mardi 22 décembre 2009

Quels objets symbolisent le mieux le début des années 2000 ?


En cette fin de décennie, la journaliste Valérie Gaudreau du quotidien Le Soleil a eu la bonne idée de dresser la liste des dix objets les plus représentatifs des dix dernières années.

Pour commenter ces objets, Madame Gaudreau a consulté le concepteur visuel Patrice Vermette qui a reconstitué avec brio les années 70 pour le film C.R.A.Z.Y. et moi-même.

« Décennie du je, me, moi, heure de gloire de l'écologie et de la technologie, les 10 premières années du siècle en disent beaucoup sur notre époque », écrit Valérie Gaudreau.

Pour lire la suite de l'article sur les objets qui symbolisent le mieux les années 2000, cliquer ici.

Pour écouter une entrevue sur ce sujet avec Benoît Dutrizac du FM 98,5 (avec en bonus quelques remarques en introduction sur la série culte Mad Men), cliquer ici.

lundi 21 décembre 2009

Top 10 de mes meilleurs billets de l'année

L'année tire à sa fin. C’est le moment de vous dévoiler mes 10 billets qui ont généré le plus de clics et de RT durant la dernière année :

1. 10 prédictions dans le monde des médias
Avec la multiplication des plateformes de diffusion, nous sommes assûrément au milieu de la plus radicale transformation des médias depuis l'invention du journal. Voici mes 10 prédictions relatives au monde des médias et de la publicité.

2. Les 10 meilleures pubs de l'histoire du Québec
Quelles sont les 10 pubs les plus marquantes dans l'histoire du Québec ? Quatre participants se sont pliés au jeu : Emmanuelle Garnaud-Gamache, productrice et animatrice de l'émission Invité de marque, Jean-Jacques Stréliski, véritable gourou publicitaire au Québec, René Gendreau, professeur à HEC Montréal et moi-même. Serez-vous d’accord avec nos conclusions ?

3. Les 10 pires prédictions médias de tous les temps
Voici la liste des 10 pires prédictions médias de tous les temps.

4. TOP 5 Twitter selon Bruno Guglielminetti
Voici la liste des plus intéressants microblogueurs telle que vue par Bruno Guglielminetti, réalisateur et chroniqueur techno à Radio-Canada, chroniqueur au quotidien Le Devoir, passionné du Web et rédacteur du carnet Techno.

5. Pourquoi votre publicité ne vend pas ?
Selon Cossette Communication-Marketing, 10 à 90% des investissements publicitaires sont du gaspillage, gaspillage inhérent à la stratégie, à la création ou au plan média. Voici 7 raisons pour lesquelles votre publicité ne génère pas les résultats attendus.

6. Les médias traditionnels sont morts : vrai ou faux ?
Malgré son jeune âge, Internet a suscité un certain nombre de réflexions chez les spécialistes de la publicité et du marketing à travers le monde. Pour certains, Internet annonce la mort des médias traditionnels. Pour d’autres, c’est le début d’un temps nouveau. Coup d’œil sur la révolution Internet et les mythes à la mode.

7. Que sont devenues les 36 cordes sensibles ?
Un peu plus de 30 ans plus tard, que sommes-nous devenus ? Avons-nous changé pendant toutes ces années ? Voici les réponses de François Descarie et Luc Dupont.

8. Retour sur la série Star Trek (Patrouille du cosmos)
Créé par Gene Roddenberry dans les années 60, la série Star Trek (ou Patrouille du cosmos, en français) est considérée comme la série culte numéro 1 de l’histoire de la télévision par le magazine américain TV Guide. J’en parle avec Gilles Parent du FM 93.

9. Le service à la clientèle selon Disney
Un détour par Disney World l'été dernier a été pour moi l’occasion d’observer de très près la mise en marché d’un géant du divertissement.

10. Quelques mots sur l'histoire du star system
Pour ceux qui voudraient en savoir davantage sur les origines du star system, de la presse à sensation, de la revue à potin, de la création du National Enquirer, etc. Je vous invite aussi à écouter l'entrevue avec Benoît Dutrizac du 98,5 FM de Montréal sur le même sujet. Personnellement, mon billet favori.

jeudi 17 décembre 2009

Quiz média & communication 2009


En cette fin d’année, je vous invite à tester vos connaissances en médias, communication, marketing et publicité. Bonne chance !

