jeudi 29 décembre 2016

Les publicités américaines au Super Bowl 2017


Bell, le diffuseur canadien du Super Bowl était de retour devant le tribunal hier, pour faire renverser la décision du CRTC de diffuser pour la première fois les publicités américaines lors de la présentation au Canada du Super Bowl. Dans cette entrevue radiophonique à l'antenne de Radio-Canada Ottawa, j'explique pourquoi Bell ne veut pas diffuser les publicités américaines chez nous.

jeudi 22 décembre 2016

6e rang des professeurs de marketing!



Dans un billet récent de Chuck Martin, un auteur à succès (il a fait la liste du New York Times dans la catégorie «livre d’affaires») qui a été tour à tour éditeur en chef de quatre magazines, journalistes dans cinq quotidiens, vice-président d’IBM (division édition et publicité) et maintenant professeur, m’a inscrit au 6e rang des professeurs de marketing de sa liste des «Top Marketing Professors on Twitter», une liste qu’il compile et dans laquelle on retrouve des professeurs de partout à travers le monde. Merci donc à Monsieur Martin !
 
C’est la 2e fois que je me retrouve dans une liste aussi prestigieuse impliquant les médias sociaux dont Twitter. La fois précédente, c’est Bruno Guglielminetti à qui l'on doit la première émission francophone disponible sur le Web en Real Audio, la création du premier magazine consacré à l'Internet produit par un média traditionnel ainsi que la première couverture de soirée électorale ou référendaire sur Internet au Canada, qui m’avait inscrit dans son top 5 des comptes Twitter à suivre lors d'une émission de radio à l'antenne de Radio-Canada. 

Je m'en souviens car dans les secondes suivantes, mon vieux Blackberry avait sonné comme jamais -- autour de 500 additions en quinze minutes sur mon compte Twitter -- ce qui pour l'époque était un nombre substantielle. J'étais désormais mordue !

mercredi 21 décembre 2016

Le marketing des films du temps des fêtes


Le temps de Fêtes est une période importante pour les cinéphiles. De nombreux films prennent d'ailleurs l'affiche ces jours-ci. Comment les distributeurs et les propriétaires de salles de cinéma tirent-ils leur épingle du jeu? En pleine folie Rogue One : une histoire de Star Wars, je discute avec Karine Lessard de Radio-Canada de l'importance stratégique de cette période pour l'industrie du film... et des jouets ! 

Pour la petite histoire, le premier projet intitulé The Star Wars contient 14 pages écrites à la main. Monsieur Lucas comprend dès le départ l'importance de créer un monde féérique. Pour ce faire, il n’hésite pas à choquer l'industrie.

Pour un, il fait débuter chacun de ses films non pas par un générique, mais par un texte déroulant à l'horizontal et présentant l'intrigue, fortement inspiré des débuts de Flash Gordon, faut-il le préciser.

Lucas sera d’ailleurs poursuivi par la Directors Guild of America et de la Writers Guild of America à cause de son refus de débuter ses films par un générique.

Par ailleurs, les 8 films Star Wars de George Lucas utilisent une formule éprouvée, inspirée des écrits de Joseph Campbell.   

Star Wars, c’est le voyage initiatique d’un héros. La série cristallise l’éternel combat entre le bien et le mal avec ses héros et méchants, princes, magiciens et ogres. 

À l’évidence, George Lucas est un conteur de grand talent. Il entre à l’University of Southern California pour y étudier le cinéma et tourne son premier film: THX 1138.

C’est là qu’il devient un passionné de contes et de légendes. En cours de réflexion, il découvre un livre clé qui va changer sa vie : Les héros sont éternels de Joseph Campbell.

Quand on lui demande d’expliquer le processus créatif relatif à la création de Star Wars, Lucas déclare :

« J’ai d’abord essayé d’adapter certains grands principes de la mythologie à mon histoire. Comme cela ne fonctionnait pas, j’ai finalement décidé de laisser tomber et de me concentrer à la rédaction de l’histoire à part entière. J’ai découvert, en me relisant, que tous les principes mythiques étaient présents. »

En entrevue, il affiche une fascination pour le mythe. « Toutes les histoires mythiques possèdent une réserve commune d’images et de symboles », aime à répéter Lucas.

Pour respecter la structure mythique, le héros doit se couper du monde ordinaire, puis subir une série d’épreuves : l’initiation. Luke, l’adolescent rebel, avide d’aventures, se métamorphose ensuite en héros. Au cours de son itinéraire, il croise ogres et magiciens, labyrinthes et pièges.

Cette recette a permis à George Lucas de générer des ventes remarquables.
(En passant, suite aux ventes décevantes des produits associés au film Godzilla en 1998, c’est Lucas qui va racheter la production invendue pour ensuite la faire fondre et la transformer en poupée Star Wars ! Brillant le monsieur !)  

