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mercredi 9 mai 2018

La Presse devient un organisme sans but lucratif (OSBL)



Les quotidiens continuent de se réorganiser. Dernier en lice, La Presse, fort d’un déficit de dizaines de millions de dollars, annonce qu’elle deviendra une OSBL. Comment expliquer ce recul ? 

Plusieurs phénomènes expliquent le lent déclin des quotidiens : les quotidiens ont augmenté leur tarif, la classe moyenne a quitté les centres-villes, l’avènement des chaînes de nouvelles en continue à la télévision ont eu pour effet de transformer la notion d’information, les jeunes lisent de moins en moins et un plus grand nombre de lecteurs affirment lire l’exemplaire de quelqu’un d’autre, que ce soit dans le restaurant, au bureau ou chez un ami, l’arrivée de nouveaux compétiteurs comme le Huffington Post et bien sûr, l’effet numérique qui se fait particulièrement sentir sur le plan publicitaire depuis 2008 au Canada. 

Comme je le mentionne à Stéphane Gasse de BLVD FM, les quotidiens ont largement fait les frais de la montée spectaculaire d’internet. Entre 2004 et 2014, la presse américaine a vu ses revenus publicitaires passer de 45 milliards $ à 20 milliards $. Pendant la même période, les recettes liées aux éditions numériques sont passées de 2 milliards $ à 5 milliards $.

Au Canada, la crise des médias a fait plusieurs victimes dans le monde des quotidiens : le Halifax Daily News a fermé ses portes ; le journal La Presse a mis fin à son édition papier le 31 décembre 2017 ; le National Post a cessé de publier une version papier le lundi ; Le Soleil a cessé l'impression de son édition du dimanche en mars 2018 ; le Halifax Chronicle-Herald a fait disparaître son édition du dimanche de façon permanente ; Transcontinental a décidé de vendre ses hebdos au Québec. 

Pire encore, dans un échange de plus de 40 journaux réalisé en 2017, les deux plus grandes entreprises de presse écrite au Canada anglais, Torstar et Postmedia a annoncé la mort de 35 publications, dont Metro Ottawa, Metro Winnipeg, 24 hours, 24 Hours Toronto et 24 Hours Vancouver.

Dans ce contexte difficile, le gouvernement du Québec a accordé à la fin 2017 un prêt de 10 millions $ au Groupe Capitale Médias, qui publie les journaux Le Soleil, Le Nouvelliste, Le Droit, Le Quotidien, La Voix de l'Est et La Tribune, et un prêt de 526 000 $ au quotidien montréalais Le Devoir. 

Signe des temps, Le Devoir et Capitales Médias (Le Soleil, Le Nouvelliste, La Tribune, Le Droit, Le Quotidien/Le Progrès et La Voix de l'Est ) ont décidé de travailler main dans la main pour les ventes de publicités nationales. Groupe Capitales Médias assurerera la représentation des deux entreprises de presse auprès des annonceurs nationaux.

Aux États-Unis, le Rocky Mountain News a fermé ses portes ; le Seattle Post-Intelligencer a cessé de publier son édition papier pour se concentrer sur sa version en ligne ; le Detroit Free Press et le Detroit News ont mis fins à la livraison à domicile quatre jours par semaine ; le Christian Science Monitor a renoncé à sa version papier sur semaine.

Chez les adultes qui lisent un quotidien, 47 % ne lisent qu’en version imprimée, 28 % ne lisent qu’en version numérique et 25 % lisent sur des plateformes imprimées et numériques. Le lectorat en version imprimée est plus fort (56 %) pour les journaux locaux de marchés non métropolitains. Au cours d’une semaine ordinaire, les journaux rejoignent 74 % des milléniaux et 81 % des boomers (50 à 64 ans). 

Les jeunes adultes aiment lire en ligne et sur leurs mobiles et ont tendance à lire les quotidiens gratuits imprimés. Les personnes âgées aiment toujours les éditions imprimées et on ne peut pas les ignorer. 

Les éditions imprimées resteront importantes pour ceux qui préfèrent ce format mais les éditions électroniques continueront à progresser au fur et à mesure que leur popularité augmentera auprès des jeunes et des lecteurs qui connaissent bien le monde numérique.

Pour certains journaux papier à travers le monde, la solution priorisée pour faire face aux baisses de tirage des éditions imprimées a résidé dans la formule « site payant d’information ». Au Canada, le Globe and Mail est un bon exemple de ce mouvement général, limitant ainsi l’accès gratuit à certains articles chaque mois. Après quoi, l’utilisateur devra payer pour accéder à l’information. 

Aux États-Unis, le Wall Street Journal a été le premier à imposer un abonnement payant, en 1997. Selon Alexandra Blaison, aux États-Unis, les lecteurs sont près de 53 % à payer pour du contenu en ligne : articles exclusifs, expertise dans un domaine, réduction, etc.
En trois ans seulement, le New York Times a triplé le nombre de ses abonnés en ligne qui s’élève à 2,64 millions de lecteurs. Les abonnements représentent désormais 60 % du chiffre d’affaires annuel du groupe, contre un tiers seulement pour la publicité. 

Ceci dit, à l’usage, l’option payante en ligne est efficace quand un quotidien offre un contenu spécialisé, exclusif et/ou international. En effet, on sait que les gens ne paieront pas pour accéder à des nouvelles générales, ce qui joue contre les médias généralistes basés sur le scoop et la nouvelle de la journée.

Par exemple, Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec ont leurs propres sites web, distincts du portail Canoë. Ces plateformes ont été conçues pour favoriser les échanges entre les internautes, mais aussi avec les chroniqueurs et blogueurs pour permettre aux utilisateurs de participer au contenu. 

La plateforme La Presse+, conçue exclusivement pour les tablettes électroniques, qui a été lancée en avril 2013 propose à ses abonnés un contenu entièrement gratuit. En effet, l’éditeur a plutôt misé sur la hausse du lectorat et des revenus publicitaires, avec de nouveaux formats numériques et interactifs, conçus dans la foulée de son développement, pour rentabiliser sa nouvelle formule.

En ce sens, « Le plus grand défi pour les médias de nouvelles ou d’information est d’équilibrer la transition de l’imprimé vers le numérique, sans sacrifier inutilement la valeur du modèle d’affaires », dit Alan Allnutt, rédacteur en chef The Gazette. Les quotidiens doivent donc évoluer au rythme des lecteurs.

