La chasse : les batailles en chasseurs X.
  • La trahison : Lando livre Han à Vader.
  • Les tentations : « sois mon allié ».
  • Le mariage mystique
  • La résurgence du mal : les nombreuses vies du mal.
  • La descente aux enfers : les difficultés s’accumulent.
  • La réconciliation avec le père
À l’évidence, George Lucas est un conteur de grand talent. Il entre à l’University of Southern California pour y étudier le cinéma et tourne son premier film: THX 1138. C’est là qu’il devient un passionné de contes et de légendes. En cours de réflexion, il découvre un livre clé qui va changer sa vie : Les héros sont éternels de Joseph Campbell.

Quand on lui demande d’expliquer le processus créatif relatif à la création de Star Wars, Lucas déclare : « J’ai d’abord essayé d’adapter certains grands principes de la mythologie à mon histoire. Comme cela ne fonctionnait pas, j’ai finalement décidé de laisser tomber et de me concentrer à la rédaction de l’histoire à part entière. J’ai découvert, en me relisant, que tous les principes mythiques étaient présents. »

En entrevue, il affiche une fascination pour le mythe. « Toutes les histoires mythiques possèdent une réserve commune d’images et de symboles », aime à répéter Lucas.

Pour respecter la structure mythique, le héros doit se couper du monde ordinaire, puis subir une série d’épreuves : l’initiation. Luke, l’adolescent rebel, avide d’aventures, se métamorphose ensuite en héros. Au cours de son itinéraire, il croise ogres et magiciens, labyrinthes et pièges.

Cette recette a permis à George Lucas de générer des ventes remarquables. Jusqu’à maintenant, les six films de la série ont généré 4,49 milliards $ de vente de billets et 10 milliards de vente de jouets. On annonce d'ailleurs un 7e film qui sera lancé en 2015.

(En passant, suite aux ventes décevantes des produits associés au film Godzilla en 1998, c’est Lucas qui va racheter la production invendue pour ensuite la faire fondre et la transformer en poupée Star Wars ! Brillant le monsieur !)

En cours de route, Lucas devient un control freak. Il sélectionne les cinémas qui présenteront son film ; il exige de se faire payer à chaque semaine plutôt qu’aux deux semaines ; il exige qu'on lui donne la salle la plus grande du cinéma ; il interdit les publicités avant ses films ; et le film doit rester à l’affiche au moins douze semaines dans chaque salle. 

Lucas développe aussi le concept de teasing afin d'annoncer le lancement prochain d'un autre film de la saga. Mais comme il génère jusqu’à 10 % des profits de la Fox certaines années, on laisse libre cours à ses demandes.

Au total, les ventes de la marque incluant celles des produits dérivés et des films s’élèveraient à près de 30 milliards $. Il est vrai que les différents films de la série ont donné naissance à des jeux vidéo, des romans, des bandes dessinées, et bien sûr, des poupées pour hommes ou figurines, si vous aimez mieux.

Pas mal pour un gars qui accepta de réduire son cachet de moitié pour financer la fin du tournage de son premier film au milieu des années 70 en échange des droits sur les produits dérivés. Une autre approche qui a d’ailleurs changé de fond en comble l’industrie du cinéma et permis à Lucas d’être l’un des actionnaires les plus importants de Kenner qui deviendra par la suite Hasbro, l’un des deux géants du jouet avec Mattel...

dimanche 28 octobre 2012

Marketing sur Twitter : performance de votre compte en fonction du nombre d'abonnés (followers)


Contrairement à ce qu'on pourrait penser, plus le nombre d'abonnés de votre page Twitter augmente, moins le pourcentage de clics de votre compte sera élevé. 

Comme le montre cette infographie de Joanna Franchetti, ce phénomène prend de l'ampleur à partir de 10 000 abonnés. Mais de là à conclure qu'il est préférable de compter quelques centaines d'abonnés seulement, il y a un pas à ne pas franchir.

Le marketing efficace sur Twitter comme sur les autres plateformes web n'est jamais facile. Il est tributaire de l'énergie déployée  par le gestionnaire du compte et de son talent pour dénicher des informations utiles ou divertissantes.