En cours de route, Lucas devient un control freak. Il sélectionne les cinémas qui présenteront son film ; il exige de se faire payer à chaque semaine plutôt qu’aux deux semaines ; il exige qu'on lui donne la salle la plus grande du cinéma ; il interdit les publicités avant ses films ; et le film doit rester à l’affiche au moins douze semaines dans chaque salle.

Lucas développe aussi le concept de teasing afin d'annoncer le lancement prochain d'un autre film de la saga. Mais comme il génère jusqu’à 10 % des profits de la Fox certaines années, on laisse libre cours à ses demandes.

Au total, les ventes de la marque incluant celles des produits dérivés et des films s’élèveraient à environ 30 milliards $. Il est vrai que les différents films de la série ont donné naissance à des jeux vidéo, des romans, des bandes dessinées, et bien sûr, des poupées pour hommes ou figurines, si vous aimez mieux.

Pas mal pour un gars qui accepta de réduire son cachet de moitié pour financer la fin du tournage de son premier film au milieu des années 70 en échange des droits sur les produits dérivés.

Une autre approche qui a d’ailleurs changé de fond en comble l’industrie du cinéma et permis à Lucas d’être l’un des actionnaires les plus importants de Kenner qui deviendra par la suite Hasbro, l’un des deux géants du jouet avec Mattel... Mais c'était avant la vente de Star Wars à Disney pour 4 milliards $...

mardi 13 décembre 2016

10 événements marketing clés de 2016


Voici mon top 10 des événements clés en communication-marketing pour 2016 :


En début d'année, révolution dans le monde du jouet et de la culture populaire. Après 57 ans et malgré des ventes de 1 milliard $ annuellement, le géant du jouet Mattel lance trois nouvelles Barbie avec de nouvelles silhouettes : petite, grande et arrondie. Succès instantané : hausse des ventes de 23 % en quelques mois ! En fin d'année, Disney fait de même et réinvente le conte de fées. 

2. Décès de René Angélil, un as du marketing

En janvier, décès de René Angélil, un émule du Colonel Parker qui a contribué à la carrière de Céline Dion, une star mondiale de la chanson. J'insiste : il est impossible de comprendre le succès de Céline Dion sans jeter un coup d’oeil sur la stratégie de marketing de René Angélil. 

3. Bienvenue dans le monde de la réalité virtuelle

La réalité virtuelle prend forme en 2016 avec la lancement d'Oculus Rift, HTC Vive et PlayStation VR -  une technologie qui pourrait changer profondément le monde de la communication et du marketing dans les années à venir.

 Il faut dire que les débouchés potentiels de la réalité virtuelle sont nombreux : jeux vidéo, événements sportifs, spectacles de musique, formation (cours à l’Université d’Ottawa ?), tourisme et industrie de la porno. Sur le plan commercial, cette technologie pourrait bouleverser le monde de l’immobilier, du marketing, de la vente et de la publicité. 

À la fin mars, les Entreprises Cara Limitée annoncent une entente dans le but d'acquérir la totalité du Groupe St-Hubert, dont le siège social est situé à Laval. La transaction est de 537 millions $.

 5. Décès de Phil Kives fondateur de K-Tel et inventeur de l'infopub

En avril, décès de Phil Kives, fondateur de K-Tel et inventeur de l'infopub.

À l’occasion de ma chronique « pub et marketing » avec l’animateur
Benoît Dutrizac du 98,5 FM à Montréal, je me penche sur les origines de la firme canadienne K-tel, un géant de l'infopub créé dans les années soixante par Phil Kives. 


6. Pokémon GO - un succès fulgurant

Durant l'été 2016, Lancement de Pokémon GO, une application utilisant la réalité augmentée. Instantanément, c’est la folie – record de téléchargement pour Apple.  

Comment expliquer le buzz entourant Pokemon Go ? Mon entrevue avec Louis Lacroix de l’émission «puisqu’il faut se lever» au 98,5 FM à Montréal donne quelques pistes pour comprendre le phénomène.

Comme je le rappelle en entrevue à Georges Pothier de «Salut Bonjour» à TVA, l’app repose sur un principe vieux comme le monde : la chasse au trésor, ici des Pokemon(s). En marketing, on ne réinvente pas la roue.
Pas mal pour une app dont l’inspiration vient d’un poisson d’avril de Google il y a deux ans… 

7. Le UFC vendu 4 milliards $!

Toujours en juillet, on apprend que le UFC a été racheté par un groupe d'investisseurs pour un montant de 4 milliards de dollars. Un retour sur l'investissement incroyable pour Lorenzo et Franck Fertitta.   

Créé en 1993 à Denver, le UFC est devenu avec le temps la plus importante organisation de combat libre au monde. En janvier 2001, White fait l’acquisition du UFC avec les gérants de casino Frank Fertitta III et Lorenzo Fertitta pour la modique somme de 2 millions $.