Tant qu’il y en aura un nombre suffisant de lecteur pour supporter le papier, il survivra. Parallèlement, il faudra tenir aussi compte du modèle numérique. C’est ce qui explique pourquoi l'application J5 du Journal de Montréal et du Journal de Québec accessible sur tablette est offerte en complément de la version papier, qui reste le vaisseau amiral du Journal de Montréal.

lundi 30 avril 2018

Alimentation Couche-Tard au premier rang des plus grandes entreprises du Globe and Mail


Alimentation Couche-Tard, chef de file de l'industrie canadienne du commerce de l'accommodation, se hisse au premier rang du classement des 1000 plus grandes entreprises canadiennes compilé par le Globe and Mail

Couche-Tard et ses filiales Mac's et Circle K accueillent chaque semaine des millions de visiteurs dans ses magasins et génèrent un chiffre d’affaires de 60 milliards $, en hausse de près de 30 % sur un an. Comment expliquer le succès de Couche-Tard, le dépanneur ouverts 24 heures sur 24 où l’on retrouve des produits alimentaires, des boissons et de l’essence ? J’en parle avec Louis-Philippe Brulé du 104,7 FM.

mercredi 4 octobre 2017

Lancement des pubs TV de 6 secondes


Après YouTube et Facebook, c’est au tour des réseaux de télévision d’introduire un nouveau format publicitaire : l’annonce de SIX secondes. On peut désormais en voir pendant les matchs de la NFL sur le réseaux FOX.

À une certaine époque, comme je le mentionne à Gilles Parent du FM93, la publicité présentée au petit écran devait durer 60 secondes. Puis, au milieu des années soixante, les annonceurs décidèrent de contourner l’augmentation des tarifs publicitaires en employant des commerciaux de 30 secondes, puis de 15 secondes.

Les premiers messages de 15 secondes sont apparus à la télévision américaine en 1983. À cette époque, ABC et NBC ont commencé à offrir des publicités de 15 secondes en groupe de deux. Au Canada, les premiers messages de 15 secondes sont apparus en 1985.

Pour la petite histoire, les publicités de 15 secondes ont fait leur apparition à la suite d’un procès devant les tribunaux américains. Au début des années quatre-vingt, la firme Alberto-Culver a poursuivi les grands réseaux américains pour obtenir le droit de diffuser des messages de 15 secondes. La compagnie gagna sa cause en justice. Les messages de 15 secondes étaient nés.

Selon les études, les messages de 15 secondes sont de 60% à 80% aussi efficaces que ceux de 30 secondes. En plus de coûter moins cher qu’une publicité de 30 secondes, un message de 15 secondes a deux avantages marqués. Premièrement, il vous permet d’étirer votre budget médias. Deuxièmement, il augmente votre fréquence d’exposition.

Dans les faits, le 15 secondes est recommandé pour annoncer des marques établies. Une étude de l’Association nationale des publicitaires des États-Unis indique que les publicités de 15 secondes peuvent être très efficaces, sauf si la nouveauté est l'argument clé.

Si vous voulez augmenter l’efficacité d’un message de 15 secondes, la firme McCollum/Speilman suggère de respecter les principes suivants : soyez simple, ne faites pas une version remixée d’un commercial de 30 secondes, faites preuve d’imagination et utilisez les publicités de 15 secondes pour susciter le rappel.

Dans l'industrie publicitaire, les créateurs professionnels vous diront qu’il est plus difficile de faire un bon message de 15 secondes qu’un bon message de 30 secondes. En effet, il n’est pas toujours facile de tout dire en 15 secondes. Cela explique probablement pourquoi le 30 secondes reste malgré tout le format de choix à la télévision.

Les messages de 30 secondes ont dominé le paysage télévisuel pour la première fois en 1970. Ils mettaient ainsi fin au règne des messages de 60 secondes.

Selon le Media Directors Council, une publicité de 30 secondes est de 70 % à 90 % aussi efficace qu’une publicité de 60 secondes. Pour l'instant, le commercial de 30 secondes reste donc le choix le plus sûr en publicité télévisée aux États-Unis comme à TVA, V, Astral ou Radio-Canada.

jeudi 10 août 2017

10 principes de l’entrepreneur efficace selon Ashton Leblond




Près de 50 ans après sa première acquisition, le fondateur des restaurant Chez Ashton, Ashton Leblond, fait l’objet d’une biographie intitulée Ashton Leblond, Juste du vrai!, publiée aux Éditions Le Dauphin Blanc. Rédigée par l’auteure Sonia Reid, cette biographie s’intéresse au parcours de l’homme d’affaires à l’origine des restos Chez Ashton, un des plus beaux succès de la restauration rapide au Canada. 

Sur le plan marketing, cette biographie est d’un grand intérêt car vous avez au bout des doigts l’ABC de la recette commerciale d’Ashton Leblond. À cet égard, c’est un livre qui est riche d’enseignement pour toute personne qui rêve de devenir entrepreneur ou qui s'intéresse à l'univers du marketing.

À partir de mes notes de lectures (je reprends des passages clés du livre de Madame Reid), voici les 10 principes de l’entrepreneur efficace selon Ashton Leblond :   

1. Faire preuve d’audace 
Ashton Leblond n’a que 20 ans et aucune expérience lorsqu’il décide d’acheter son premier resto – une roulotte. Il n’hésitera pas à payer cinq mille dollars (ce qui correspondrait en 2017 à environ 35 mille dollars) à 20 ans pour sa première roulotte. 

2. Focusser sur la qualité des équipements 
Dès la prise de possession de la roulotte, Ashton Leblond constate que certaines pièces d’équipement sont désuètes, notamment le poêle au gaz, ce qui le contrarie beaucoup. Sa vision de la qualité est déjà ancrée en lui. Par la suite, ce sera d’ailleurs sa marque de commerce.

Toujours en quête d’amélioration, il est souvent l’un des premiers à essayer les nouvelles technologies et le nouveau matériel, des caisses enregistreuses électroniques jusqu’aux caisses informatisées actuelles reliées à des écrans en cuisine.   

3. Se donner un nom distinctif 
Après quelques mois d’opération, Ashton appelle son snack bar « Ashton snack bar ». Si les mots snack bar sont familiers à l’oreille des clients, le nom Ashton ne l’est pas du tout. Amusé, Ashton les écoute discuter entre eux et chercher à saisir un quelconque jeu de mot dans cette étrange appellation qu’ils ne comprennent pas.

Lorsqu’Ashton leur explique qu’il s’agit de son prénom, les gens sont surpris. Quel drôle de prénom, tout de même ! Jamais ils n’avaient entendu un tel prénom. Ashton, lui, en rit. Alors qu’il en fut si longtemps gêné, il commence à être fier de ce nom qui le démarque.

