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vendredi 15 juillet 2016

Pokémon GO - un succès fulgurant



Pokemon Go – un succès fulgurant. Les statistiques de SimilarWeb démontrent que 6,30 % des appareils Android au Canada auraient l’application installée. Pour Pokémon, les utilisateurs gardent l’application ouverte et active pour une moyenne de 33 minutes et 25 secondes. Dans ce contexte, préparez-vous à voir la publicité apparaître sur cette app.

Comme je le rappelle en entrevue à Georges Pothier de «Salut Bonjour» à TVA, l’app repose pourtant sur un principe vieux comme le monde : la chasse au trésor, ici des Pokemon(s). En marketing, on ne réinvente pas la roue...

lundi 14 octobre 2013

Netflix ou l’univers télévisuel en mutation



Selon Shalini Ramachandran du Wall Street Journal, Netflix serait en pourparler avec plusieurs fournisseurs de télévision par câble et satellite, dont Comcast et Time Warner Cable, afin de rendre le service de vidéo en ligne Netflix disponible directement sur leurs terminaux.

Déjà, le mois dernier, Netflix avait conclu deux ententes du genre, l’une avec une entreprise de câblodistribution britannique, la société Virgin Media, l’autre avec Com Hem, en Suède.

Ce développement constitue un tournant majeur dans la guerre que se livre depuis plusieurs années Netflix et les fournisseurs de télévision par câble et satellite.

Historiquement, les compagnies de diffusion par câble et par satellite percevaient Netflix comme un compétiteur direct. Netflix, c’est ce qui permettait aux gens de couper la corde, pour reprendre l’expression consacrée dans le monde des médias. C'est d'autant plus vrai que la firme de Los Gatos en Californie est responsable de près d'un tiers du trafic internet en Amérique du nord en soirée.

Dans les faits, le réflexe premier de la nouvelle génération consiste souvent à abandonner la télévision par câble et satellite, perçue comme étant trop dispendieuses, pour le service Netflix, disponible sur des tonnes de plateformes : iPhone, iPad, Android, Apple TV, Roku, Xbox, Playstation, télévision intelligente, tablettes, écrans d’ordinateur, etc.

En parallèle, Hulu, Apple, Amazon et Microsoft ont aussi lancé divers modèles de distribution du contenu télévisuel permettant de court-circuiter le modèle traditionnel fondé sur les fournisseurs de télévision par câble et satellite.

Dans ce contexte hautement compétitif, les fournisseurs de télévision par câble et satellite font donc un nouveau calcul en ce qui a trait à la création, la distribution et la consommation du contenu télévisuel. 

Pour un, l’accès direct des clients des câblos et des satellites à Netflix pourrait devenir un argument fort pour conserver les clientèles naturelles et ralentir la migration des clientèles plus jeunes vers le service Netflix.

En outre, comme le note le Wall Street Journal, les fournisseurs de télévision par câble et satellite constatent que les clients de Netflix possèdent souvent des connexions plus rapides, donc plus payantes pour les fournisseurs de signaux internet, des produits qu’offrent les fournisseurs de signaux TV.

Pour Netflix qui compte plus de 35,6 millions de clients, cette entente serait potentiellement intéressante, car elle permettrait aux utilisateurs de la télévision conventionnelle de passer directement et facilement à Netflix.

Par voie de conséquence, cela permettrait à Netflix d’avoir accès directement et sans tracas aux vastes clientèles des câblos et des satellites -- 100 millions de foyers aux États-Unis. Économie de temps et d’argent !

Dans sa quête de séduction auprès des fournisseurs de télévision, Netflix se comporte d’ailleurs de plus en plus comme un réseau de télévision classique, entre autres, en développant ses propres séries comme House of Cards et Arrested Development, en plus de conclure des accords avec des studios de cinéma, pensons à DreamWorks, par exemple. Netflix a même remporté un premier prix Emmy cette année pour une série offerte exclusivement par l'entremise d'internet.

Évidemment, si Comcast peut commencer à vendre des abonnements Netflix directement à ses clients de la même manière qu'il le fait déjà pour ses chaînes spécialisées et payantes, il pourrait négocier une commission fort lucrative à Netflix.

Ceci dit, selon le Wall Street Journal, le partenariat entre les câblodistributeurs et Netflix serait conditionnel à l’utilisation par les câblos de la technologie Netflix pour alimenter les terminaux.

Chose certaine, les câblodistributeurs doivent s’ajuster dès que possible à quatre phénomènes clés, des facteurs qui menacent leur survie : (1) le déploiement actuel des réseaux de fibre optique (lesquels permettent l'émergence d'un Netflix) ; (2) la fin de la télévision de rendez-vous ; (3) la multiplication des plateformes permettant de visionner du contenu télévisuel (la TV n'est plus seule) et (4) le deploiement rapide de la télévision intelligente.

Aux États-Unis, plus de 20 % des foyers possèdent déjà un téléviseur branché directement sur Internet (33 % en 2016). Ces consommateurs de télévision ont déjà accès à Netflix dans le confort de leur foyer.

C’est sans compter les 350 milliards $ de revenus publicitaires en jeu à la télévision, des dollars qui pourraient migrer au gré des cotes d’écoute et des clientèles qui abandonnent chaque jour le câble ou le satellite.

Tout cela au moment où on apprend par l'entremise de la Presse Canadienne que le gouvernement canadien dévoilera prochainement un plan afin d'obliger les fournisseurs de télévision par câble et satellite à offrir aux clients la possibilité de payer les services à la carte. 