Bien sûr, je vous invite à cliquer directement sur cette infographie pour en saisir toute la richesse : quand twitter sur semaine, durant la journée, etc.

Source : visual.ly

jeudi 18 octobre 2012

Le CRTC refuse l’achat d’Astral par BCE

Que les médias en prennent bonne note : chercher à contrôler plus de 40 % de la tarte médiatique au Canada peut se faire à vos risques et périls. BCE vient de l'apprendre à ses dépens.

Le CRTC vient en effet d’annuler l’achat d’Astral Media par BCE, une transaction de 3,38 milliards $. Dans les faits, l’organisme fédéral avait trois options : approuver, refuser ou modifier l’entente.

Compte tenu du délai des délibérations pour la rédaction du document final – seulement trois semaines – il aurait été surprenant que le CRTC opte pour une entente modifiée avec ce que cela suppose de réflexion. 

Comme je l'indique en entrevue à Paul Houde (l'entrevue débute à 7 : 04), il restait donc deux possibilités : refus en bloc ou acceptation totale.

En achetant Astral, BCE aurait mis la main sur plusieurs joyaux : 
  • Des chaînes payantes de films : Super Écran, HBO et TMN
  • Un réseau radiophonique comptant 84 stations réparties dans 50 marchés au Canada (le 2e plus important réseau au pays avec 17,1 % du marché) 
  • 100 sites Web qui touchent 3 millions d'internautes chaque mois
  • 9500 panneaux d'affichage publicitaires au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique 
  • 24 chaînes de télé spécialisées qui passeraient sous le giron de Bell (Musique Plus, Family, Canal Vie, Historia, Canal D, VRAK.TV, etc.), des canaux rentables et en croissance qui représentent 15 % du marché canadien à eux seuls. 
Malheureusement pour BCE, le CRTC estime que le couple Bell/Astral détiendrait un pouvoir qui pourrait faire « obstacle à une saine concurrence ».

Au final, la performance de BCE durant les audiences du CRTC, la campagne de relations publiques des géants canadiens opposés à la transaction (Quebecor, COGECO, Telus et Rogers) et les nombreux groupes de consommateurs venus faire part de leurs doléances au CRTC auront certainement joué un rôle important.

Pour Pierre Karl Péladeau, cette annonce est une victoire importante. L’arrivée en force de BCE au Québec aurait en effet menacé l’emprise du groupe Quebecor sur le Québec médiatique.

Pour Astral, on retourne donc à la case départ mais rassurons-nous, les prétendants ne manquent pas. Ma prédiction : Rogers fera une nouvelle tentative dans quelques mois.

mercredi 17 octobre 2012

Nike abandonne Lance Armstrong


Coup de théâtre dans le monde de la commandite sportive : Nike abandonne Lance Armstrong.

Trois éléments ont pesé dans la décision de Nike. Premièrement, les récentes révélations de l’agence antidopage américaine (USADA) relatives à Lance Armstrong. Ces révélations sont pour le moins accablantes et révèlent au grand jour un véritable système de triche.

Deuxièmement, la décision de Lance Armstrong de ne pas se défendre contre les allégations de l’agence antidopage américaine. Cette annonce faite au mois d’août dernier a eu l’effet d’une bombe aux États-Unis, en particulier, dans un article cinglant publié dans le New York Times.

Enfin, un troisième facteur, moins connu celui-là, et lié directement à l’image de Nike. Il y a plusieurs années, l’entreprise spécialisée dans les chaussures, les vêtements et le matériel de sport a réalisé une série de deux messages publicitaires portant précisément sur les rumeurs de dopages de l’athlète.

Dans ces deux messages, Armstrong accusait ses détracteurs de jalousie. Par ailleurs, à l’écoute de ces deux messages, vous noterez qu’Armstrong ne mentionne jamais explicitement qu’il ne s’est jamais dopé.