Plus tard, une nouvelle réglementation concernant la langue française et l’affichage le force à changer le nom de son commerce. Le choix de Chez Ashton s’impose pour remplacer « Ashton snack bar » et dorénavant c’est à ce nom qu’on reconnaîtra les restaurants d’Ashton.   

4. Se donner un positionnement 
Dès le départ, Ashton cherche un produit par lequel il pourrait se démarquer de ses concurrents. Selon lui, offrir un produit unique est ce qui lui permettra d’y parvenir. En 1972, il entend parler pour la première fois d’un mets différent : la poutine ! Un restaurateur l’offre déjà en Estrie et Ashton s’y rend pour constater de quoi il en retourne.  

Le public adopte définitivement la poutine qui devient le produit vedette de son commerce au bout de six ans. Pendant trois ans, il est le seul poutinier de la ville de Québec.   

5. Investir sur le service à la clientèle 
Le service à la clientèle doit être impeccable. La courtoisie et la rapidité du service deviennent des éléments clés de son modèle d’affaires.

Ashton s’assure entre autres d’offrir aux employés les formations nécessaires afin de maîtriser l’ensemble des techniques de travail, de bien comprendre les bases du succès de l’entreprise et d’être sensibilisés à l'importance de la qualité. Sa recette pour un service à la clientèle de qualité se résume ainsi : QSP, l’abréviation de Qualité-Service-Propreté, trois mots qui résument à eux seuls toute la philosophie de l’entreprise.

Il veut offrir des mets délicieux préparés avec des aliments frais de qualité. Jamais, il ne lésinera sur le goût et la fraîcheur.

L’un des aspects du génie d’Ashton Leblond est sa constante recherche du service le plus rapide et le plus efficace qui soit. Graduellement, il a conçu un système efficace et des équipements adaptés.

À l’époque, les commandes des clients étaient notées à la main. Il sait que les opérations en sont parfois retardées et que le service à la clientèle en souffre, ce qui est inacceptable. À force de se creuser la tête, il invente un nouveau système : un code de lettres. Ainsi, hot-dog devient HD, hamburger devient H et un cheeseburger se lira CH. Quant aux garnitures, dorénavant R signifie relish, M moutarde, K ketchup, Y mayonnaise, O oignons et OF oignons frits. La prise de commandes est accélérée.

La propreté des lieux, tant en cuisine et en salle à manger que dans les toilettes, est hautement surveillée. Que ce soit chez lui ou dans l’un de ses établissements, il est inacceptable que la propreté soit négligée ou douteuse.

Chacun connaît son rôle et demeure à son poste, s’acquittant adéquatement de ses propres tâches : une personne à la caisse et à la prise de commandes, une personne aux frites, une autre à la cuisson et une dernière aux garnitures.   

De plus, les relations avec le client lui plaisent énormément. Il adore les gens, et non seulement s’empresse-t-il de bien les servir, mais il prend des nouvelles de leur famille, il s’arrête pour les écouter, il aime les saluer et bavarder avec eux. Pour lui, rien ne vaut le sourire de satisfaction d’un client.   

6. Réfléchir à son marketing 
Au Collège, Ashton s’est lié d’amitié avec le représentant de l’un des fournisseurs, la Boulangerie Simard. Le slogan de la boulangerie, qui plaît beaucoup à Ashton, est « Si bon, si frais, Simard ». Ashton Leblond portera plus tard une grande attention à ses propres slogans.

Ainsi, son slogan « Allez-y, gâtez-vous ! Chez Ashton, juste du frais, juste du vrai ! » invite les gens à se faire plaisir tout en leur rappelant que chez lui, la qualité et la fraîcheur sont au rendez-vous.

En 1994, en collaboration avec une agence de publicité, il met sur pied une promotion originale pour augmenter l’achalandage durant le mois de janvier, le plus tranquille en restauration. Il propose un rabais sur son plat vedette, la poutine, selon les variations de la météo : c’est le « rabais météo », comme on l’appelle à l’interne. Ainsi, si la température est de moins 15 C°, le client obtient 15 pour cent de rabais sur la poutine.  

Le succès de la promo n’est pas instantané, loin de là. En fait, il faudra une dizaine d’années avant que la promotion connaisse un réel succès. Mais comme toujours, lorsqu’Ashton croit en quelque chose, il est tenace. 

7.  Simplicité 
Le menu Chez Ashton se compose aujourd’hui de frites et poutines, de burgers, d’assiettes sauce, de sandwichs roastbeef, de hot-dogs, de pains à la viande, de guedilles, du Club Ashton et d’une salade. 

Malgré la progression continue de sa compagnie, Ashton a le génie de ne pas déroger de son menu. Bien des chaînes autour de lui tentent d’intégrer de nouveaux mets au gré des tendances du marché, comme de la pizza ou des mets végétariens. Ashton sait qu’implanter un nouveau mets coûte cher, parce que cela exige souvent l’achat de nouveaux équipements ou de nouveaux produits.   

8. Jeter un coup d’œil sur la compétition 
Tout au long de sa carrière, Ashton visite ses concurrents et s’efforce d’offrir une variété de mets à des prix concurrentiels.   

9. S’ajuster à la clientèle 
Avec autant de nouveaux restaurants dans des quartiers très différents les uns des autres, Ashton doit rapidement s’adapter. Il comprend qu’il ne peut pas s’en tenir à des heures d’ouverture uniformes pour toute la chaîne. Constatant que les jeunes gens sortent dans les bars et les discothèques de la Grande-Allée jusqu’à très tard dans la nuit, Ashton décide d’ouvrir le soir jusqu’aux petites heures du matin.

Par ailleurs, la succursale du boulevard Charest, dans le quartier St-Roch à Québec, est la seule à demeurer ouverte 24 heures. Ashton a compris que cet établissement se trouve dans un secteur où circulent plusieurs travailleurs de nuit. Il tient à les accommoder pour se restaurer, soit en fin de soirée ou au petit matin, lorsqu’ils terminent leur journée.   

10. Apprendre de ses erreurs 
Depuis le temps qu’on lui casse les oreilles avec le grand marché de Montréal, il prend la décision d’essayer de s’implanter près de la Métropole. Malheureusement, le succès n’est pas au rendez-vous.

