mercredi 24 avril 2013
Coca-Cola parle d'obésité dans une publicité
Depuis hier, vous pouvez voir au Canada la nouvelle publicité de Coca-Cola qui aborde de front le problème de l'obésité.
Pour la multinationale de la boisson gazeuse, cette campagne est une occasion de se positionner dans le débat sur la prise de poids et de répondre aux arguments de ses détracteurs. Selon Coca-Cola, il revient « à chacun d'être conscient du fait que toutes les calories comptent dans la gestion du poids d'une personne. »
Est-ce la pression sociale qui oblige la compagnie à se pencher sur ce problème ? J'en parle avec Yves-Gérard Mehou-Loko à l'antenne de Radio-Canada.
mardi 23 avril 2013
La téléréalité fête son 40e anniversaire
Mine de rien, la téléréalité célèbre cette année son
40e anniversaire de naissance. Comme le rappellait récemment
Nathalie Collard, journaliste au quotidien La Presse, cette « vache à lait de la télé » a transformé l’univers des médias grand public.
On s’entend pour dire que la première émission
empruntant directement à la téléréalité a été diffusée en 1973 à la chaîne
américaine Public Broadcasting System (PBS). Il s’agit d’un documentaire
réaliste intitulé An American Family, alors expérimental, qui présente la vie d’une famille blanche,
cultivée, de classe moyenne.
Pendant sept mois, le producteur Craig Gilbert filme
les moindres gestes de la famille Loud (300 heures de tournage au total). Lors
de la présentation de l’épisode final, plus de 10 millions de téléspectateurs
regarderont l’émission que l’on présentera alors comme une expérience de nature
sociologique.
Malgré ce succès immédiat de cote d’écoute, le
documentaire intimiste ne gagne que lentement en popularité. En 1974, la BBC
propose The Family, un concept semblable à celui de PBS. Huit ans plus
tard, la chaîne australienne ABC lance à son tour une émission qui s’inspire de
la série An American Family.
En 1982, la grève de 22 semaines des scénaristes va
obliger les grands réseaux américains à revoir en profondeur leur stratégie de
programmation. Pour se prémunir contre les effets de la grève tant sur le plan
de la programmation que sur celui des cotes d’écoute, les réseaux CBS, ABC et
NBC vont commander des dizaines de séries s’apparentant à la téléréalité.
En 1987, il y a déjà 37 émissions de téléréalité aux
États-Unis. Ce nouveau genre a l’avantage de mettre en scène des gens ordinaires, et
il ne nécessite pas a priori de scénarisation ou d’acteurs connus.
Lorsque la chaîne MTV lance The Real World, en
1992, on qu’on assiste à l’émergence d’un nouveau genre. Dans
cette téléréalité, sept jeunes âgés de 18 à 25 ans partagent une maison ou un
appartement. Chaque épisode dure 22 minutes et les caméras sont omniprésentes –
on filme dans toutes les pièces, sauf dans la salle de bain. En 1994, la série
fut l’une des premières à mettre en scène un participant séropositif.
Avec l’émergence de nouvelles émissions au milieu des
années 1990, la téléréalité s’internationalise. Cette téléréalité de seconde
génération provient des Pays-Bas, de la Suède, de la France, de l'Australie, du Japon et de la
Grande-Bretagne.
En Suède, la série Expedition Robinson
est vendue dans une vingtaine de pays. En Grande-Bretagne, la téléréalité Changing
Rooms lancée en 1996 met en vedette des couples chargés de redécorer leur
maison. En
France, l’émission Perdu de vue tente de réconcilier des couples.
Officiellement, le concept de la téléréalité
émerge en 1994 dans la tête de Joop Van Ende et John De Mol, fondateurs de la
société de production néerlandaise Endemol.
John De Mol est un producteur d’émissions de
télévision et il travaille brièvement à la radio. De son côté, Joop Van Ende
possède une entreprise spécialisée dans le multimédia, le divertissement et le
théâtre commercial.
Au milieu des années 1990, la télévision des
Pays-Bas se globalise et Endemol vend sa recette aux différentes télévisions du
monde. C’est à ce moment que De Mol et Den Ende fusionnent leurs entreprises.
En 1996, l’entreprise inscrit ses actions à la
bourse d’Amsterdam et elle étend ses ramifications au Portugal, au Danemark, en
Espagne et en Allemagne.
