lundi 25 mars 2013

Décès de Joe Weider, le parrain du bodybuilding


Joe Weider, l'homme de marketing à l'origine de l’industrie du supplément nutritionnel, du culturisme (bodybuilding), de la santé, de la force et de la beauté corporelle, est décédé samedi à Los Angeles, à l'âge de 93 ans. 

N'ayons pas peur des mots : si nous lisons aujourd'hui des magazines de santé, si nous parlons de muscle, de conditionnement physique, d'entraînement, de bodybuilding, de culturisme et de workout, nous le devons en grande partie à Joe Weider.

Née en 1920 à Montréal, Weider est d'origine juive-polonaise. Enfant maigrichon, il grandit dans un quartier malfamé de la ville. Pour nourrir sa famille, il est forcé d'abandonner l’école en 7e année.

Mais comme je le mentionne en entrevue avec Benoît Dutrizac, Joe Weider, livreur d’épicerie, rêve d’être fort et musclé et de faire de la lutte. Refusé par l’entraîneur de son quartier, parce que trop fragile, il tombe par hasard sur un magazine de musculation appelé Strength. Il décide alors de se bricoler des haltères dans son sous-sol.

Très jeune (certaines sources parlent de 14 ans, d'autres de 17 et de 20 ans), il lance un magazine dans la cuisine de sa mère. Ce magazine vendu initialement 15 sous, il l'appellera « Your Physique » (aujourd’hui, Muscle & Fitness).

Dans l'un des numéros de ce magazine, Joe Weider fait une prédiction surprenante pour l'époque : un jour, on valorisera chez le commun des mortels le corps athlétique, le corps musclé d'un Hercule et autres héros mythiques.

En 1936, il lance ses premiers suppléments livrés à domicile. De nos jours, les suppléments Weider, dont le fameux «Solid Steel Tricep Bomber», «Carbo-Energizer Chewables», ou «Anabolic Mega-Paks» sont vendus dans 60 pays et 12 000 points de ventes aux États-Unis seulement. 

Fort de son succès, il développe aussi l'industrie de l'équipement de musculation : haltères, stations d'entraînement, barre, etc.

Visionnaire, Joe Weider parle de l’importance de bien se nourrir et de l'importance de l’entraînement physique avec des poids. Pour asseoir son discours, Joe Weider invente les Principes Weider dont plusieurs seront éventuellement confirmés par la science. 

Weider comprend aussi qu’il aura besoin d’un message pour soutenir la vente de ses produits, ce qu'on appellerait dans le jargon du métier « un axe de communication ». 

Ce message basé sur le dépassement de soi et la détermination deviendra avec le temps un lifestyle ou style de vie partagé désormais par des millions de personnes à travers le monde : « soit bien dans ton corps, bien dans ta tête – confiance, santé, vigueur ».

Pour maximiser la visibilité de son entreprise et de ses produits et soutenir son discours, il lance avec son frère Ben, une fédération de bodybuilding, la International Federation of Body Builders, dans les années 40. En 1946, il crée le concours, Monsieur Canada. 

Dans les années 50, il popularise le plan d’entraînement, qu'il appellera le Weider System.

En 1965, il crée le concours Mr. Olympia, un des premiers événements du genre. Jusqu’à la fin de sa vie, il fera d'ailleurs pression sur le comité olympique pour que le bodybuilding devienne un sport olympique.

Pour maximiser sa visibilité, Joe Weider comprend qu'il aura besoin d'un porte-parole pour vendre ses différents produits. 

Ce porte-parole ne sera nul autre qu'Arnold Schwarzenegger qu'il découvre dans un concours de musculation en Allemagne. Très vite, Weider fait venir le jeune Arnold en Amérique. 

En 1967, en échange de son travail de représentation des produits Weider partout à travers l'Amérique du nord, Weider défraie le coût de l'appartement d'Arnold et lui donne 100 $ d'argent de poche par semaine. 

En 1969, Weider décroche un premier rôle à Arnold Schwarzenegger dans le film Hercules à New York. Mais à cause de son fort accent, la voix d'Arnold Schwarzenegger sera doublée au montage.

Loin de se démoraliser, Weider fonce tête baissée avec Arnold qui gagne le titre de Mr. Olympia de 1970 à 1975, puis en 1980. 