Avant longtemps, il ferme l’établissement et fait une autre tentative en plein Montréal. De nouveau, le concept ne lève pas et Ashton revient au menu classique de Chez Ashton. Mais rien n’y fait. De nouveau, c’est l’échec. Il abandonne finalement l’idée de s’implanter dans le marché montréalais et décide de se consacrer sur la grande région de Québec.






mercredi 14 juin 2017

Radio du Rocher Percé achète trois journaux de TC Media



André Méthot, président de Radio du Rocher Percé inc. et Claude Dauphin, directeur général, ont annoncé aujourd’hui l’achat de trois (3) hebdomadaires appartenant à TC Media, soit Le Pharillon de Gaspé, Le Havre de Chandler et L'Écho de la Baie de New-Richmond. Les deux investisseurs achètent les trois journaux ainsi que les propriétés web s’y rattachant.

Les gestionnaires de Radio du Rocher Percé inc. intégreront les activités du Journal de l’Est aux hebdomadaires de la transaction. Les huit employés intégreront l’équipe de Radio du Rocher Percé inc. et du Journal de l'Est qui compte également huit personnes.

Président de Radio du Rocher Percé inc., André Méthot a administré pendant plusieurs années deux quincailleries Home Hardware en Gaspésie. Il est l'instigateur de nombreux projets économiques et touristiques dans sa région natale de la Gaspésie.

Diplômé en Droit de l'Université Laval et détenteur d’un DESS en toxicomanie de l'Université Sherbrooke, Claude Dauphin a débuté en radio à Radio Ville-Marie de Montréal pour ensuite être appelé en Gaspésie afin d’oeuvrer dans le secteur de la santé plus spécifiquement auprès des établissements traitant les personnes aux prises avec des problèmes de drogue. C’est après avoir obtenu un micro dans une radio de Chandler qu'il décide de poursuivre dans le domaine des médias en fondant avec André Méthot une radio à Percé (Radio du Rocher Percé) et un journal (Journal de l’Est).

mardi 18 avril 2017

Transcontinental met en vente ses hebdos au Québec

TC Transcontinental met en vente ses 93 journaux du Québec et de l'Ontario. À terme, ce processus permettra de transférer la gestion ainsi que les responsabilités du marketing à des éditeurs locaux, ce qui est une bonne nouvelle en soit sur le plan régional. Pour Transcontinental qui avait acheté les 40 journaux régionaux de Québecor en 2014, il s’agit d’un retournement de situation majeur, mais sans surprise.  

« Nous sommes persuadés que la vente de ces actifs à des acteurs locaux représente la meilleure avenue pour contribuer à la pérennité de la presse locale et favoriser une plus grande proximité avec les annonceurs et les communautés desservies », a souligné François Olivier, président et chef de la direction de TC Transcontinental.

Il est vrai qu’avec la montréalisation des médias, l’hebdomadaire prend une place primordiale en région. D'un point de vue publicitaire, les hebdos sont idéals pour agir localement. Ils sont la source d’information par excellence d’une région. Les hebdomadaires constituent avec la radio le principal média pour se tenir au courant de ce qui se passe près de chez soi.

Comme je l'indique dans mon livre Quels médias choisir pour votre publicité, les lecteurs ont la conviction que les hebdos constituent un moyen efficace pour savoir ce qui se passe dans leur coin de pays. Pour la majorité d’entre eux, c’est le lien par excellence entre une région et ses citoyens quand vient le temps de s’informer sur l’actualité locale : politique, culture, économie, sport, etc.

Selon Jacques Dorion qui a bâti une grille d'évaluation des hebdos fort utile, l’hebdomadaire est un achat politique : « C’est une façon de se situer dans la communauté au milieu de l’information locale. Les hebdos ont l’avantage d’être en même temps un média de masse et un produit très ciblé localement. »

Les hebdos traitent d’événements qui ne sont pas couverts dans la plupart des autres grands médias tels la télévision ou les grands quotidiens.

Sans surprise, on remarque que l’intérêt pour les hebdos est légèrement plus élevé dans les petits marchés (moins de 100 000 habitants) et le taux de consultation est important dans la ceinture de Montréal.

Les hebdomadaires touchent une cible précise — une ville, un quartier ou une municipalité. Leur public est moins fragmenté que celui d’autres médias. Pour cette raison, la publicité dans les hebdos permet d’atteindre votre cible à peu de frais.

Les hebdomadaires sont flexibles. Ils permettent d’agir rapidement, d’annoncer une ouverture, des rénovations, une vente, etc. Vous pouvez y placer une annonce à quelques jours — ou quelques heures! — d’avis.

L’hebdomadaire permet également de détailler les caractéristiques de vos produits. À l’instar des quotidiens, les hebdomadaires sont des médias d’information. Conséquemment, les lecteurs sont plus réceptifs à des textes détaillés.

Sur ce plan, les hebdos sont idéals pour les PME. Avec la radio, l’hebdomadaire est le média le plus utilisé par les PME sur le plan local. Les principaux annonceurs dans les hebdos sont les concessionnaires automobiles, les magasins de meubles et le commerce au détail.

Malgré ces nombreuses forces, l’hebdomadaire ressemble à la radio -- c’est un média qui n’est pas toujours jugé à sa juste valeur par les publicitaires. Les jeunes planificateurs médias boudent souvent les hebdomadaires. Ils ne les considèrent pas assez sexy.

Pourtant, localement, les entreprises se servent encore des hebdos, pensons aux concessionnaires automobiles, aux chaînes d’épiceries, aux pharmacies, aux restaurateurs, aux marchands de meubles, aux plombiers, aux commerces de détail et aux agents immobiliers. Généralement, les annonceurs nationaux qui achètent de la publicité dans les hebdomadaires sont ceux qui ont des franchises, par exemple, Jean Coutu, Subway ou Burger King.

Si les meilleurs jours de la presse papier sont loin derrière, la performance des hebdos reste intéressante: selon Hebdos Québec, l'industrie de la presse hebdomadaire générait 309 $ millions de dollars en recettes publicitaires en 2014 (Source : Hebdos Québec ) et il s’agit de l’un des rares médias papier dont le tirage soit en progression (Source : CDMQ, «Hebdomadaires, une année d’adaptation», Le Guide annuel des médias 2014, p. 84.)