(Pour ceux qui veulent connaître mes prédictions 2010 dans le monde des médias, cliquer ici.)

1- Au plus fort de la crise des médias traditionnels, à combien s’élevait la dette de Canwest Global Communication, propriétaire du quotidien National Post ? Réponse

a) 1,3 milliard $
b) 2,5 milliards $
c) 3,3 milliards $
d) 3,9 milliards $

2- Selon eMarketer, quel pourcentage d’internautes lisaient un blogue en 2009 ? Réponse

a) 20,3 %
b) 35,9 %
c) 40,5 %
d) 48,5 %

3- Laquelle des entreprises suivantes a dû modifier sa promotion « deux morceaux de poulet grillé gratuits » après qu’Oprah en eut parlé dans son émission de télévision ? Réponse

a) McDonald’s
b) KFC
c) Wendy’s
d) Burger King

4- En avril 2009, dans un duel amical, l'acteur américain Ashton Kutcher obtient son millionnième follower en premier, battant du même coup un géant des médias TV ? Qui suis-je ?
Réponse

a) ABC
b) NBC
c) CNN
d) FOX

5- Le 20 avril 2009, Seth Godin a prédit dans son blogue la fin d’à peu près tous les quotidiens d’importance aux États-Unis au plus tard en quelle année ? Réponse

a) 2011
b) 2012
c) 2013
d) 2015

6- Selon Arbitron, combien d’Américains écoutaient la radio sur Internet mensuellement en 2009 ? Réponse

a) 22 millions
b) 34 millions
c) 39 millions
d) 42 millions

7- Quel anniversaire le code barre a-t-il fêté en juin 2009 ? Réponse

a) 20e
b) 30e
c) 35e
d) 40e

8- Selon un sondage SOM publié en juin, combien de Québécois ont une page sur Facebook ? Réponse

a) 500 000
b) 1 000 000
c) 1 350 000
d) 1 600 000

9- Quel a été le média traditionnel le moins touché par les nouvelles plateformes en 2009 ? Réponse

a) La télévision
b) Le panneau-affiche
c) Le quotidien
d) La radio

10- Selon NADbank, quel pourcentage de Canadiens de 18 ans et plus lisent au moins une édition imprimée d’un quotidien à chaque semaine, en 2009 ? Réponse

a) 55 %
b) 60 %
c) 67 %
d) 73%

11- Durant un gala de la Ultimate Fighting Championship (UFC) tenu en juillet 2009 au Mandalay Bay de Las Vegas, quel commanditaire a été ridiculisé par un combattant dans la conférence d’après-match ? Réponse

a) Coca-Cola
b) Budweiser
c) Master Card
d) Bacardi

12- Comment se nomme l’outil qu’a lancé l’Association des agences de publicité du Québec (AAPQ) et ses 64 agences de publicité membres, un nouveau projet d’envergure, qui permettra aux annonceurs d’expérimenter et de trouver de nouvelles combinaisons publicitaires pouvant prédire le succès ou l’échec d’une offensive communicationnelle ? Réponse

a) SuperLab
b) AdLab
c) PubLab
d) YUL-LAB

13- En novembre, onde de choc dans le monde du branding. McDonald's Allemagne annonce que le célèbre logo du géant de la restauration rapide utilisera dorénavant une nouvelle combinaison de couleur. De quelle combinaison s’agit-il ? Réponse

a) Jaune-vert
b) Bleu-vert
c) Vert-blanc
d) Rouge-bleu

14- L’année 2009 a été sans conteste l’année du site de microblogage Twitter. Selon eMarketer, combien de membres le site de microblogage Twitter comptera-t-il l’an prochain ? Réponse

a) 10 millions
b) 15 millions
c) 20 millions
d) 26 millions

15- Adidas fêtait cette année son 60e anniversaire de naissance. Selon la recherche, quel pourcentage de gens se procurent des chaussures de sport pour faire autre chose que du sport ? Réponse

a) 20 %
b) 30 %
c) 50 %

d) 80 %

mardi 15 décembre 2009

L'histoire fabuleuse de Dollarama


Suite au lancement récent en bourse de la firme Dollarama, j’étais l’invité de Benoit Dutrizac du 98,5 FM et de Gilles Parent du FM93 pour parler des origines et de la recette marketing du géant “jaune et vert”.

Fondé en 1992 à Matane par l’homme d’affaire Larry Rossy, Dollarama est aujourd’hui le principal exploitant de magasins à un dollar au Canada avec 594 établissements à travers le pays.