Dans le sillage de la décision de Nike, Anheuser-Busch, Trek (vélo), RadioShack, FRS (boisson énergisante), Honey Stinger (supplément énergisant) et Easton-Bell (casque) ont mis également fin à leur association avec Lance Armstrong.

Pour l’instant, seul le fabricant de lunettes Oakley maintient son partenariat avec Armstrong. Mais cette position est conditionnelle à la décision de l'Union cycliste internationale (UCI).

Comme je le mentionne en entrevue à Michel Villeneuve, animateur de l’émission les amateurs de sports, toutes ces commandites rapportaient à Armstrong 17 millions $ annuellement.

Mince consolation pour Armstrong : Nike maintiendra son support à la fondation Livestrong. 

Un dernier constat et une question maintes fois posées aujourd'hui : comment expliquer la position de Nike dans l'affaire Tiger Woods vs Lance Armstrong ? Deux poids, deux mesures ? Pas tout à fait. 

Essentiellement l’image de marque de Nike repose sur la performance et le dépassement de soi. Or, Woods demeure toujours performant sur un terrain de golf, alors qu'Armstrong, on le sait maintenant, a accompli ses exploits grâce à des substances dopantes. Il a donc triché et cette information est désormais publique.


mardi 16 octobre 2012

Les meilleures publicités de bières brassées ici et ailleurs


Le marketing de la bière est depuis longtemps synonyme de généreux budgets publicitaires, de créativité et de festivité. 

Le Musée de Lachine présente, en collaboration avec l’Association des professionnels de la communication et du marketing (APCM), un concentré des meilleures publicités de bières brassées ici et ailleurs, le lundi 29 octobre prochain, à 19 h 30, à l’Entrepôt de Lachine.

Le tarif est de 6$/personne. Vous pouvez acheter vos billets par téléphone au 514 634-3471, poste 302 ou sur le site Internet https://lachine.artishows.com.
 
Pendant cette projection de 60 min, on pourra voir comment les brasseurs rivalisent en créativité pour capter l’attention des consommateurs de bière et faire mousser les ventes. Certaines publicités sont très drôles, d'autres plus audacieuses et elles ont toutes en commun d'être pétillantes et très divertissantes.

L’ouverture prochaine de l’exposition du Musée de Lachine Pour boire il faut vendre. La publicité et la bière Black Horse au 20e siècle sert de prétexte à cette soirée. 

La bière Black Horse fut le produit vedette de la Brasserie Dawes, fondée à Lachine au 19e siècle, et connut un énorme succès au Québec jusque dans les années 1950. Son emblème, un magnifique percheron noir, a marqué le paysage publicitaire de l’époque. 

Dès décembre prochain, dans les voûtes de l’Entrepôt, on pourra voir cette nouvelle exposition montrant les diverses stratégies publicitaires utilisées par les brasseurs de la Black Horse.


Source : Ville de Montréal

dimanche 14 octobre 2012

Red Bull Stratos: quand le marketing événementiel remplace la publicité traditionnelle


Depuis plusieurs années, le marketing événementiel* est la stratégie de communication numéro 1 du géant de la boisson énergisante Red Bull. Ce n’est pas un hasard. 

Pour être efficace, le contenu d’une action marketing doit toujours aller dans le sens de l’image que cherche à se donner une entreprise. Dans le cas du marketing événementiel, l’événement organisé doit appuyer, voire renforcer l’image de marque de la firme. 

En créant un événement sportif (et scientifique extrême) comme le Red Bull Stratos, le géant de la boisson énergisante Red Bull a entretenu pendant des semaines sa visibilité et son capital de sympathie auprès des adolescents et des jeunes adultes, ses deux publics de choix. 

Mieux encore, en concevant plus de 500 événements dans le monde annuellement, Red Bull est devenue avec le temps un créateur de records, mais aussi un créateur de contenus et de sensations fortes qui seront au final associés à sa marque. Il fallait voir toutes les télévisions du monde retransmettre en direct cet exploit en plein dimanche après-midi. 

En prime, les divers événements auxquels la firme s’associe – deux clubs de football, écuries de Formule 1 ou courses d’avions – contribuent à conforter son image de marque auprès de sa clientèle, une image fondée sur « l’authenticité ». 

