mardi 10 janvier 2012

Et si Google devenait un géant... de la télévision !


Rumeur d’importance en Angleterre : Google songerait à acquérir les droits de télédiffusion des matchs de la Premier League au coût de 5,5 milliards $ sur trois ans. Évidemment, comme le mentionne avec justesse Martine Turenne du Journal de Montréal, « On ne connaît pas la forme que cela prendra », mais on peut déjà imaginer l’impact que cette nouvelle pourrait avoir sur le modèle d’affaires de la télévision sportive sur la planète.

Pour la petite histoire, rappelons-nous que pendant très longtemps, les téléspectateurs québécois ont eu le choix entre deux chaînes. À cette époque, chaque famille québécoise écoutait La Famille Plouffe, Les Belles Histoires des pays d’en Haut et Point de Mire. Puis, en l’espace de quelques années, tout cela fut chambardé par l’arrivée du câble et des réseaux spécialisés : MTV, CNN et autres. C’était la première grande révolution de la télévision qui a fait mal aux réseaux généralistes partout à travers le monde.

L’arrivée de Google dans l’industrie de la télévision et des droits TV annoncerait fort probablement une deuxième révolution d’importance dans le monde des médias et des distributeurs de signaux (Videotron, Bell, Rogers, Cogeco, etc.). Curieusement, c’est peut-être une bonne nouvelle pour les annonceurs. En effet, si la télévision du futur s’inspire d’Internet et des consoles de jeux, je soupçonne que la Smart TV offrira au départ plusieurs avantages significatifs aux annonceurs, des avantages qui pourront être exploités habilement par Google.

La Smart TV permettra fort probablement un ciblage pointu des clientèles. Elle conviendra notamment aux annonceurs qui cherchent à se différencier. En ce sens, la Smart TV s’analysera comme Internet. On y retrouvera des témoins (cookies), donc elle permettra des campagnes publicitaires très ciblées.

La Smart TV pourrait aussi prendre des initiatives, comme enregistrer un programme susceptible de nous plaire parce qu’on a l’habitude d’écouter ce type de contenu normalement ou, mieux encore, nous faire des suggestions de programmes.

Évidemment, on peut soupçonner que télévision, tablette numérique, plateformes de réseautage et Smart TV seront éventuellement liées d’une manière ou d’une autre. Enfin, la Smart TV, tout comme la technologie Kinect de Microsoft réagira fort probablement aux mouvements du téléspectateur. Donc fini la télécommande.

Il va s’en dire que cette révolution d’importance obligera les fabriquants de téléviseurs (Sony, Samsung, LG, etc.) à se lier à des géants du contenu comme YouTube, Hulu, Dailymotion et autres. Par ailleurs, les distributeurs de signaux seront éventuellement en compétition avec Google, Apple et Microsoft. Mais ça, c’est une autre histoire.