jeudi 17 février 2011

Sur les origines de Call TV et de la télé-tirelire


Le moins que l'on puisse dire, c'est que la sortie de l'animatrice de Call TV Maryse Boisvert à l'antenne de la chaîne V a suscité beaucoup d'intérêt sur le site YouTube. La vidéo s'est classée parmi les plus populaires en début de semaine. Ce n'est pas rien quand on pense qu'il s'agit essentiellement d'une émission de télé-tirelire.

Le concept sur lequel repose Call TV est plus ancien qu’on le croit généralement. On s’entend pour dire que la première émission empruntant directement à qu’il est convenu d’appeler la télé-tirelire (ou quiz channel, en anglais) a été diffusée le 1er septembre 2001 en Allemagne sur la chaîne 9Live.

Dans les faits, la télé-tirelire est un concept combinant le jeu-questionnaire et l’infopublicité dans lequel le téléspectateur est invité à téléphoner en studio afin de répondre à une question « culturelle » pour gagner un prix. Le coût de l’appel varie en fonction des pays et des émissions.

Pour des raisons financières évidentes, les grands réseaux de télévision privés européens adoptent rapidement la télé-tirelire. En 2004, l’Angletterre propose Quiz TV, un concept semblable à celui de 9Live. Par la suite, les émissions et les chaînes du même genre se multiplient au Portugal, en Belgique, aux Pays-Bas, en France et en Espagne.

Plus récemment, en octobre 2009, la télé-tirelire a fait son apparition au Québec sur les ondes de TQS, devenue depuis le canal V. L’émission est produite en direct par la société Mass Response Service GmbH à Vienne en Autriche.

La télé-tirelire a une valeur marchande non négligeable pour les grands réseaux de télévision. Elle permet de générer des revenus supplémentaires durant les temps morts de la journée – le matin ou en fin de soirée, en particulier.

Par ailleurs, l’arrivée de ce type de programme s’explique par un contexte plus difficile caractérisé par la restructuration de l’industrie de la télévision : déréglementation, création de chaînes spécialisées et fragmentation des auditoires. Il est vrai que ce genre de programme a aussi l’avantage de mettre en scène des animateurs et animatrices en début de carrière, et qu'il ne nécessite pas a priori de scénarisation élaborée, ni d’acteurs connus.

Confortablement assis à la maison, le téléspectateur devient voyeur et juge. La mise en images s’intéresse au spectaculaire et au surréel en multipliant les incitations à téléphoner pour gagner divers prix en argent.

C’est un genre hybride dans lequel on mêle concours, divertissements et émotions. Il est utile de rappeler que la télé-tirelire emprunte beaucoup au spectacle : l’animatrice (ou l'animateur) s’adresse toujours au téléspectateur, la caméra est nerveuse, la musique est omniprésente et le montage est serré.