Contrôlée par le géant espagnol Telefonica qui en a fait
l’acquisition au coût de 5 milliards $ de dollars américains en 2000, la
transaction dessine les contours d’un nouvel ordre médiatique.
En 1997, lorsque le chanteur Bob Geldof propose Exposition
Robinson à la télévision suédoise, la téléréalité entre de plein pied
dans son âge d’or.
Développée par Planet 24, l’action se déroule
généralement sur une île déserte. Lors de la diffusion initiale en Suède, le
premier participant éjecté par le vote populaire se suicida, ce qui suscita un
important débat moral dans tout le pays.
En 1999, l’émission Big Brother, présentée
initialement aux Pays-Bas et vendue dans plus de 70 pays, introduit
le temps réel par la diffusion en direct. Autre nouveauté, il est possible
d’observer les participants 24 heures par jour, grâce à Internet.
En 2000, CBS présente la première de Survivor,
une adaptation de Expedition Robinson. Mark Burnett, un ancien
parachutiste, est le créateur de Survivor. Le premier épisode de la série
attire 15,5 millions de téléspectateurs.
Lors de la finale présentée le 16 août, 51 millions de
personnes sont rivées à leur écran. L’émission culte pave la voie à toute une
série d’émissions incluant The Mole (2001), Fear Factor (2001) et
The Amazing Race.
Au Québec, les téléréalités Star Académie, Occupation double, Facteur de risques et La Voix ont fait le délice des téléspectateurs.
Même si certains échecs laissent entrevoir une éventuelle lassitude du public, on peut penser que la téléréalité est là pour durer. Les liens qui unissent convergence, marketing et divertissement populaire sont solides. Ils expliquent en partie pourquoi la téléréalité est devenue un espace incontournable dans le secteur des médias.
Voir aussi :
Comment expliquer le succès de La Voix ?
Entrevue avec Marie-France Bazzo sur la téléréalité
10 facteurs qui expliquent le succès de la téléréalité
jeudi 18 avril 2013
Gesca lance la Presse+
L’industrie
des médias papiers est en crise et le lancement ce matin de La Presse+, une
toute nouvelle édition numérique gratuite du journal La Presse pour la
tablette numérique iPad, le confirme une fois de plus.
Après
trois ans de recherche et de développement et un investissement de 40 millions
$, dont 2 millions $ seulement en recherche, cette nouvelle édition numérique
exploite les capacités multifonctionnelles d’iPad avec une interface graphique
fort réussie qui s’inspire, entre autres, de Flipboard et de l’application du
quotidien The Guardian.
Les
contenus présentés sont distinctifs grâce à une présentation visuelle composée
de textes, d’images interactives, de vidéos, de galeries de photos, de dossiers
à onglets et d’écrans défilants qui enrichissent la nouvelle.
Les
utilisateurs découvriront aussi la toute nouvelle section Pause qui vise plus
particulièrement la clientèle féminine, publiée du lundi au samedi sur un thème
différent : famille, santé, mode, etc.
La Presse+
vient s’ajouter aux autres plateformes de l’écosystème de La Presse :
format papier, site web et plateforme mobile. Au total, ces différentes
plateformes attirent actuellement 1,7 million de lecteurs (environ 900 000 sur
Internet et 800 000 pour la version papier).
Mais La Presse+,
c’est aussi une toute nouvelle manière de penser la publicité, le nerf de la
guerre dans une logique d’abonnement gratuit. Dans ce cas, La Presse+ a choisit
de s’éloigner de la douzaine de formats publicitaires que l’on retrouve actuellement
sur Internet et d’innover.
Dans un
souci de séduction auprès des annonceurs potentiels, La Presse a confectionné
une centaine de nouveaux gabarits et formats publicitaires. La Presse+ a d’ailleurs pris soin
d’organiser au préalable des rencontres avec des annonceurs et des agences de
publicité pour tester différents concepts.
En faisant
le pari du GRATUIT, La Presse+ joue gros et va à l’encontre du mouvement
général que l’on observe dans l’industrie des médias papiers.
Pour la
plupart des journaux papier à travers le monde, la solution priorisée pour
faire face aux baisses de tirage -- et donc aux baisses de ventes de publicité
-- réside dans la formule « site payant d’information ».