Pas de doute possible, la télévision est au cœur d’une mutation d’importance qui aura des conséquences majeures sur les Videotron, Bell Télé, Cogeco, Shaw et Rogers. Des changements qui obligeront les fournisseurs de télévision par câble et satellites à pactiser avec l'ennemi Netflix. Parlez-en à Blockbuster.

jeudi 18 avril 2013

Gesca lance la Presse+


L’industrie des médias papiers est en crise et le lancement ce matin de La Presse+, une toute nouvelle édition numérique gratuite du journal La Presse pour la tablette numérique iPad, le confirme une fois de plus.

Après trois ans de recherche et de développement et un investissement de 40 millions $, dont 2 millions $ seulement en recherche, cette nouvelle édition numérique exploite les capacités multifonctionnelles d’iPad avec une interface graphique fort réussie qui s’inspire, entre autres, de Flipboard et de l’application du quotidien The Guardian.

Les contenus présentés sont distinctifs grâce à une présentation visuelle composée de textes, d’images interactives, de vidéos, de galeries de photos, de dossiers à onglets et d’écrans défilants qui enrichissent la nouvelle.

Les utilisateurs découvriront aussi la toute nouvelle section Pause qui vise plus particulièrement la clientèle féminine, publiée du lundi au samedi sur un thème différent : famille, santé, mode, etc.

La Presse+ vient s’ajouter aux autres plateformes de l’écosystème de La Presse : format papier, site web et plateforme mobile. Au total, ces différentes plateformes attirent actuellement 1,7 million de lecteurs (environ 900 000 sur Internet et 800 000 pour la version papier).

Mais La Presse+, c’est aussi une toute nouvelle manière de penser la publicité, le nerf de la guerre dans une logique d’abonnement gratuit. Dans ce cas, La Presse+ a choisit de s’éloigner de la douzaine de formats publicitaires que l’on retrouve actuellement sur Internet et d’innover.

Dans un souci de séduction auprès des annonceurs potentiels, La Presse a confectionné une centaine de nouveaux gabarits et formats publicitaires. La Presse+ a d’ailleurs pris soin d’organiser au préalable des rencontres avec des annonceurs et des agences de publicité pour tester différents concepts.

En faisant le pari du GRATUIT, La Presse+ joue gros et va à l’encontre du mouvement général que l’on observe dans l’industrie des médias papiers.

Pour la plupart des journaux papier à travers le monde, la solution priorisée pour faire face aux baisses de tirage -- et donc aux baisses de ventes de publicité -- réside dans la formule « site payant d’information ».

Au Canada, le Globe and Mail est un bon exemple de ce mouvement général. Il faut dire que le succès du New York Times, du Financial Times et du Wall Street Journal ont eu un effet d'entraînement sur plusieurs autres quotidiens à l’échelle nord américaine.

Le Wall Street Journal a été le premier à imposer un abonnement payant, en 1997. Aux États-Unis, selon le Poynter Institute, on évalue à environ 16% la proportion des journaux qui ont instauré l'abonnement payant sur le web.

Ceci dit, à l’usage, l’option payante sur le Net est efficace quand un quotidien offre un contenu spécialisé, exclusif et/ou international. En effet, on sait que les gens ne paieront pas pour accéder à des nouvelles générales, ce qui joue contre les médias généralistes basés sur le scoop et la nouvelle de la journée.

Cette annonce de La Presse qui a des échos jusqu’en Europe montre à quel point l’industrie de la nouvelle et de l'information a changé en 80 ans.

D’abord avec l’avènement des chaînes de nouvelles en continue à la télévision qui ont eu pour effet de transformer la notion d’information et de rendre presque caduque le journal papier. Ensuite avec l’arrivée d’Internet et des médias sociaux qui permettent de s’informer instantanément à peu de frais. 

Au-delà de ces deux facteurs clés, plusieurs phénomènes expliquent le lent déclin des quotidiens : les quotidiens ont augmenté leur tarif, la classe moyenne a quitté les centres-villes, les jeunes lisent de moins en moins et un plus grand nombre de lecteurs affirment lire l’exemplaire de quelqu’un d’autre, que ce soit dans le restaurant, au bureau ou chez un ami.
 

En décembre 2012, le magazine Newsweek a mis fin a sa version papier et a lancé une application partiellement payante, cela afin d’économiser 40 millions $ en frais d’impression et de distribution annuellement.

La Presse dont les frais d’impression sont de 90 millions $, une somme énorme, choisi une autre avenue, celle du village gaulois : initier une nouvelle génération de lecteurs à l’information par l’entremise des multiples possibilités du numérique tout en garantissant à ses lecteurs actuels un transfert de plateforme tout en douceur.

En faisant reposer une grande partie de cette nouvelle stratégie sur la tablette iPad (Android viendra plus tard), La Presse prend un autre risque : elle est à la merci de la croissance d’une plateforme unique. En entrevue, les dirigeants de La Presse+ prétendent que 600 000 lecteurs de La Presse possèdent déjà une tablette iPad. Personnellement, ce chiffre m’apparaît un peu élevé.

Pari risqué également, parce qu’avec la stratégie Gesca, il ne peut pas y avoir de retour en arrière, le gratuit ne pouvant pas redevenir payant.

Enfin, pari risqué, car pour rentabiliser l’opération, cela sous-tend que les annonceurs vont emboîter le pas pour contrebalancer la baisse de revenu générée par la baisse des abonnements papiers et des ventes en kiosque. Dans un Québec historiquement frileux de changements, le risque n’est pas négligeable.