Le tirage total hebdomadaire est de 7 019 402 d’exemplaires, incluant les membres Hebdos Québec et les non-membres (Source : CDMQ, «Hebdomadaires, une année d’adaptation», Le Guide annuel des médias 2014, p. 84.) Pour un, le site de TC Médias journaux génère 3,4 millions de visiteurs uniques par mois au Québec (Source : Google Analytics, mars 2015).

vendredi 24 mars 2017

«Affiche ta pub» de Claude Cossette



Le dernier livre de Claude Cossette présente les vues personnelles de ce passionné de communication et de publicité. Comme l’écrit Cossette dans son chapitre de départ : « La publicité t’intéresse, Tu veux travailler dans la publicité ? Tu veux devenir publicitaire. (…) Just do it ! » 

Tel est le pitch d’Affiche ta pub: Publicitaire, métier excitant, de Claude Cossette, qui a été lancé il y a quelques jours par les Presses de l’Université Laval (PUL).

Contrairement à son ouvrage La pub déchet culturel, le petit dernier de Cossette peut être lu comme un guide destiné aux jeunes publicitaires en devenir, un livre résolument pro-publicité.

On y retrouve la «marque de commerce» du fondateur de Cossette Communication Marketing et professeur à l’Université Laval : les clins d’œil de l’érudit, les citations, les références à l’actualité. Et également les thèmes chers à Cossette, c'est-à-dire l’importance de la créativité, de la passion, du développement culturel, économique et social du Québec.

Cossette met immédiatement en garde le lecteur contre un raccourci trop simple qui garantirait le succès publicitaire instantané, le succès à la sauce téléréalité.

À travers les 10 chapitres du livre -- les 10 commandements -- on comprend que la réussite sous-tend un travail de tous les instants, un travail sur soi et sur les autres.

Car les sentiers sont parfois tortueux et exigeants : écoles de publicité, spécialisation (médias, recherche ou créativité ?), apprentissage du travail d’équipe (pas facile pour une génération qui valorise l’individualité), enrichissement de soi (lecture, clubs sociaux, associations), culture, implication communautaire, éthique et réputation.

Avec son regard amusé et lucide, un peu comme il l’avait fait dans La pub en action, Claude Cossette nous offre un superbe exercice de réalisme en publicité, tout en s'interrogeant sur ce que signifie aujourd'hui « faire de la publicité ».

Dans chacun des chapitres, Claude Cossette accompagne quiconque désire apprendre à réfléchir sur le métier de publicitaire dans un ouvrage qui est au fond un merveilleux guide pour s’accomplir dans sa vie personnelle et professionnelle. Sur ce plan, c’est le livre le plus aventureux de Claude Cossette.

L’entretien ressemble à une conversation amicale au coin du feu, un peu comme il l’avait fait dans cette entrevue au début des années 90. Chaque chapitre fourmille d’anecdotes qui illustrent à merveille le propos.

Car on comprend que pour réussir en publicité comme dans bien d’autres choses d’ailleurs, il faut une bonne dose de formation, de travail, de passion, d’enthousiasme et de curiosité.

Sur ce plan, Claude Cossette prêche assurément par l’exemple. Par ses travaux sur la publicité, la créativité ou l’image, Claude Cossette est en effet l’un des communicateurs les plus marquants du monde des communications.

Je me souviens de l’avoir rencontré au début des années 90. J’avais été impressionné par le personnage, une voix qui portait, qui avait de l’énergie, une humeur très souriante et sympathique.

À cette époque, j’avais accouché d’un manuscrit sur la publicité après plusieurs mois de gestation ; un manuscrit ( 1001 trucs publicitaires ) qu’il m’avait gentiment offert de lire avant d’écrire une généreuse préface. 

Depuis ce temps, il a été présent à chaque moment clé de ma carrière de professeur et de communicateur. Un véritable mentor. Comme il l’a été pour plusieurs cohortes d’étudiantes et d’étudiants de l’Université Laval.

Car comme il le disait déjà dans les années 90 et comme il le rappelle avec acuité dans son livre Affiche ta pub : «Tes rêves ne seront que mirages si tu ne te lances pas dans l’action !» 


Auteur : Claude Cossette 
Parution: 10 mars 2017 
142 pages 
19.95 $

mercredi 2 novembre 2016

Ça brasse dans les médias traditionnels

Face à un environnement changeant, les médias traditionnels et plus particulièrement les médias écrits sont en mode «coupure» au Québec. 

Québecor Groupe Média annonce aujourd'hui l'abolition de 220 postes au sein de Québecor Groupe Média, surtout des postes cadres, professionnels et de soutien administratif, soit près de 8 % de l'effectif.

Québecor Groupe Média annonce également que les forces de ventes locales, dont celle des journaux, seront dorénavant sous la responsabilité de la Régie publicitaire déjà en place. Par ailleurs, TVA Publications procédera à une réorganisation de sa structure interne et cessera la publication de deux magazines, soit CHEZ SOI et Tellement bon. 

Au début du mois d'octobre, Rogers Média a annoncé qu'elle se concentrera sur ses marques de langue anglaise et se départira de Châtelaine, de LOULOU et de L'actualité. Dans le cas de Rogers, rappelons pour la petite histoire que l'entreprise avait percé le secteur des médias écrits en mettant la main sur Maclean Hunter pour 3,1 milliards $ en 1994. Mais c’était avant la révolution Internet.

Mais ce n'est pas tout. Selon Jean-François Codère, TC Média doit annoncer une réorganisation du journal Les Affaires qui verra celui-ci passer de 42 à 28 publications par année.

Au-delà d’internet et des médias sociaux qui permettent de s’informer instantanément à peu de frais, plusieurs facteurs clés expliquent le lent déclin des médias écrits. D’abord avec l’avènement des chaînes de nouvelles en continue à la télévision qui ont eu pour effet de transformer la notion d’information et de rendre presque caduque le journal papier. 

Ensuite, les quotidiens ont augmenté leur tarif, la classe moyenne a quitté les centres-villes, les jeunes lisent de moins en moins et un plus grand nombre de lecteurs affirment lire l’exemplaire de quelqu’un d’autre, que ce soit dans le restaurant, au bureau ou chez un ami. 


jeudi 11 juin 2015

Finie la publicité aux abords des ponts Jacques-Cartier et Champlain


La société fédérale qui gère les ponts Jacques Cartier et Champlain a décidé de ne pas renouveler son contrat d'affichage avec la firme Outfront Media. Les 29 panneaux rapportaient 3,4 millions $ par année à la société fédérale. 

Comment expliquer cette décision qui touche 29 emplacement de premier plan, des super panneaux qui rejoignaient des dizaines de milliers d'automobilistes chaque jour; un emplacement que Marie-Chantal Toupin avait utilisé à bon escient dans une campagne de publicité célèbre? J’en parle avec Paul Houde de l’émission Montréal Maintenant au 98,5 FM.

lundi 17 novembre 2014

Groupe TVA acquiert 15 magazines de TC Transcontinental



Groupe TVA, filiale de Québecor Média, fait l’acquisition aujourd’hui de 15 magazines de TC Transcontinental, pour une somme en espèces de 55,5 M$.