Au Canada,
le Globe and Mail est un bon exemple de ce mouvement général. Il faut dire que
le succès du New York Times, du Financial Times et du Wall
Street Journal ont eu un effet d'entraînement sur plusieurs autres
quotidiens à l’échelle nord américaine.
Le Wall
Street Journal a été le premier à imposer un abonnement payant, en 1997.
Aux États-Unis, selon le Poynter Institute, on évalue à environ 16% la
proportion des journaux qui ont instauré l'abonnement payant sur le web.
Ceci dit, à l’usage, l’option payante sur le Net est
efficace quand un quotidien offre un contenu spécialisé, exclusif
et/ou international. En effet,
on sait que les gens ne paieront pas pour accéder à des nouvelles générales, ce
qui joue contre les médias généralistes basés sur le scoop et la nouvelle de la
journée.
Cette annonce de La Presse qui a des
échos jusqu’en Europe montre à quel point l’industrie de la nouvelle et de
l'information a changé en 80 ans.
D’abord avec l’avènement des chaînes
de nouvelles en continue à la télévision qui ont eu pour effet de transformer
la notion d’information et de rendre presque caduque le journal papier. Ensuite
avec l’arrivée d’Internet et des médias sociaux qui permettent de s’informer
instantanément à peu de frais.
Au-delà de
ces deux facteurs clés, plusieurs phénomènes expliquent le lent déclin des quotidiens
: les quotidiens ont augmenté leur tarif, la classe moyenne a quitté les
centres-villes, les jeunes lisent de moins en moins et un plus grand nombre de
lecteurs affirment lire l’exemplaire de quelqu’un d’autre, que ce soit dans le
restaurant, au bureau ou chez un ami.
En décembre 2012, le magazine Newsweek a mis fin a sa version papier et a lancé une application partiellement payante, cela afin d’économiser 40 millions $ en frais d’impression et de distribution annuellement.
En décembre 2012, le magazine Newsweek a mis fin a sa version papier et a lancé une application partiellement payante, cela afin d’économiser 40 millions $ en frais d’impression et de distribution annuellement.
La Presse dont les frais
d’impression sont de 90 millions $, une somme énorme, choisi une autre avenue,
celle du village gaulois : initier une nouvelle génération de lecteurs à
l’information par l’entremise des multiples possibilités du numérique tout en
garantissant à ses lecteurs actuels un transfert de plateforme tout en douceur.
En faisant reposer une grande partie de cette nouvelle
stratégie sur la tablette iPad (Android viendra plus tard), La Presse prend un
autre risque : elle est à la merci de la croissance d’une plateforme
unique. En entrevue, les dirigeants de La Presse+ prétendent que 600 000
lecteurs de La Presse possèdent déjà une tablette iPad. Personnellement, ce
chiffre m’apparaît un peu élevé.
Pari risqué également, parce
qu’avec la stratégie Gesca, il ne peut pas y avoir de retour en arrière, le
gratuit ne pouvant pas redevenir payant.
Enfin, pari risqué, car pour rentabiliser l’opération, cela sous-tend que les annonceurs vont emboîter le pas pour contrebalancer la baisse de revenu générée par la baisse des abonnements papiers et des ventes en kiosque. Dans un Québec historiquement frileux de changements, le risque n’est pas négligeable.
jeudi 11 avril 2013
Oprah Winfrey - reine des médias
Oprah Winfrey sera au Centre Bell à Montréal, ce soir. Communicatrice d’exception, Oprah viendra partager avec les Montréalais sa recette du succès dans le cadre de sa tournée Une soirée avec Oprah.
Comme je le mentionnais un peu plus tôt cette semaine en entrevue à Benoît Dutrizac, Oprah Winfrey a révolutionné la formule du talk-show. Ce faisant, elle a aussi contribué à redéfinir la notion de normalité et d'espace public, deux concepts fondamentaux à l'ère de la téléréalité et des médias sociaux.
Mais Oprah, c’est également une productrice, une critique littéraire, une conférencière et une reine des médias. Cette dame qui vaut plus de 2,8 milliards $ selon Forbes est propriétaire de la chaîne Oprah Winfrey Network (OWN), éditrice de magazines, cofondatrice de la chaîne Oxygen, à la tête de la compagnie de production Harpo, auteure à succès et responsable d’une émission de radio à l’antenne de XM Radio.
