Au moment où nous apprenons que le cinéma français traverse une période difficile au Québec à cause, entre autres, d’une mise en marché déficiente (voir l’article d'Anabelle Nicoud à ce sujet dans Cyberpresse), il convient de jeter un coup d'œil sur le marketing cinématographique à l’ère d’Internet.
Prenons, par exemple, le film Le projet Blair (Blair Witch Project, en anglais), l’un des plus gros succès du box office en 1999 -- le film a généré des ventes au guichet de l’ordre de 150 millions $. Ce film a coûté 20 000 $ en frais de tournage et moins d’un million $ en publicité.
La stratégie de marketing de lancement reposait sur plusieurs éléments innovateurs. Pour un, le producteur du film a engagé des leaders d’opinions sur les principaux campus américains. (De nos jours, on utiliserait probablement Twitter pour alimenter la rumeur et Facebook pour favoriser les échanges entre les fans et les figurants).
Artisan Entertainment a aussi créé un site Internet hautement interactif contenant des photos, la scène du crime, des documents historiques, des interviews et des artefacts au coût de 15 000 $. Plus de 75 millions d’internautes ont visité le site qui laissait sous-entendre que l’histore racontée par le film était vraie.
La publicité et le site officiel ont été tellement efficaces que des internautes ont créé leur propre site du film (plus de mille!).
À partir de ce moment, le film est devenu l’exemple à suivre dans l’industrie du cinéma. Pour la première fois, on a vu (et démontré) que le Net pouvait être utilisé pour lancer un film. Certains producteurs de films devraient en prendre note...