Après tout, comme le dit Red Bull : « ce n’est pas du marketing, c’est un exploit sportif. » 

Dans les faits, on devine que les effets de ce marketing événementiel de Red Bull sont nombreux et spectaculaires. 

Les clients potentiels se reconnaissent dans son image extrême entretenue par son association tous azimuts à un homme qui s’apprête à sauter dans le vide à 36 000 mètres d’altitude (Red Bull Stratos) ou par celui qui dévale en patin, au péril de sa vie, une pente glacée à toute vitesse (Red Bull Crashed Ice). 

Par ailleurs, ils ont une meilleure image de Red Bull et ils pensent que le géant de la boisson énergisante est un leader dans son secteur d’activité (ce qu’il est avec son rival de toujours Monster Energy Drink). 

En s’associant à un événement, la firme cherche donc à maximiser les éléments suivants : exclusivité d’association, droit de se présenter comme le commanditaire officiel, droit d’utiliser le nom, le logo et l’image de l’événement, visibilité sur le site de l’événement, occasions d’actions de relations publiques, etc. 

Évidemment, cela permet à Red Bull de bénéficier directement de l’extraordinaire couverture médiatique qu’engendre l’événement, surtout lorsque celui-ci est remis à cause de vents solaires trop importants. Je précise que ces événements lui permettent de garantir une visibilité à l’échelle de la planète sans jamais recourir aux moyens classiques de la communication marketing. Génial ! 

Sans surprise, un sondage mené par l’Event Marketing Institute (EMI) a montré que la proportion des investissements en marketing événementiel dans les entreprises est passée de 22 % à 27 % entre 2006 et 2007. (1) En 2008, 51,7 milliards de dollars ont été investis en marketing événementiel aux États-Unis selon Media Post. (2)

Dans ce contexte, les critères permettant d’évaluer la commandite sont nombreux: nombre de téléspectateurs, visibilité sur les lieux de l’événement et dans la couverture médiatique, image de l’événement, potentiel commercial, couverture en temps réel, mentions de l'entreprise et présence de la télévision.

L’ABC du marketing événementiel sportif efficace se résume à quelques principes simples. Parmi ceux-ci, trois règles incontournables: 1) ciblez (dans la mesure du possible) et entretenez votre image ; 2) prenez des risques, mais pas trop ; et 3) préparez-vous en cas de catastrophe. Pour maximiser vos chances de réussite et vous protéger, revêtez toujours la cape de l’exploit sportif. 


* D’après les HEC Montréal, le marketing événementiel fait référence à l’organisation d’événements spéciaux tels que : lancements de produits, conférences de presse, inaugurations, ouvertures de magasin, anniversaires, rencontres d’employés, réunions d’affaires.

(1)  Event View 2008 North America, Event Marketing Institute 
(2) Ad, Marketing Spending to rise 3.9% in 2008, Media Post, Erik Sass July 16 2008



vendredi 5 octobre 2012

James Bond fête son 50e anniversaire




Il y a 50 ans aujourd’hui apparaissait sur les écrans nord-américains le film Dr. No, premier long métrage mettant en vedette l’agent 007. Pour l’occasion,  James Bond était interprété par Sean Connery. On retrouvait à ses côtés la sulfureuse Ursula Andress vêtue pour la circonstance d’un maillot blanc crème.

James Bond, c’est l’histoire de son créateur, l’écrivain Ian Fleming, ex-reporter et ex-agent secret britannique qui cherche à s’évader par l’écriture lors d’un séjour en Jamaïque en 1952. Il faut dire que Fleming est sur le point de se marier.

Dans ce contexte, au bord de la plage, Fleming rêve de femmes, d’aventure et de suspense. Au bout de six semaines, il accouche d’un premier roman intitulé Casino Royale, mettant en vedette un certain James Bond, un agent secret qui prendra quelques années à s’affirmer aux États-Unis.