En complément d'information, je vous invite aussi à écouter ce que j’avais à dire sur le phénomène Oprah lors de la dernière de son célèbre talk-show grand public en mai 2011 avec Gilles Parent et Catherine Bachand au FM93 à Québec.
mercredi 10 avril 2013
Comment vendre du Yogourt : la stratégie Iögo
Depuis quelques temps, vous avez sans doute remarqué que la marque de yogourt Iögo s'est associée avec un organisme communautaire (les cuisines collectives) et à des personnalités comme le chef Daniel
Vézina et la comédienne Guylaine Tremblay.
Pourquoi cette association, quel message l'entreprise veut-elle faire passer ? En entrevue, j'en parle avec Sophie-Andrée Blondin de l'émision Bien dans son assiette à l'antenne de Radio-Canada.
Voir aussi :
Aliments Ultima lance un yogourt nommé « iögo »
Pourquoi cette association, quel message l'entreprise veut-elle faire passer ? En entrevue, j'en parle avec Sophie-Andrée Blondin de l'émision Bien dans son assiette à l'antenne de Radio-Canada.
Voir aussi :
Aliments Ultima lance un yogourt nommé « iögo »
Création d'un nouveau prix au concours de la Relève publicitaire
L’Association
des professionnels de la communication et du marketing (APCM) et Saint-Jacques
Vallée Y&R annoncent la création d’un nouveau prix qui contribuera à la
formation de la relève en publicité.
Ce prix consistera en un stage rémunéré
de six semaines, offert par l’agence Saint-Jacques Vallée Y&R. Le lauréat sera
sélectionné parmi les participants du concours de la Relève publicitaire de
l’APCM, où s’affrontent cette année six équipes d’étudiants, représentant six
universités québécoises.
Le Prix
Louis-Éric Vallée, d’une valeur de 2 500 $, commémorera la mémoire de
ce pionnier, l’un des fondateurs de l’agence Saint-Jacques Vallée Y&R,
décédé en 2012. Il sera attribué par le jury à l’étudiant ayant démontré la
créativité stratégique la plus remarquable parmi tous les participants au
concours de l’APCM – pas forcément un membre de l’équipe gagnante.
Le
concours de la Relève publicitaire, qui en est à sa 22e édition
cette année, permet à plusieurs équipes de finissants en communications
marketing de travailler pendant deux mois et demi à la conception d’une
véritable campagne publicitaire - il s’agit cette année de faire la promotion
de la nouvelle gamme de véhicules hybrides Toyota.
L’équipe gagnante, de même
que le lauréat du nouveau Prix Louis-Éric Vallée, sera dévoilée le 15 mai prochain
lors du Gala annuel de l’APCM.
L’Association
des professionnels de la communication et du marketing (APCM) est un organisme
québécois sans but lucratif dont le principal objectif est d’offrir aux membres
de la communauté des communications et du marketing un lieu de rencontre
favorisant le réseautage et le perfectionnement professionnel.
L'APCM propose des
outils formateurs permettant à ses membres de demeurer à l’avant-garde des
tendances et leur offre des occasions de rayonner, ici et au-delà de nos
frontières. L’APCM travaille également à faire progresser la discipline des
communications et du marketing au sein de la communauté des affaires.
Source : APCM
jeudi 4 avril 2013
Quand le placement de produit se fait subtil...
Depuis quelques années, les entreprises insèrent leur produit à l’intérieur de films, d’émissions de télévision, de documentaires, d'émissions de nouvelles et d'actualités. Évidemment, cette tactique qui fait l'objet ce matin d'un article d'Hugo Dumas, journaliste à La Presse, soulève toutes sortes de questions.
Dans les faits, le « placement de produit » ou « intégration publicitaire » peut prendre plusieurs formes : montrer le produit, mentionner le produit, évoquer le produit, déguster le produit, un concours ou la présence d'un porte-parole en lien avec le produit, etc.
Dans tous les cas, cette intégration de la marque au contenu médiatique permet de bâtir la notoriété du produit, de rejoindre un auditoire captif, d’éviter le zappage et bien sûr, de façonner à plus long terme l’image de la marque.
