dimanche 15 avril 2012

Titanic, un mythe lié à l'histoire des médias


À l'occasion du 100e anniversaire du naufrage du Titanic, il m’apparaît opportun de se pencher sur l’impact de cet événement sur la communication, les relations publiques, le sans fil, la communication de crise et la publicité. 

Comme je le mentionne en entrevue à Gilles Parent du FM93 et à Benoît Dutrizac du 985FM à Montréal, on retrouve dans le naufrage du Titanic, véritable microcosme de la société du moment, des thèmes éternels et des personnages archétypaux.

Pour maximiser les chances de réussite du voyage initial, la stratégie de mise en marché du Titanic repose sur la personnalité du capitaine Edward John Smith (un homme d’expérience rémunéré très généreusement), une campagne de publicité agressive (un bateau virtuellement insubmersible, martelait la campagne de pub) et des relations publiques tous azimuts (bien qu’au moment du départ de son port d’attache à Southampton, le Titanic soit à moitié vide). 

À l’ère du télégraphe naissant, la présence du géant Marconi sur le Titanic joue un rôle crucial dans la suite des événements. En plus de lancer les signaux initiaux de détresse (CQD et SOS), Marconi couvrira agressivement l’arrivée des cadavres à bord du Mackay-Bennett à Halifax (en fait, pour la première fois, les cadavres sont numérotés et photographiés, dont John Jacob Astor IV) et des rescapés à New York au Pier 54 devant une foule silencieuse de 50 000 personnes.

Fait à signaler, ce sont les bureaux de la Marconi à Montréal qui contacteront par câble terrestre la White Star, le propriétaire du Titanic basé à New York (et propriété de J.P. Morgan), pour leur annoncer la mauvaise nouvelle.

Le New York Times, le journal La Presse et Associated Press (AP), dans un élan d’audace, seront parmi les premiers à annoncer la tragédie à la face du monde. D'autres médias, moins audacieux, choisiront de raconter la version officielle de la White Star : tout est sous contrôle...

Dans les semaines qui suivront, l'enquête du Sénat américain révélera l’impensable : un nombre anormalement élevé de passagers de la première classe ont survécu alors que les passagers de la 3e classe sont trop souvent décédés ; il manquait d’embarcation à bord ; les employés de la White Star ont omis de signaler correctement le navire en détresse ; le capitaine à refusé de ralentir dans un environnement menaçant pour le Titanic ; et comble de malheur, un bateau qui aurait pu aider le Titanic a poursuivi son chemin, le Californian.

Sans surprise, cet incident obligera la White Star et l’industrie maritime à revoir de fond en comble ses façons de faire les choses. 

Pour tout savoir sur cet incontournable événement de l'industrie des médias, je vous invite à écouter l'entrevue que j'accordais à Benoît Dutrizac du FM98,5 et Gilles Parent du FM93.