À la clôture de cette transaction, Groupe TVA deviendra ainsi le propriétaire exclusif de 11 des titres acquis, soit Coup de pouce, Canadian Living, Véro Magazine, Décormag, Style at Home, Fleurs Plantes Jardins, Canadian Gardening, Québec Vert, The Hockey News, MaisonNeuves.com, Condo Maison Direct et les sites Internet recettes.qc.ca, Quoi manger et On the table.

Groupe TVA détiendra également une participation effective de 51 % dans l’entreprise Les Publications Transcontinental-Hearst inc., qui exploite les magazines Elle Canada et Elle Québec en partenariat avec Groupe Hearst qui en détient 49 % des parts.

De plus, Groupe TVA et Groupe Bayard détiendront mutuellement 50 % des parts des Publications Senior inc., qui publient les magazines Le Bel Âge et Good Times.

Groupe TVA, filiale de Québecor Média, est une entreprise de communication intégrée active dans la création, la production, la diffusion et la distribution de produits audiovisuels ainsi que dans l’édition de magazines.

Groupe TVA est la plus importante entreprise de diffusion d’émissions de divertissement, d’information et d’affaires publiques et d’édition de magazines de langue française en Amérique du Nord et une des plus grandes entreprises privées de production. 

Cette transaction est sujette à l’approbation du Bureau de la concurrence. 

Rappellons qu'il y a quelques mois, c'est Transcontinental qui achetait 74 journaux hebdomadaires québécois de Sun Media, une filiale de Québecor.

lundi 3 novembre 2014

NADbank et PMB fusionnent



Deux des principales organisations de mesure des médias au Canada, PMB Print Measurement Bureau et NADbank, ont annoncé la semaine dernière que leurs membres respectifs ont approuvé la fusion des deux compagnies.

La nouvelle association amalgamée, qui desservira plus de 500 membres, combinera les ressources des industries canadiennes des revues et des journaux. Elle financera une étude qui vise la mesure de leurs actifs d’imprimerie et numériques communs et offrira aussi de l’information à jour sur l’utilisation des produits et des marques par les Canadiens.

Auparavant, NADbank et PMB produisaient différentes études à différents temps de l’année, ce qui se soldait par l’obligation des organisations visées par les études à analyser, comparer et interpréter deux ensembles de données. 

Chacune des deux parties fusionnantes croit qu’aller de l’avant avec une seule étude combinée mènera à des données plus cohérentes, une réduction de la duplication et une réduction des coûts pour l’industrie.

Le sondage unifié est basé sur une nouvelle méthodologie en ligne, créant un échantillon représentatif de 36 000 Canadiens âgés de 12 ans et plus, sur les marchés locaux et nationaux. La nouvelle étude fera son apparition sur le terrain en janvier 2015. 

Les données dévoilées en 2015 seront un amalgame des données déjà existantes chez PMB et NADbank pendant que l’échantillon pour la nouvelle étude s’accumule au cours de l’année – une approche conçue spécifiquement pour offrir une transition vers les nouvelles données.

La nouvelle organisation fusionnée, qui sera nommée dans les prochains mois, sera menée par 24 membres du conseil d’administration, six de chaque groupe membre (agences, annonceurs, revues, journaux).

lundi 14 avril 2014

Biographie de Jacques Bouchard - publicitaire



Les éditions Québec Amérique lançait récemment le livre Jacques Bouchard : le créateur de la publicité québécoise, écrit par Marie-Claude Ducas. Dans cette biographie d'une qualité rare, Madame Ducas se penche sur le parcours et la carrière du fondateur de BCP, l’initiateur du Publicité Club de Montréal (PCM), l’auteur du fameux livre « Les 36 cordes sensibles des Québécois » et le père de la publicité québécoise.

Au-delà du publicitaire et du communicateur hors pair, on découvre dans ce livre l’autre Jacques Bouchard : le sociologue, le psychologue, l'anthropologue et l’expert des médias ; un homme curieux doté d'une sensibilité exceptionnelle pour « ce qui marche » en communication persuasive.

À l'évidence, l'auteure de cette biographie nous présente un homme qui a profondément aimé sa profession. 

Jacques Bouchard, c’est l’homme de la pub et des slogans « Qu'est-ce qui fait chanter les p'tits Simard ? » avec René Simard (Laura Secord), « Mon bikini, ma brosse à dents » avec Dominique Michel (Air Canada), « Il fait beau dans le métro » (STCUM), « Lui, y connaît ça » avec Olivier Guimond (Labatt), « Dominion nous fait bien manger », avec Juliette Huot (Dominion), « Sico Sico par ci, Sico Sico par là ! » avec Jacques Thisdale (peinture Sico), « Pop-sac-à-vie-sau-sec-fi-copain » pour Desjardins, avec Marie-Josée Taillefer et « On est 12 012 pour assurer votre confort » pour Hydro-Québec.

Mais comme on le comprend rapidement en parcourant cette biographie, s’intéresser à Jacques Bouchard, c'est aussi s’intéresser au Québec des années 60 à 80, celui des mutations qui vont marquer cette société sur le plan culturel, politique et médiatique.

Visiblement, Jacques Bouchard est un séducteur, téméraire, confiant, mais aussi préoccupé par son image comme en font foi le choix de ses vêtements ou de sa voiture (une Rolls-Royce), sa table de billard à l’agence (avant que cela ne devienne une mode) ou son éventuel château en France.

À ce titre, l'auteure nous donne accès à l'envers du décor des campagnes publicitaires de BCP les plus célèbres, entre autres celles de Labatt, d'Air Canada ou du gouvernement du Canada. Madame Ducas se penche également sur la curieuse habitude qu’avait Bouchard de disparaître quelques jours avant un deadline important.

On apprend que dans le cadre de la célèbre campagne « On est 6 millions, faut se parler » trop souvent attribuée par mégarde à Jacques Bouchard, le fondateur de BCP n'hésite pas à mettre en compétition les directeurs artistiques de l'agence. 

Au final, il choisira non pas son concept mais celui de Raymond Marchand et de Robert Meloche qu'il juge meilleur que le sien. C'est le compositeur François Dompierre qui composera la ritournelle qui deviendra presque un hymne politique avec le temps.