À travers le temps, Weider crée le mythe Arnold en multipliant à l'infini les apparitions de la future vedette d'Hollywood en couverture de ses nombreux magazines, de livres et de tournées promotionnelles pour vendre les produits Weider

Aidé par le destin, Arnold Schwarzenegger participera à un documentaire (docu-réalité) intitulé Pumping Iron en 1977 mettant aussi en vedette le futur acteur de Hulk (la série), Lou Ferrigno.

En 2002, l'empire média de 16 magazines de musculation et de bonnes formes de Joe Weider sera vendu à American Media pour 357 millions $ : Shape, Muscle & Fitness, Flex et autres. Avant de mourir, Weider laissera aussi ses archives personnelles qui font aujourd'hui l'objet d'un musée aux États-Unis. 

Pas mal pour une aventure qui débuta dans la cuisine de maman avec des magazines à 15 sous...

vendredi 22 mars 2013

Madeleine Saint-Jacques remporte le Prix Hommage AAPQ



L’Association des agences de publicité du Québec (AAPQ) décernait hier soir, pour la première fois de son histoire, le Prix Hommage AAPQ à madame Madeleine Saint-Jacques, présidente du Conseil d’administration de Saint-Jacques Vallée Y&R. Ce prix lui a été remis à la Place des Arts de Montréal dans le cadre du gala des prix CRÉA, organisé par les Éditions Infopresse.

Symbole par excellence de la réussite et de l'engagement, le Prix Hommage AAPQ est une récompense annuelle qui souligne la contribution singulière et la qualité exceptionnelle du parcours professionnel d’un(e) candidat(e) issu(e) de l’industrie élargie des communications.

Le Prix Hommage AAPQ est octroyé par les pairs à un grand bâtisseur pour ses réalisations et son engagement, sa contribution au développement et au rayonnement de son industrie et de sa profession.

À ce titre, le parcours de madame Saint-Jacques – 57 ans dans la même entreprise – est éloquent. Elle est la première femme à recevoir la Médaille d’or de l’Association canadienne des annonceurs (ACA) en 1977 (prix fondé en 1941) et deuxième lauréate montréalaise après M. Jean Drapeau. Elle est aussi la première femme présidente du Publicité-Club de Montréal (PCM) en 1972.

Reconnue comme une femme d’affaires exceptionnelle, elle s'est également imposée par ses qualités personnelles. Sa longue feuille de route, ses qualités humaines, ses attributions honorifiques et sa réputation à l'échelle du pays font d'elle l’une des premières femmes marquantes de l’industrie.

Madeleine Saint-Jacques s'est imposée comme mentor et pilier de l’industrie par sa constance, ses qualités de gouvernance, son profond respect des métiers du milieu, son sens de l’éthique, sa loyauté et son honnêteté.

Les relations étroites qu’elle a réussi à bâtir avec ses collaborateurs de l’industrie, ses collègues et ses partenaires du réseau Young & Rubicam sont vite devenues sa marque de commerce.

En 1995, lorsque le bureau montréalais de Young & Rubicam devient Saint-Jacques Vallée Young & Rubicam, madame Saint-Jacques et monsieur Louis-Éric Vallée, son associé, deviennent propriétaires à 51% de l’agence. Il s'agit du seul bureau, dans tout le réseau mondial, où Young & Rubicam a cédé une partie de sa propriété.

Le comité qui a choisi la lauréate, présidé par M. Luc Du Sault, associé, vice-président directeur création chez lg2, était composé de six personnalités reconnues du milieu des communications, possédant des expériences professionnelles variées : Nicole Dubé (Fédération des producteurs de lait du Québec), Marie-Claude Ducas (journaliste), Roger Gariépy (DentsuBos), Bruno Gautier (Infopresse), Raymonde Lavoie (DesArts Communication) et Daniel Rabinowicz (consultant).

Source : AAPQ

samedi 16 mars 2013

Publicité de Jeff Gordon pour Pepsi MAX

 

Test Drive est la dernière publicité de Pepsi MAX dans laquelle le pilote américain de NASCAR, Jeff Gordon, s'est déguisé pour aller rendre visite à un vendeur de voiture. 

Initialement, Gordon se présente comme un conducteur de Minivan mais il ne tarde pas à donner au concessionnaire automobile une belle frayeur en essayant une voiture Chevrolet Camaro.