Chaque magasin de la chaîne offre un large éventail de produits de consommation, des marchandises diverses et d'articles saisonniers, par exemple, des décoration de Noël ou d’Halloween. On retrouve aussi sur les tablettes des jouets et de la nourriture sèche et en conserve.

Les produits de Dollarama sont vendus seuls ou en paquets à des prix variant de 1 $ à 2 $, à l'exception des bonbons offerts au prix de 65 sous.

Comment expliquer le succès de Dollarama ? Quelle est la recette marketing de Dollarama ? Comment débute l'aventure Dollarama ?

lundi 14 décembre 2009

10 stratégies marketing des supermarchés

À l’occasion de la folie annuelle du temps des Fêtes, je donnais un peu plus tôt aujourd’hui une entrevue à Benoît Dutrizac, animateur à l’antenne du 98,5 FM à Montréal. Nous avons parlé des 10 stratégies de marketing dans l’industrie du supermarché :

1. Offrez le panier d’épicerie
2. Ouvrez avec les fruits et légumes
3. Placez les aliments santé le long des murs

4. Méfiez-vous des produits à la hauteur des yeux
5.
Moins d’emballage = meilleure qualité
6. Multipliez les personnages fictifs
7. Placez les boissons gazeuses dans le fond
8.
Exploitez le code-barre
9. Faites attendre les gens à la caisse (oui ! oui !)
10. Quand environnement rime avec $$$

Pour écouter le reportage complet et détaillé de l’ABC du marketing efficace dans le secteur des supermarchés,
cliquer ici.

Pour lire un article de Karine Moniqui du magazine l’Alimentation, sur le marketing alimentaire,
cliquer ici,

jeudi 10 décembre 2009

Retouche photo : un exemple avant/après plutôt révélateur des miracles du logiciel Photoshop


(Cliquer sur la photo pour la grossir)

La retouche photo met en évidence le rôle de l’image dans les médias. Quels que soient les outils utilisés – magazine, journaux, Internet, télévision ou affichage – l’image domine. (Je vous invite à cliquer sur l'image ci-haut pour en apprécier toutes les subtilitées).

En couverture de magazine, l’image comporte un avantage certain : elle joue sur les sentiments et permet de communiquer un message complexe en un clin d’œil ; pas de lecture et pas d’effort de réflexion.

Pour capter l’attention, le magazine doit utiliser efficacement l’image. L’image est « implicative » : elle interpelle le regardeur. Selon Claude Cossette, l’image a deux avantages sur le texte : « Premièrement, la signification des images voyage à la vitesse de la lumière, tandis que celle des mots voyage à la vitesse du son. Deuxièmement, les images rassemblent des éléments symboliques qui transfèrent leurs sens aux objets auxquels elles sont accolées ».

Sous la plupart de ses formes, la publicité est aussi un pourvoyeur d'images. Les grands succès de la publicité sont construits sur des concepts, c’est vrai, mais ce qui est ancré dans la tête du grand public, ce sont des images.

Comme je l’écrivais dans 500 images clés pour réussir vos publicités et dans
1001 trucs publicitaires, nous n’achetons pas un produit ; nous achetons l’image d’un produit. Pour maximiser les effets de style, on répète à l’infini les mêmes messages et on recourt à un certain nombre de plans – toujours les mêmes – pour accrocher le regard du téléspecteur ou du lecteur.

En cadrant serré, on évacue de l’image ce qui est contraire à la signification que l’on désire lui donner. Grâce au cadrage et à la retouche (les jambes, le visage, particulièrement le nez, les bras, la couleur de la peau, etc.), on peut choisir de mettre l’accent sur certains détails physiques ou émotionnels. Aussi l’image joue-t-elle le plus souvent un rôle central pour attirer le regard, générer la visibilité et l’identification.

Par un effet de multiplication, on comprend alors que l'ensemble des images retouchées contribue de façon croissante à la modélisation de l’image du corps (voir l'exemple de Dove). Dans ces conditions, il n'est certes pas exagéré de parler d'un véritable phénomène culturel et de civilisation dont les répercussions sont multiples et pas toujours souhaitables.

