J'arrive à l'instant de la projection des oeuvres gagnantes de l'édition 2010 du festival international des publicités de Cannes. L'activité était une présentation de Bleublancrouge - Kolegram, en collaboration avec Infopresse et Maxmedia.
Il va s'en dire qu'une projection semblable est une occasion en or de réfléchir sur l'importance de la créativité en publicité.
Regardons la vérité en face : pour attirer l’attention dans l’environnement publicitaire d’aujourd’hui, il faut souvent frapper fort et cela, au risque de déplaire.
« Pour franchir l’encombrement publicitaire, contrer l’effort des compétiteurs et percer la barrière de l’indifférence des consommateurs, écrit René Déry dans son livre L’idéation publicitaire, une idée devra posséder un fort pouvoir d’évocation. »
Pour le meilleur et pour le pire, la publicité est partout. En 1968, Raymond Augustine Bauer, professeur à la Harvard Business School, et Stephen A. Greyser, professeur de marketing, estimaient que le consommateur nord-américain voyait quelques centaines de messages publicitaires chaque jour.
Vingt-cinq ans plus tard, on estime généralement (c'est une approximation) que nous sommes potentiellement exposés à 3 000 messages publicitaires par jour. De ce nombre, affirme Marc Bourbonnais, six attirent notre attention et deux sont conservés en mémoire.
Dans ce contexte difficile, le publicitaire William Bernbach rappelle, mieux que quiconque, l'importance de la créativité en publicité : « Pourquoi quelqu’un devrait-il porter attention à votre annonce ? Le lecteur n’achète pas son magazine pour lire votre message publicitaire ; l’auditeur n’a pas branché sa radio pour entendre ce que vous avez à dire... »
« À quoi cela sert-il de dire toutes les meilleures choses du monde si personne n’est là pour les lire ou les entendre ? Et, croyez-moi, personne ne lira vos annonces si vous ne vous exprimez pas avec fraîcheur, originalité et imagination... Si, en d’autres termes, elles ne sont pas différentes. »
Mine de rien, le créateur publicitaire est confronté à deux problèmes. Il faut attirer l’attention des consommateurs mais aussi être compris de tous. C’est dire le défi du créateur publicitaire, défi d'ailleurs relevé de main de maître cette année par plusieurs annonceurs présents au Lions de Cannes 2010.