Jeff Gordon, en compagnie du vendeur, va alors réaliser plusieurs accélérations, dérapages et drifts. Le vendeur va avoir une sacrée frousse !

Cette publicité fait suite au message de Pepsi MAX mettant en vedette le joueur de basketball Kyrie Irving dans le rôle de Oncle Drew.  

lundi 4 mars 2013

10 aliments-clé dans l'univers du fast food




On apprenait vendredi dernier que les taux d'obésité au Canada atteignent des sommets historiques, particulièrement dans certaines régions. Au total, au moins le quart des adultes canadiens seraient obèses, conclut une étude portant sur les taux d'obésité au pays.

Dans le sillage de cette nouvelle, je me penchais un peu plus tôt aujourd’hui sur les origines du fast food avec Benoît Dutrizac et Gilles Parent.

Lors de ces deux entrevues, je définis brièvement le fast food. Par ailleurs, je tente d’expliquer le succès de la restauration rapide, véritable phénomène planétaire. Je m’intéresse aussi au rôle des odeurs, des formes, des couleurs et bien sûr, je brosse un tableau du profil des consommateurs de fast food.

Comme c’est souvent le cas lors de mes interventions marketing et publicité, je m’intéresse ensuite à 10 produits qui ont joué un rôle clé dans l’histoire du fast food. Je débute mon analyse avec le popcorn sucré Cracker Jack.

Considéré par plusieurs comme l’inventeur de la catégorie fast food en 1896, le marketing de Cracker Jack, recette mille fois copiées, repose sur le petit cadeau que l’on retrouve à l’intérieur du sac (en 1912, des cartes de baseball, puis éventuellement des animaux), l’utilisation de mascottes (Jack le marin et Bingo le petit chien font leur apparition en 1918), le rôle de la publicité (Cracker Jack est parmi les premiers produits à utiliser la publicité au début du 20e siècle).  

Par un coup du destin, la chanson emblématique du baseball « Take Me Out to the Ball Game » par Edward Meeker, lancée en 1908, fera référence directement à Cracker Jack, cela pour le plus grand bonheur de son créateur qui bénéficiera à répétition d’une publicité gratuite dans les stades de baseball.

Lors de mon entretien avec Benoît Dutrizac et Gilles Parent, je me penche également sur 9 autres produits :
  • Le Popsicle : disponible à l’origine en 7 saveurs et dont la forme est brevetée.
  • Le take-out chinois : à ne pas confondre avec la cuisine chinoise, le take out chinois fait son apparition à San Francisco. D’ailleurs, on compte aujourd’hui plus de restaurants chinois aux États-Unis que de McDonald's, Poulet Frit Kentucky (PFK), Burger King et Taco Bell réunis.
  • Le Kraft Dinner, plat national du Canada : Kraft vend 1,7 million de boîtes de Kraft Dinner par semaine au pays sur un total de 7 millions de boîtes dans le monde.
  • Le beigne : grâce à l’excellent marketing de Tim Horton, les Canadiens sont parmi les plus grands consommateurs de beignes sur la planète.
  • Les tacos : lancé en 1962 par Glen Bell, le taco nord-américain de Taco Bell envahit lentement la planète.
  • Le chocolat industriel : lancé à la fin du 19e siècle par Milton Hershey.
  • Les chips : le marché mondial de la vente de chips s’établit à 20 milliards $ par an sur la planète
  • Les frites (et le popcorn) : la frite congelée, inventée en 1967, aura pour effet de faire bondir les ventes de produits liés à la pomme de terre dont le marché est contrôlé à 80 % par le géant canadien McCain.
Je termine mon analyse par la naissance du hamburger. Je rappelle que le hamburger de masse vendu à la chaîne origine de la chaîne White Castle, lancé en 1921 aux États-Unis. Il connaît une véritable résurrection avec les frères Richard et Maurice McDonald en 1940.

Ceci dit, c’est à Ray Kroc que l’on doit le développement exponentiel de la chaîne McDonald's aux États-Unis et dans le monde. Grâce au Bic Mac, burger à plusieurs étages imaginé par un franchisé de Pittsburg, au clown Ronald McDonald’s, à un marketing brillant et à l’Université McDonald’s, la chaîne McDonald’s deviendra le géant incontesté de la restauration rapide.