***
Pour en savoir plus long

Voir aussi les billets suivants :

mercredi 9 décembre 2009

Twitter n’est pas un phénomène de mode


S’il faut s’en remettre aux projections de eMarketer publiées aujourd’hui sur son site internet, Twitter est en voie de connaître une explosion de ses membres en 2010. Selon eMarketer, le site de microblogage comptera 26 millions d'adultes américains ou 15,5 % de la population adulte l'an prochain par rapport à 6 millions en 2008 ou 3,8 %.

Plus tôt cette année,
Nielsen Online a confirmé que l'intérêt pour les sites sociaux connaît une croissance continue. Twitter obtenait la croissance la plus rapide du Web avec une augmentation de 1,448 % de ses membres en un an. Qui plus est, le temps moyen passé sur Twitter a augmenté de 175 % par rapport aux chiffres de l'année précédente.

Une étude d’
Anderson Analytics permet d’avoir une meilleure idée des utilisateurs de Twitter. Ils ont un revenu moyen de 58 000 $. Le groupe Twitter est particulièrement intéressé par les informations, les nouvelles, les restaurants, le sport, la politique et les finances personnelles. Par ailleurs, les utilisateurs de Twitter sont des adeptes de la culture populaire : musique, cinéma, télévision et lecture.

Une recherche réalisée par ComScore confirme le potentiel vendeur des réseaux sociaux. Selon les résultats de cette enquête, Twitter et Facebook exercent une influence non négligeable sur 28 % des achats du temps des Fêtes.

Twitter représente donc une opportunité en or de présenter vos produits et services.

L'histoire du star system (partie 2 de 2)


Dans une entrevue accordée cette semaine à Benoît Dutrizac du 985FM Montréal, j'ai fait l'histoire du star system et de ses créateurs : Barnum, Hearst, le National Enquirer, etc.

À l'évidence, notre fascination pour la vie des stars traduit le désir que nous avons tous de savoir comment peut vivre la vedette et plus particulièrement, comment ils négocient avec une trajectoire instable : infidélités, problèmes financiers, problèmes de santé ou carrières en déclin. Les gens ordinaires sont alors invités à observer à distance et sans danger les réactions psychologiques et physiques des stars.

Le star system est marchand de rêves, d’argent, d’amour, de gloire et de célébrité ; il repose sur des leviers universels : la beauté, le charme, le sex-appeal, l’admiration, l’évasion, la richesse, un statut social. Mais qui sont les créateurs et penseurs du star system ?

Pour écouter l’entrevue avec Benoît Dutrizac du985FM
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Pour en savoir davantage sur l'histoire et les origines du star system
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Pour en savoir davantage sur les leviers du star system.

mardi 8 décembre 2009

Gatorade laisse tomber Tiger Woods

Coup de théâtre dans le monde de la publicité : Gatorade annonce qu’elle met fin à son association avec Tiger Woods.

Selon Gatorade, cette décision n’a rien à voir avec les récents déboires de la star du golf. Mais un examen attentif des placements publicitaires de la marque montre que la publicité de la « Gatorade Tiger Focus » est disparue dès le 29 novembre, date du début des problèmes de Tiger Woods.


Par ailleurs, d'après l'indice Davie Brown, un panel de 1,5 million de consommateurs qui mesure le capital de sympathie des stars (image + influence), Tiger Woods est passé de la 6e à la 24e position en une semaine !

Cet incident n’est pas sans rappeler les dangers de l’utilisation du sportif d’élite en publicité. En effet, aucune vedette n’est à l’abri d’un scandale sportif ou sexuel.

Historiquement, plusieurs stars ont été impliquées dans des incidents qui ont entaché les produits pour lesquels ils étaient le porte-parole. Je pense, entre autres, à deux exemples incontournables : Mazda avec Ben Johnson (scandale des stéroïdes anabolisants aux Jeux Olympiques de Séoul) et Pepsi avec le boxeur Mike Tyson, soupçonné à l'époque d’agression sexuelle.

Par ailleurs, les sportifs ont un vilain défaut, en marketing. Comme la carrière est généralement courte, ils ont souvent tendance à multiplier les commandites et donc, à perdre de leur crédibilité et de leur impact vendeur. En effet, cette surexposition crée de la confusion dans l’esprit des consommateurs et finit par faire mal à l’ensemble des marques soutenues par le porte-parole.

À l'exception de Michael Jordan des Bulls de Chicago qui a représenté jusqu’à 14 grandes marques en même temps dont Coke, McDonald's, Nike et Gatorade, les célébrités qui endossent trop de produits finissent à peu près toujours par diluer l’impact du message.