En ce qui a trait à la campagne de Labatt mettant en vedette Olivier Guimond, on découvre avec surprise que l’idée du fameux pouce dans les airs n'originait pas d'un client dans une taverne comme le voulait la légende qu’a entretenue Bouchard toute sa vie, mais plutôt d’un simple brainstorming en agence.

À cet égard, l’ouvrage de Marie-Claude Ducas est fouillé et fort détaillé et se compare avantageusement aux biographies de Kenneth Roman sur David Ogilvy ou celui de Jeffrey Cruikshank et Arthur Schultz sur Albert Lasker.

L'auteure a interrogé des dizaines d'amis, d'ex-collègues et d’ex-flammes. On devine qu’elle a aussi parcouru plusieurs articles dans des magazines et des journaux d’époque en plus de visionner de vieilles émissions de télévision.

Jacques Bouchard est né à Montréal le 29 août 1930. Le père de Jacques Bouchard, Bernard, est barbier. À l'école, ses professeurs notent la facilité d'élocution de Bouchard et son don pour la littérature. Bouchard se plaira d’ailleurs à répéter toute sa vie que « tout s'apprend dans les livres. »

C'est au collège que Bouchard fait la connaissance de ce qu'il appelait affectueusement dans ses conférences publiques « sa maîtresse, la publicité. » À l'adolescence Jacques Bouchard travaillera pendant l'été comme stagiaire au journal Le Canada. En 1949, alors âgé de 19 ans, il commence à travailler comme traducteur d'annonces et ce, même s'il maîtrise peu l'anglais.

Pour parfaire ses connaissances de la publicité, il tombe sur un ouvrage intitulé Sa majesté la publicité, dont la publication remonte à 1901. « C'est le coup de foudre et sans surprise, Bouchard rêve de concevoir des messages originaux pour ses clients, s'éloigner de la traduction et faire de la publicité créée en français et pour les consommateurs francophones », écrit Marie-Claude Ducas.

En 1952, au Canada, apparaît un média qui bouleversera le paysage culturel : la télévision. Les premières émissions de télévision sont d'ailleurs des prolongements des émissions de radio. « Ce nouveau médium aura un impact profond sur Bouchard qui comprend son pouvoir de persuasion », note Madame Ducas.

Les brasseries sont parmi les premiers annonceurs et commanditaires de la télévision québécoise. Si les brasseries tirent rapidement avantage de ce nouveau média, les multinationales sont plus lentes à faire le saut. Quoiqu'il en soit, « l'avènement de la télévision fut le véritable point de départ de la publicité francophone », constate Madame Ducas.

Après avoir exercé le métier de traducteur d’annonces chez Vickers et Benson, Jacques Bouchard entre chez Steinberg en 1952 à titre de traducteurs et rédacteur publicitaire. Pour la première fois, il est en contact avec le commerce de détail. Il ne s'agit plus simplement de traduire des textes de l'anglais vers le français. Il doit maintenant trouver la meilleure façon de vendre cet épicier aux Québécois.

Par la suite, Bouchard travaille brièvement chez J. Walter Thompson avant de faire le saut chez Labatt. Chez ce brasseur de bière, Jacques Bouchard devient chef de la publicité, des relations publiques et de la promotion au Québec. Il contribue au célèbre concept du slogan « La 50, y a rien qui Labatt » qui fera concurrence à Dow et à Molson. 

Un événement malheureux va aider Labatt à augmenter ses parts de marché. À Québec, plusieurs buveurs de bière Dow décédèrent, victimes d'une étrange maladie, que l'on attribua à la bière Dow qui devient par association « la bière qui tue ». La part de marché de la « 50 » passe alors de 11 % du marché à 35 %.

Parallèlement, Jacques Bouchard initie les cours de publicité à l'UQAM et à l'Université de Montréal et il cherche à regrouper les forces vives de la publicité au Québec : agences, clients, médias. Il rêve de lancer le regroupement des publicitaires francophones. Ce regroupement prendra éventuellement le nom de Publicité Club.

Sans surprise, Bouchard mijote la création d'une agence de publicité. BCP publicité voit officiellement le jour à la toute fin de 1963 avec la complicité de Jean-Paul Champagne et Pierre Pelletier.

Pour frapper un grand coup, à l'automne 1964, les associés de BCP vont racheter les droits de diffusion pour les matchs de la Ligue canadienne de football (LCF). Mais rapidement, BCP se retrouve avec les droits de match que personne ne veut diffuser. BCP se ramasse alors avec une dette énorme et est menacée de faillite.

L'affaire des droits de la Ligue canadienne de football se rendra jusqu'au bureau du premier ministre et Jacques Bouchard passera très près de fermer boutique. « Mais sur le plan des relations publiques, mentionne Marie-Claude Ducas, il trouvera à exploiter cette histoire de football à cause de sa visibilité dans les médias. »

Jacques Bouchard se passionne également pour la communication politique. Dans le cadre de ses activités politiques, il travaillera de concert avec les stratèges libéraux sur plusieurs campagnes électorales distinctes destinées au Canada français, une première dans l’histoire du marketing politique canadien. Son coup de génie : il misera sur le charisme de Pierre-Elliott Trudeau en lançant la Trudeaumanie. 

Jacques Bouchard commence aussi une amitié avec Jean Drapeau. La réélection de ce dernier en 1966 aura d’ailleurs des conséquences importantes sur le développement de l'agence de publicité BCP en terme de contrats et de contacts.

À cet égard, tout au long de sa biographie, Marie-Claude Ducas décrit un Bouchard « original et curieux », soucieux d’alimenter sa visibilité et ses contacts en affaire comme en politique. À l’évidence, ses techniques de motivation sortent également de l'ordinaire, comme la participation de ses deux chiens dans la vidéo de bienvenue que les nouveaux employés de l'agence doivent visionner.

Avec les années, Jacques Bouchard multiplie les coups de circuits : Marie-Josée Taillefer pour Desjardins, Dominique Michel pour Air Canada, Juliette Huot pour Dominion,  René Simard pour les poudings Laura Secord, Midas avec Gilles Villeneuve, St-Hubert avec Juliette Béliveau et Willie Lamothe pour Labatt. C’est l’âge d’or de BCP et de Jacques Bouchard.

Conscient de la puissance du milieu artistique québécois, Jacques Bouchard n'hésitera pas à faire appel aux vedettes du petit écran (chanteurs, acteurs, comédiens, sportifs, etc.) toute sa vie durant. On devine que son passage chez J. Walter Thompson a certainement joué un rôle important dans le recours à cette technique.