Initialement, comme je le mentionne à Gilles Parent du FM 93, seulement 4000 copies seront vendues du premier livre de Fleming au sud de la frontière. Puis, coup du destin, un certain John F. Kennedy, président des États-Unis, classera les aventures de Bond parmi ses 10 meilleures lectures de l’été dans le magazine Life. C’est le début d’une grande saga.

Fleming, en écrivain talentueux, comprend dès le départ l'importance d’affubler son héros d’un nom porteur. Pourtant, par pur hasard, il reconnaîtra avoir retenu le nom « James Bond » après être tombé sur un livre consacré à l’ornithologie et dont l’auteur est un certain… James Bond.

Momentanément, l’adaptation télévisuelle du roman Casino Royale en 1954 par la CBS (pour un montant de 1000 $ payé directement à Fleming) mettra en vedette l’agent américain « Jimmy Bond ». Mais rapidement, Bond redeviendra un agent britannique au service de la reine dans le film Dr. No lancé en 1962.

Exception faite de ce faux pas, on retrouvera dans la marque James Bond des romans bien ficelés, des thèmes éternels (les oppositions Bond/le méchant, le méchant/la femme, la femme/Bond, le monde libre/l’URSS et l’amour/la mort) et des personnages archétypaux (Bond, le beau, viril, macho, intelligent et loyal agent secret amateur de golf, de gambling, de ski ou de parachute ; le méchant, monstrueux, laid, gros, petit ou chauve multimillionnaire et tricheur).

Par ailleurs, les 12 romans de James Bond écrits par Ian Fleming (10 publiés de son vivant / 2 à titre posthume) reposeront sur une structure invariable qui sera éventuellement reprise avec humour par la série de films d’Austin Powers :

-         M confie une mission à Bond
-         le méchant apparaît à Bond
-         Bond inflige un premier échec au méchant
-         la femme se présente à Bond
-         le méchant attrape Bond
-         Bond bat le méchant
-         Bond perd la femme.

Je répète : Bond séduit la femme mais finit toujours par la perdre…

Pour couronner la formule Fleming, des voitures (Aston Martin, BMW, etc.), des fusils (dont le fameux Beretta 418, un fusil de femme faut-il le préciser), des gadgets, de l’alcool, des destinations à faire rêver et de jolies filles.

Cette recette réglée au quart de tour permettra à Fleming de choisir de son vivant six auteurs qui poursuivront la tradition Bond après sa mort en 1964.

Avant son décès, Fleming vendra les droits cinématographiques à court terme de James Bond à Harry Saltzman, un Canadien née à Sherbrooke et à Albert Brocoli, un Américain, pour la somme initiale de 50 000 $.

Brocoli et Saltzman formeront une entreprise, Eon, pour gérer le développement créatif de James Bond sur le grand écran. Éventuellement, Saltzman vendra ses parts à United Artist devenue depuis MGM.

Les 22 films de la série (Skyfall en novembre 2012 sera le 23e de la série et Bond 24, le 24en 2014) donneront naissance à des jeux vidéo, des trames musicales et des bandes dessinées.

À travers le temps, 6 acteurs incarneront James Bond au cinéma : George Lazenby, Roger Moore, Pierce Brosnan, Timothy Dalton et les très talentueux Sean Connery et Daniel Craig. Pourtant, c’est Cary Grant qui est le premier pressenti pour incarner James Bond au cinéma en 1962.

Mais c’est plutôt Sean Connery qui aura l’honneur d’être le premier vrai James Bond sur grand écran.

Au total, les ventes de la marque James Bond, incluant celles des produits dérivés, s’élèvent aujourd’hui à plus de 5 milliards $. Cela fait de James Bond l’une des trois plus importantes franchises de tous les temps avec Harry Potter et Star Wars.

À eux seul, les romans de James Bond ont dépassé le cap des 100 millions de copies vendues. On estime aujourd’hui que plus de 2,5 milliards de paires d’yeux ont vu les films de James Bond en salle depuis 1962. Pas mal pour un héros que William Plomer, l’éditeur initial de le série James Bond, trouvera un peu ennuyeux. 


Bon 50e anniversaire agent 007 !