Sans surprise, le placement de produit est devenu un mode important de communication (voir l'excellent article de Christine Fortier sur l'histoire du placement de produit). Aux États-Unis, on évalue que les grands studios de cinéma génèrent plus de 1,2 milliard $ par année en revenus de placement contre 1,8 milliard $ à la télévision (source : Newell, Salmon et Chang).
Au cinéma, le placement de produit a débuté officiellement avec le film E.T. Dans une scène clé du film, un jeune garçon tente d’établir le contact avec un extraterrestre.
Ceci dit, comme je le raconte à Benoît Dutrizac dans une entrevue au 98,5 FM, le placement de produit existait déjà en 1873 dans le roman Le tour du monde en 80 jours de Jules Verne, puis plus tard dans le film The Garage, en 1919, mettant en vedette Fatty Arbuckle.
Dans le cas de la série James Bond, le placement de produit fait son apparition dès le premier film de la série, Dr. No, en 1962. À l’époque, Pan Am et Smirnoff s’associent à Sean Connery.
En 1974, le fabricant de voitures AMC signe un contrat de 5 millions $ pour apparaître dans le film L’homme au pistolet d’or. Dans une scène célèbre du film, on peut voir une AMC tourner sur elle-même.
En 1997, dans le film
Demain ne meurt jamais, 100 % des frais de tournage sont financés à même
le placement de produit.
En 2006, dans le film Casino Royale, Daniel Craig se permet d’apostropher une jolie fille qui ose lui demander s’il porte une Rolex. « Non, c’est une Omega », lui répond sèchement Bond.
En 2006, dans le film Casino Royale, Daniel Craig se permet d’apostropher une jolie fille qui ose lui demander s’il porte une Rolex. « Non, c’est une Omega », lui répond sèchement Bond.
Plus récemment, le film Skyfall
sera l’occasion pour Heineken, Coke Zero, Walther (revolver), Procter &
Gamble, Aston Martin et Omega de s’associer avec le célèbre agent 007. Pour un,
Heineken a déboursé plus de 45 millions $ pour que James Bond troque son
traditionnel Martini Vodka pour une bière froide.
Tom Cruise a confirmé le pouvoir vendeur du placement de produit à quelques reprises. Ainsi, il fait augmenter de 80 % les ventes de verres fumés Oakley après les
avoir portés dans Mission impossible 2. Il avait réussi une performance
similaire avec la marque Ray-Ban dans le film Risky Business lancé
en 1983, faisant passer les ventes annuelles de 18 000 paires à 360 000 paires,
puis éventuellement à 4 millions.
Mais comme le rappelle Hugo Dumas en évoquant divers exemples de séries et d'émissions québécoises,
le placement de produits peut se faire plus subtil.
Prenons, par
exemple, la retransmission en direct de l'évacuation des mineurs au
Chili, en 2010. Selon la firme Front Row Analytics, le placement de produit d'Oakley consécutif aurait entraîné des
retombées médiatiques de l'ordre de 41 millions $ pour le lunettier. Il faut dire que
plus de 2000 journalistes de 40 pays couvraient l'événement en direct.
Durant la
saison 2002 de la Ligue nationale de football, Info Presse Communications raconte que le commentateur John Madden
a utilisé à maintes reprises le jeu vidéo Madden 2003 durant les retransmissions
du Monday Night Football. Au lieu de
montrer des reprises vidéo des jeux clés, Madden utilisait le jeu qui porte son
nom pour illustrer ses propos. Madden rejoignait ainsi 10 millions de
téléspectateurs chaque semaine.
Au Québec, le
placement de produit a fait son apparition dans la série Lance et compte. À l’époque, la vedette du National, Pierre
Lambert, faisait chaque semaine son plein d’essence chez Ultramar. La
pétrolière avait payé 700 000 $ pour commanditer 12 émissions. À la suite de ce
placement, la notoriété et le capital de sympathie d’Ultramar explosèrent.
Si
vous faites du placement de produit, tenez compte du positionnement du contenu télévisuel et
de son public. Évitez de mettre votre produit dans les mains d’un personnage méchant.
Évidemment, soyez subtil. Quand le cinéphile voit John Travolta boire un Coke Diète
à plus de trois reprises dans le film Drame
familial, il sursaute. En mettant la puce à l’oreille du cinéphile, vous
mettez ses mécanismes de défense en marche. Cela diminue l’efficacité de votre
investissement.