Daniel Craig a confirmé sur le plateau du Late Show With Stephen Colbert qu’il incarnera à nouveau le rôle de James
Bond dans le prochain film de la célèbre franchise. Il faut dire que depuis qu’il
interprète le célèbre agent secret, les succès aux guichets s’accumulent.
Comme je le mentionne en entrevue à Marie-Claude Lavallée du FM 98,5, James
Bond, c’est l’histoire de son créateur, l’écrivain Ian Fleming, ex-reporter et
ex-agent secret britannique qui cherche à s’évader par l’écriture lors d’un
séjour en Jamaïque en 1952. Il faut dire que Fleming est sur le point de se
marier.
Dans ce contexte, au bord de la plage, Fleming rêve de femmes,
d’aventure et de suspense. Au bout de six semaines, il accouche d’un premier
roman intitulé Casino Royale, mettant en vedette un certain James Bond,
un agent secret qui prendra quelques années à s’affirmer aux États-Unis.
Initialement, seulement 4000
copies seront vendues du premier livre de Fleming au sud de la frontière. Puis,
coup du destin, un certain John F. Kennedy, président des États-Unis, classera
les aventures de Bond parmi ses 10 meilleures lectures de l’été dans le magazine
Life. C’est le début d’une grande saga.
Fleming, en écrivain talentueux, comprend dès le départ l'importance d’affubler
son héros d’un nom porteur. Pourtant, par pur hasard, il reconnaîtra avoir
retenu le nom « James Bond » après être tombé sur un livre consacré à
l’ornithologie et dont l’auteur est un certain… James Bond.
Momentanément, l’adaptation télévisuelle du roman Casino Royale
en 1954 par la CBS (pour un montant de 1000 $ payés directement à Fleming)
mettra en vedette l’agent américain « Jimmy Bond ». Mais rapidement, Bond
redeviendra un agent britannique au service de la reine dans le film Dr. No
lancé en 1962.
Exception faite de ce faux pas, on retrouvera dans la marque James Bond
des romans bien ficelés, des thèmes éternels (les oppositions Bond/le méchant,
le méchant/la femme, la femme/Bond, le monde libre/l’URSS et l’amour/la mort)
et des personnages archétypaux (Bond, le beau, viril, macho, intelligent et
loyal agent secret amateur de golf, de gambling, de ski ou de parachute ; le
méchant, monstrueux, laid, gros, petit ou chauve multimillionnaire et
tricheur).
Par ailleurs, les 12 romans de James Bond écrits par Ian Fleming (10
publiés de son vivant / 2 à titre posthume) reposeront sur une structure
invariable qui sera éventuellement reprise avec humour par la série de
films d’Austin Powers :
-
M confie une mission à Bond
-
le méchant apparaît à Bond
-
Bond inflige un premier échec au méchant
-
la femme se présente à Bond
-
le méchant attrape Bond
-
Bond bat le méchant
-
Bond perd la femme.
Je répète : Bond séduit la femme mais finit toujours par la perdre…
Pour couronner la formule Fleming, des voitures (Aston Martin, BMW,
etc.), des fusils (dont le fameux Beretta 418, un fusil de femme faut-il le
préciser), des gadgets, de l’alcool, des destinations à faire rêver et de
jolies filles.
Cette recette réglée au quart de tour permettra à Fleming de choisir de
son vivant six auteurs qui poursuivront la tradition Bond après sa mort en
1964.
Avant son décès, Fleming vendra les droits cinématographiques à court
terme de James Bond à Harry Saltzman, un Canadien né à Sherbrooke et à Albert
Brocoli, un Américain, pour la somme initiale de 50 000 $.
Brocoli et Saltzman formeront une entreprise, Eon, pour gérer le
développement créatif de James Bond sur le grand écran. Éventuellement,
Saltzman vendra ses parts à United Artist devenue depuis MGM.
Les 24 films de la série donneront naissance à
des jeux vidéo, des trames musicales et des bandes dessinées.
À travers le temps, 6 acteurs incarneront James Bond au cinéma :
George Lazenby, Roger Moore, Pierce Brosnan, Timothy Dalton et les très
talentueux Sean Connery et Daniel Craig. Pourtant, c’est Cary Grant qui est le
premier pressenti pour incarner James Bond au cinéma en 1962.
Mais c’est plutôt Sean Connery qui aura l’honneur d’être le premier vrai
James Bond sur grand écran.
Au total, les ventes de la marque James Bond, incluant celles des
produits dérivés, s’élèvent aujourd’hui à plus de 20 milliards $. Cela fait de
James Bond l’une des quatre plus importantes franchises de tous les temps avec Harry
Potter, Marvel (superhéros) et Star Wars.
À eux seuls, les romans de James Bond ont dépassé le cap des 100 millions
de copies vendues. On estime aujourd’hui que plus de 2,5 milliards de paires
d’yeux ont vu les films de James Bond en salle depuis 1962. Pas mal pour un
héros que William Plomer, l’éditeur initial de le série James Bond, trouvera un
peu ennuyeux.