À son arrivée, White revoit de fond en comble les façons de faire du UFC. Conscient des problèmes d’image de la ligue et désireux de mettre fin aux poursuites à répétition qui entachent la réputation de la franchise, White choisit de nettoyer le monde du combat extrême pour multiplier les occasions d’affaires.  

Pour ce faire, Dana White crée des catégories de pugilistes (jusque-là, un lutteur de 300 livres pouvait affronter un spécialiste du karaté de 150 livres) ; il adopte le livre de règlements du New Jersey Athletic Control Board, lequel interdit les coups derrière la tête ; et il développe le marché de la télévision à la carte (pay-per-view, en anglais), s’inspirant en cela des combats Ali-Frazier, premiers événements du genre à être diffusés à la télévision payante. 

Avec ses 83 millions de clients à travers le monde en septembre, Netflix se comporte désormais comme la chaîne HBO en développant ses propres séries à succès comme House of Cards ou Narcos, et en concluant des accords avec des studios de cinéma (DreamWorks, Disney ou Univision pour donner quelques exemples).   

Pas de doute possible, la télévision est au cœur d’une mutation d’importance qui aura des conséquences majeures sur Videotron, Bell Télé, Cogeco, Shaw et Rogers.  

9. Ça brasse dans les médias traditionnels

Face à un environnement changeant, les médias écrits sont en mode «coupure» au Québec durant toute l'année 2016.  

Québecor Groupe Média annonce l'abolition de 220 postes au sein de Québecor Groupe Média, surtout des postes-cadres, professionnel et de soutien administratif, soit près de 8 % de l'effectif. Par ailleurs, TVA Publications procéde à une réorganisation de sa structure interne et cessera la publication de deux magazines, soit CHEZ SOI et Tellement bon.  

Au début du mois d'octobre, Rogers Média annonce qu'elle se concentrera sur ses marques de langue anglaise et se départira de Châtelaine et de L'actualité. Par ailleurs, la fréquence de l'impression de trois magazines sera réduite à compter de janvier 2017 : Maclean's (une fois par mois), Châtelaine (six fois par année) et Today's Parent (six fois par année).

Mais ce n'est pas tout. TC Média annonce une réorganisation du journal Les Affaires qui verra celui-ci passer de 42 à 28 publications par année. 

Pour un maniaque de marketing politique comme moi, l'effet Trump est un phénomène rare et donc fascinant à observer.

Comme je le rappelle en entrevue à Benoît Dutrizac, construire un personnage politique comme Donald Trump est une opération délicate. Il faut un positionnement clair («Je ne suis pas un politicien»), un slogan fort («Make America Great Again») et une image limpide qui se résume généralement en quelques mots.

Qui est Donald Trump ? Trump est un riche homme d’affaires toujours habillé en veston-cravate rouge ou jaune ou bleu, un magnat de l’immobilier, un négociateur féroce, un auteur à succès et une star de la télé-réalité. Sa troisième épouse est une ancienne top model. Voilà, tout a été dit ! 

Au-delà de ces quelques éléments de branding susceptibles de plaire à un public plus large, Donald Trump a analysé finement son électorat primaire et utilisé avec habileté les médias sociaux pour contourner les médias traditionnels.

Par ailleurs, il comprend que le Parti républicain est une coalition reposant sur trois éléments clés : religion, économie de marché et armée. Bingo - voilà les trois thèmes de sa campagne qui reposera au final sur l'antiestablishment. Une recette qui servira assûrément d'inspiration à d'autres politiciens...

mardi 6 décembre 2016

Révolution chez les princesses Disney



Pendant des décennies, la princesse des contes de fées de Disney a incarné le rêve et l'idéal des petites filles. Cette légende a été entretenue dans la culture populaire grâce à des films célèbres et des innovations technologiques importantes chez Disney : le son (1928), la couleur (1932) et plus récemment le développement du numérique. 

En 1937, le film Blanche Neige et les sept nains sauve Disney de la faillite. C’est le début de l’âge d’or du conte de fées. Une recette que l'on répétera mille fois plutôt qu'une chez Disney. Une recette qui « marche » très fort.

Plus récemment, alors que des films comme La Belle et la bête (2014) et Aladdin (1992) glorifient le modèle traditionnel, la culture populaire anticipe le changement avec des films comme Alien et Schrek ; des films qui inversent les rôles traditionnels. Mais jusqu'au lancement des films de Disney comme Frozen, Les nouveaux héros ou plus récemment Moana, difficile de trouver la moindre allusion à de nouvelles structures mythiques. 

Dans un monde en mutation, on commence à multiplier les annonces chocs au pays de la culture populaire. Barbie fait dans la diversité des corps. Playboy abandonne la nudité complète

Fruit de la pression des consommateurs, un nouveau mythe pointe à l'horizon. La jeune fille n'est plus dans l'attente du prince charmant. Le mariage n'est plus une fin en soi. J’y reviens dans cette entrevue avec Benoît Dutrizac à l’antenne du FM 98,5.