Enfin, il arrive que le sportif perde de son pouvoir « vendeur » sans avertissement. Et dans le contexte actuel, il ne serait pas surprenant que le phénomène prenne de l’ampleur.

Pour le professeur en marketing à HEC Montréal, Sylvain Sénécal, cité par Pierre Couture du journal Le Soleil, Tiger Woods aura toute une pente à remonter auprès des annonceurs. «Car une fois qu'un premier commanditaire quitte, le mouvement est difficile à arrêter», note-t-il.

Marketing sportif : les 100 ans du Canadien

La semaine dernière, à l’occasion du 100e anniversaire des Canadiens de Montréal, j’ai accordé une entrevue à Frank Desoer, journaliste à l’émission Désautels, à l’antenne de Radio-Canada.

Lancé en 1909 avec un investissement initial de 1000 $, le Canadien change de main en 1921 puis en 1935, 1957, 1978 et 2001. En 2009, trois frères de la célèbre famille Molson (Geoffrey, Andrew et Justin) achètent le CH, le Groupe Spectacles Gillett et le centre Bell pour au moins 500 millions $.

Pour écouter le reportage complet sur le marketing du CH dans lequel je commente la mise en marché de l'équipe,
cliquer ici.

Pour lire l'histoire marketing du CH, cliquer ici,

lundi 7 décembre 2009

Comment expliquer notre fascination pour la vie des gens riches et célèbres ?


Je dois vous avouer que je suis renversé par l'intérêt que génèrent les frasques de Tiger Woods. Selon moi, plusieurs facteurs permettent d’expliquer notre obsession pour la vie des gens riches et célèbres :

1. Le voyeurisme
Aucune discussion sur l’industrie du potin ne peut commencer sans aborder le voyeurisme.

Notre fascination pour la vie des stars traduit le désir que nous avons tous de savoir comment peut vivre la vedette.

Le voyeurisme est relié au désir inconscient de voir comment les gens riches et célèbres vivent leur vie au quotidien et plus particulièrement, comment ils négocient avec une trajectoire instable : infidélités, problèmes financiers, problèmes de santé ou carrières en déclin. Les gens ordinaires sont alors invités à observer à distance et sans danger les réactions psychologiques et physiques des stars.

Les gens sont assoiffés de potins parce que la position du voyeur est, par essence, sadique. Il jouit de voir la star – celle qui a « réussi » – souffrir.

Dans le potin, tout tourne autour de l’engagement du voyeur. C’est l’histoire de gens « extraordinaires » que l’on observe jour et nuit.

2. L’évasion
L’industrie du potinage est marchande de rêves, d’argent, d’amour, de gloire et de célébrité ; elle repose sur des leviers universels : la beauté, le charme, le sex-appeal, l’admiration, l’aventure, l’évasion, la richesse, le raffinement, la classe, le prestige, un statut social.

Dans son livre intitulé The Loss of Happiness in Market Democracy, Lane rappelle que la société occidentale repose sur un paradoxe : malgré la prospérité économique, le désir de fuir la réalité se fait toujours sentir. À l’instar des soaps, le potin est une manière de s’évader du quotidien.

3. Le pouvoir
Les consommateurs de potins ont l’impression de détenir un certain pouvoir sur le sort des stars : ils peuvent symboliquement mettre fin à leur carrière. Ce faisant, le voyeur jouit d’un privilège : le droit perçu de vie ou de mort sur les célébrités. Cela nourrit l’illusion de pouvoir intervenir sur le destin des gens célèbres qui défilent dans un univers faussement réel.

4. La compétition
Le potin ressemble au sport. Le public prend plaisir à la victoire ou au déclin de certains aux dépens de d’autres. Il est clair que les amateurs du genre finissent par établir des relations symboliques avec les protagonistes qui sont similaires aux affiliations que l’on constate dans le monde du sport professionnel : « crucifions un tel, laissons un autre tel tranquille ».

5. Des normes et des valeurs
À l’évidence, les stars incarnent des valeurs. Par exemple, Tiger Woods incarnait jusqu’à tout récemment « le bon père de famille » ; Madonna est « scandaleuse » ; et Angelina Jolie est « sulfureuse ». Nous nous identifions à eux dès lors qu’ils vivent des situations semblables aux nôtres : faire la lessive, passer une soirée entre amis, draguer, se faire tromper, etc.