Fort de son succès et de sa compréhension du marché québécois, Jacques Bouchard donne de multiples conférences avec des titres comme « Why French girls always say Yes » et publie une brochure intitulée The Twin Bed Marketing Techniques. Dans celles-ci, il expose les caractéristiques socioculturelles des Québécois, ce qui les différencie du reste du Canada, ce qu'il appellera plus simplement « la théorie des lits jumeaux ».

Parler de publicité, c’est s’intéresser aux contenus des messages, aux récepteurs (les Québécois) et à la culture populaire du moment, sorte d’antenne des aspirations du peuple. Pour faire sa démonstration, Bouchard cite en exemple les succès obtenus par ses campagnes de publicité. Il met aussi en garde les annonceurs contre les traductions et les adaptations.

Dans les faits, la recette de Bouchard repose sur cinq éléments centraux : compréhension de l’homo quebecus, slogan fort, recours aux enfants, aux vedettes et à la télévision.

« D'habitude, les campagnes de publicité consacrent 20 % du budget à la production des messages ; conscient de la puissance des porte-parole au Québec, Bouchard n'hésitera pas à consacrer 30 % de son budget pour signer des vedette », écrit Madame Ducas.

Dans les années 1970 Jacques Bouchard est plus populaire que jamais. En 1973, il est couronné lors d'un gala réunissant l'élite des affaires et du milieu artistique. Un an plus tard, BCP devient la plus importante agence au Canada. Les médias francophones et anglophones le considèrent alors comme une vedette et sa visibilité s’étend dans les médias grands publics comme TV Hebdos et Écho Vedettes.

Ceci dit, au-delà de son image de séducteur, on comprend entre les lignes de cette biographie que Bouchard pouvait se révéler particulièrement dur en affaires, comme en font foi quelques courts passages consacrés à François Duffar, ex-Cossette.

Dans le cadre de mes conférences sur la publicité, d’ex-collègues de Jacques Bouchard m’ont d’ailleurs raconté que l'auteur des 36 cordes sensibles pouvait être à ses heures exigeant, difficile, entêté et intransigeant. C’est un aspect peu développé dans ce livre.

Puisque nous parlons des 36 cordes sensibles, notons que l’auteure de cette biographie sur Jacques Bouchard consacre comme il se doit plusieurs pages à la parution de ce livre. 

À l'instar d'Ogilvy, Bouchard comprend intuitivement la nécessité de se donner une théorie ; un livre qui deviendra en quelque sorte son manifeste commercial. Rosser Reeves a sa USP ( «Unique SellingProposition » ou « Proposition de vente unique », en français), Ogilvy son image de marque, Bouchard aura ses 36 cordes sensibles.

Ce livre qui se vendra rapidement à 30 000 copies vaut à Jacques Bouchard diverses entrevues à la radio et à la télévision. Sans surprise, certaines cordes et racines ne feront pas l'unanimité, entre autres, la racine minoritaire.

Bouchard est fasciné par le concept de l'identité tribale. Il note que la masse québécoise a constamment besoin d'être revalorisée. Le complexe d’infériorité c'est aussi l'envie, l'étroitesse d'esprit et la peur des riches. Bouchard déclare d'ailleurs une guerre sans merci à cette corde.

En réalité, Jacques Bouchard rêve d'entrepreneurship chez les Québécois. Quelques décennies plus tard, force est de constater que cette question de la valorisation des entrepreneurs est toujours d’actualité. 

Dans les faits, il existe maintenant une version remaniée des 36 cordes sensibles et le débat fait toujours rage sur les 36 cordes. Plus récemment, Isabelle Poitras-Lefebvre, une étudiante gradée à la maîtrise en communication de l'Université Laval, a observé les traits culturels dans la publicité télévisée québécoise. Elle confirme que plusieurs traits culturels repris des essais de Jacques Bouchard se retrouvent dans la publicité actuelle.
 
Dans les années 70, Bouchard s'intéresse à la zoothérapie et à la publicité sociétale. Ainsi, il crée Sociétal, un regroupement de publicitaires bénévoles engagés dans la création de campagnes de publicité sociétale ou sociale, comme on dit plus communément aujourd'hui.  

Les années 80 voient apparaître une série de petites agences. Il n'en reste pas moins que la décennie des années 80 et 90 sera celle de Cossette qui va prendre lentement le dessus sur BCP. 

À l'origine, Cossette est une agence de graphistes qui va se faire remarquer pour ses publicités du Club Med, de Renault, de McDonald’s et de Bell. Cossette deviendra éventuellement l’incontournable des agences au Québec, puis au Canada.

Pour Jacques Bouchard, le temps est venu de tirer sa révérence. En 1984, il vend son agence de communication à Yves Gougoux, ce qui ne l’empêchera pas de rester actif dans le monde de la publicité. En effet, il sera à l'origine du premier mondial de la publicité francophone à Montréal en 1986-87.

Dans un monde publicitaire caractérisé par une vague des regroupements, BCP passe aux mains des Français au milieu des années 90. C'est l'époque des grands groupes : Omnicom, Publicis, etc.

En conclusion, Marie-Claude Ducas se penche sur le secret du succès de Jacques Bouchard. « La simplicité est le secret des grands communicateurs » rappelle-t-elle en citant Jacques Bouchard.

« Tout s’apprend dans les livres », avait l’habitude de dire Jacques Bouchard. J'aurais envie d’ajouter que pour tout apprendre sur Jacques Bouchard, le livre de Marie-Claude Ducas est désormais la référence incontournable, un ouvrage exceptionnel, détaillé, fouillé. À ma grande surprise, j'y ai même découvert que Bouchard détenait une maîtrise consacrée à la publicité sociétale.

En ce qui me concerne, jamais je n’oublierai mon premier contact avec Jacques Bouchard. J’étais alors étudiant au Département de communication et d’information de l’Université Laval. Nous sommes au milieu des années 80. L’un de mes professeurs, Jacques De Guise, avait invité Jacques Bouchard à venir nous parler de publicité et des 36 cordes sensibles.

Accompagné de mon ami Raymond Boisvert, j’ai assisté à cette conférence confortablement assis à la première rangée. Au milieu de sa conférence, Bouchard a abordé l’impact des couleurs sur le consommateur.

Après avoir fait la nomenclature des impacts de la couleur en marketing, il a pointé un participant dans la salle et il a dit : « Vous voyez cet étudiant qui est venu assister à ma conférence. Il porte un chandail jaune lumière. Visiblement, il est certainement heureux, énergique et content d’écouter mes propos sur la publicité. » Je vous laisse deviner l’identité de cet étudiant. Pour ma part, j’étais désormais mordu de pub.