6. Un sentiment d’unité, une grande messe
Le monde du potin recrée un monde commun alors que de nos jours, on vit dans des mondes séparés. Les gens se sentent en communion à discuter des derniers problèmes d’une star connue alors qu’ils sont seuls à la maison. Le potin permet ainsi d’assouvir des besoins sociaux qui ne sont plus pris en charge par une société faite de solitude et d’individualisme. En ce sens, il a remplacé à certains égards la religion dans nos vies.

7. L’interactivité
Depuis une dizaine d’années, le potin a changé de statut et il est devenu interactif. En fait, le renouveau de l’industrie du potin s’explique en partie à cause de l’interactivité.

Grâce à la webcam, on crée des liens étroits entre potineurs et stars. On peut épier les vedettes 24 heures par jour, au sortir d’un bar ou conduisant sa voiture dans Hollywood. Les sites Internet abritent aussi des forums de discussion et invitent les internautes à voter ou envoyer leurs photos de vedettes captées au hasard des déplacements de la vedette.

Ce qui est en jeu ici, c’est donc la disparition progressive entre vie publique et vie privée. En effet, le plaisir tient aussi à l’amusement de voir des individus « extraordinaires » dans des situations « ordinaires » (manger, faire l’épicerie, marcher dans la rue).

Il est certain que l’Internet « suggère » l’interactivité. Il donne aux utilisateurs l’impression d’être engagés et impliqués, en un mot, de participer activement. Cette possibilité d’interagir est l’une des clés des sites de potins sur Internet. Cette impression tranche avec les médias traditionnels tels que la radio et la télévision.

Voir aussi :

Est-ce que Woods perdra ses contrats de pub ?

Il y a deux jours, j’accordais une entrevue à l’émission Dutrizac, l’après-midi. Mon intervention portait sur la gestion de crise de Tiger Woods et les conséquences éventuelles de ses frasques sur son image et ses contrats publicitaires.

Or, c’est avec un grand bonheur que je lis ce matin dans le site de Rue Frontenac, sous la plume de Guy Madore, le commentaire suivant :

Question -
Quelle est la meilleure analyse faite par un spécialiste d’ici sur cette affaire ?
Réponse -
C’est celle de Luc Dupont, professeur au département de communication de l’Université d’Ottawa, dans une entrevue accordée jeudi au 98,5 FM.

Merci à Monsieur Guy Madore !


Pour écouter l'entrevue avec Gilles Parent du FM93.

Pour voir l'entrevue avec Pierre Bruneau, chef d'antenne à TVA.

J’ai également écrit deux billets sur le sujet :



Je vous invite aussi à vous rendre sur le blogue de Guy Madore pour lire son billet intitulé Marketing - Woods ne s'en sortira pas sans séquelles.

Enfin, j'ai commenté le retrait de Gatorade avec Pierre Couture, journaliste au quotidien Le Soleil.

jeudi 3 décembre 2009

Sur la gestion de crise de Tiger Woods


Tiger Woods est le golfeur qui a eu le plus d’impact dans le monde du Golf. Mais c'est aussi celui qui a attiré le plus de marques et de produits dans son sillon.

Quel sera l'impact des frasques de Tiger Woods sur son image ? Voici trois entrevues dans lesquelles je tente de répondre à cette question :

Entrevue 1
À la suite des événements récents survenus dans la vie de Tiger Woods, je suis l'invité de Gilles Parent, du FM93, pour parler de la gestion de crise de Tiger Woods. Je vous invite à écouter cette entrevue en
cliquant ici.

Entrevue 2
Dans une entrevue accordée au 985FM Montréal, je parle de l’impact que pourrait avoir les révélations de Tiger Woods sur son image et ses contrats publicitaires. Vous pouvez écouter cette entrevue en
cliquant ici.

Entrevue 3
Pour en savoir davantage sur Tiger Woods, machine de publicité et superstar du golf, vous pouvez aussi
regarder l’entrevue que j’accordais aujourd’hui à TVA et LCN.

Billet
Vous pouvez aussi lire mon billet portant sur “Tiger Woods, porte-parole publicitaire” publié dans ce blogue.

Les 10 pires prédictions médias de tous les temps


Voici ma liste des 10 pires prédictions médias de tous les temps.

Pour la liste complète des pires prédictions de tous les temps, rendez-vous sur le site Internet de Deloitte. Ils ont plusieurs autres perles, 25 au total !

« Tout ce qui peut être inventé a été inventé. »
- Charles H. Duell, 1899.
* Cette déclaration revient fréquemment dans l'actualité. Toutefois, selon un article publié dans le magazine The Skeptical Inquirer, cette phrase n'aurait jamais été prononcée par Monsieur Duell.

« Théoriquement, la télévision est possible, mais je la considère comme une impossibilité – une percée à laquelle nous ne devrions pas perdre de temps à rêver. »
- Lee de Forest, 1926
* En plus d'avoir 180 brevets à son crédit, de Forest est à l'origine du son dans les films. Durant sa carrière, il créa plus de 25 entreprises. Il fut aussi impliqué dans des tonnes de poursuites judiciaires... et il se maria à quatre reprises, chose rare pour l'époque.

« Je crois qu’il y a un marché mondial pour peut-être cinq ordinateurs. »
- Thomas J. Watson, 1943
* Il fut président de IBM de 1949 à 1956. Il est à l'origine de la culture organisationnelle de «Big Blue». À sa mort, il sera surnommé «Le plus grand vendeur de tout les temps» par la presse financière. Il est à l'origine d'une autre phrase célèbre : « Pour réussir, il faut doubler votre taux d'erreurs ». J'adore !

« La télévision ne saurait conserver toute part de marché après les six premiers mois. Les gens se lasseront vite de fixer une boîte de bois tous les soirs. »
- Darryl Zanuck, 1946
* Il est le fondateur de la 20th Century Pictures qui deviendra plus tard la 20th Century Fox. Sa carrière s'échelonnera sur près de 50 ans, ce qui lui vaut aujourd'hui une étoile sur Hollywood Boulevard.

« Les ordinateurs du futur ne pourraient peser plus de 1,5 tonne. »
- Popular Mechanics, 1949
* Lancé en 1902 par H. H. Windsor. Fait à noter, l'une des couvertures du magazine Popular Mechanics dans les années soixante-dix donna à un certain Bill Gates l'idée d'écrire un programme informatique. Et vous connaissez la suite...

« Il semblerait que nous ayons atteint les limites du possible avec la technologie informatique. »
- John von Neumann, 1949
* Généralement considéré comme un des plus brillants mathématiciens du 20e siècle -- et par le mathématicien français Jean Dieudonné, comme «le dernier des grands mathématiciens». Il joua un rôle clé dans le développement de la bombe à hydrogène.

« Le marché potentiel mondial pour les machines à photocopies est de 5 000, tout au plus. »
- IBM, 1959
* Basée dans plus de 170 pays à travers le monde, IBM compte près de 400 000 employés. Fondée en 1896, l'entreprise fait son entrée à la bourse en 1916 sous le nom Computing Tabulating Recording Corporation. La compagnie devient IBM lorsque Thomas J. Watson en prend le contrôle en 1924 (en passant, IBM était le nom de la filiale canadienne de Computing Tabulating Recording Corporation).

« Il n’existe aucune raison pour quiconque de vouloir un ordinateur à domicile. »
- Ken Olsen, 1977
* Formé au MIT, il fonde Digital Equipment Corporation (DEC) en 1957 avec Harlan Anderson. Olsen fut nommé «Entrepreneur le plus renommé des États-Unis» par le magazine Fortune en 1986.

« Au tournant du siècle, nous vivrons dans une société sans papier. »
- Roger Smith, 1986
* Personnage clé de l'histoire de GM pendant plusieurs décennies. Au centre de changements fondamentaux dans l'industrie de l'automobile, dont l'usage de la robotique. Lorsqu'il pris sa retraite, CNBC parla de lui comme «l'un des pires CEO de tout les temps».

« Je prédis qu’Internet... sera une supernova et qu’en 1996, il s’effondrera de façon catastrophique. »
- Bob Metcalfe, 1995
* Celle-ci est superbe : gradué de MIT en 1969 avec deux diplômes universitaires, il fait sa maîtrise à l'Université d'Harvard. Il quittera cette université après qu'un responsable lui refuse une collaboration dans le projet Arpanet (qui deviendra plus tard Internet). Il y reviendra comme étudiant au doctorat mais sa thèse sera refusée. Elle portait... sur l'Arpanet ! Il fonda 3Com. De nos jours, une loi porte son nom : la loi de Metcalfe. Le monsieur est un génie !

Morale de cette histoire : nous pouvons tous nous tromper !

Pour ma liste des 10 prédictions médias de 2010 (vais-je me tromper ?),
cliquer ici.

Pour connaître les derniers développements dans le domaine de la publicité, du marketing et des médias, abonnez-vous à mon Twitter : www.twitter.com/LucDupont

Pourquoi Oprah quitte la TV généraliste ?


À la suite de la décision d’Oprah Winfrey de quitter la télévision généraliste en 2011 pour consacrer ses énergies au lancement de la station spécialisée qui portera son nom, je fais le point sur le phénomène marketing “Oprah” au 985FM : début à la radio, premier talk show à Chicago, changement de style au début des années 90, lancement de son Book Club et de son magazine, découverte de Dr. Phil, raisons de son succès, etc.

Pour écouter l'entrevue avec Gilles Parent et Catherine Bachand, cliquer ici.

mercredi 2 décembre 2009

Quotidiens : remettre les choses en perspective

Au Canada, on le sait maintenant, la crise des médias a fait quelques victimes dans le monde des quotidiens : le Halifax Daily News a fermé ses portes, le journal La Presse a mis fin à son édition du dimanche, le National Post a cessé de publier le lundi durant l’été 2008, le Halifax Chronicle-Herald a fait disparaître son édition du dimanche de façon permanente, etc.

Dans ce brouhaha, il est facile d’oublier que les journaux bénéficient d’avantages concurrentiels importants pour attirer le consommateur potentiel. Pour s’en convaincre, jetons un coup d’œil sur les chiffres de la dernière enquête
Nadbank :
  • Au Canada, 73 % des adultes de 18 ans et plus lisent au moins une édition imprimée d’un quotidien à chaque semaine.
  • Par ailleurs, 77 % des adultes de 18 ans et plus lisent au moins une édition imprimée ou en ligne d’un quotidien à chaque semaine.
  • Selon la même étude, 76 % des adultes à Montréal et 75 % des adultes à Québec lisent au moins une édition chaque semaine.
  • Oui, il est vrai, les 18 à 34 ans ont tendance à lire plus les quotidiens gratuits et les éditions en ligne.
  • 19 % des adultes canadiens lisent une version en ligne d’un quotidien à chaque semaine.
  • Les lecteurs passent plus de temps à lire les éditions imprimées que les éditions en ligne des quotidiens.

Dans la région de Montréal, c'est le Journal de Montréal qui obtient la première place, avec 1 129 600 lecteurs par semaine. La Presse suit en deuxième position avec 921 700 lecteurs. Le site Web Cyberpresse.ca s'impose également en s'appropriant 31% du lectorat, selon l'étude.

mardi 1 décembre 2009

Tiger Woods, maître du golf et de la publicité


Tiger Woods est le golfeur qui a eu le plus d’impact dans le monde du Golf. Mais c'est aussi celui qui a attiré le plus de marques et de produits dans son sillon.

Voici la liste des ententes publicitaires de Monsieur Woods depuis 1996. Évidemment, dans les prochaines semaines, il sera intéressant de voir la réaction de ces annonceurs suite aux récents événements entourant la vie personnelle de Tiger Woods.

1996
General Motors - contrat de 10,9 millions $ par année se terminant en décembre 2008.
Titleist - contrat de 20 millions $ d'une durée de 5 ans.
General Mills - détail du contrat non-disponible.
American Express - deux contrats de cinq ans consécutifs se terminant en 2007.
Accenture -détail du contrat non-disponible.
Nike - contrat de cinq ans d'une valeur de 40 millions $.

2000

Nike renouvelle son entente pour une durée de cinq ans. Montant du contrat : 105 millions $.

2003
Woods est le porte-parole de la Buick Rendevous.

2004
Buick renouvelle son entente avec Woods pour une durée de cinq ans. Contrat évalué à 40 millions $.

2005
Woods lance la première montre en or, la TAG Heuer.

2006
Woods signe une entente de six ans avec EA Sports.

2007
Woods devient ambassadeur de Gillette, en compagnie de Thierry Henry et Roger Federer. Contrat évalué à 10-20 millions $.
Gatorade annonce que Woods aura sa propre marque de boisson énergisante. Contrat de 100 millions $ sur six ans.

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Pour en savoir davantage :
Will sponsors stand by Tiger Woods ? par Simon Houpt dans The Globe & Mail