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mercredi 13 juin 2018

Coupe du monde 2018 – les commanditaires se font plus rares




Sans contredit, la Coupe du monde est avec les Jeux olympiques l’événement le plus important dans le domaine du marketing sportif à l’échelle planétaire.

En terme d’auditoire, la Coupe du monde rejoindra dans les prochaines semaines 3,5 milliards de téléspectateurs au total (visiteurs uniques) selon Zenith Media.

À elle seule, la finale du Mondial 2014 a été regardée par plus d'un milliard de téléspectateurs, selon les chiffres de KantarSport.

Au grand total, on parle d’environ 26 milliards de téléspectateurs, soit l’équivalent de 260 Super Bowl(s) mis les uns derrière les autres (visiteurs totaux - duplication comprise, pour utiliser le jargon du métier) !

En d’autres mots, chaque fan de foot va regarder 7 à 8 matchs de la Coupe du monde dans le prochain mois, ce qui se traduira par des investissements publicitaires de 2,4 milliards $ selon Zenith Media.

Et pourtant, cet extraordinaire capital émotion ne se transforme plus en capital sonnant côté « commandite » pour la Coupe du monde de Russie 2018.

Signe des temps, quatre commanditaires d’importances ont claqué la porte de la Fédération internationale de football association (FIFA) : BP Castrol, Johnson & Johnson, Sony et Continental Tires.

En outre, ce sont 12 commanditaires et non 20 comme ce fut le cas au Brésil qui ont accepté de s’afficher comme sponsors ou partenaires de la Coupe du monde en Russie.

À qui la faute ? Selon le comité organisateur en Russie, c’est à la FIFA qu’incombe ce gâchis, fort des scandales de corruptions pour l’attribution des prochaines coupes du monde. Du côté de la FIFA, on s’en lave les mains.

On risque donc d’être très loin des revenus de la Coupe du monde 2014 au Brésil côté commandites.

Plus récemment, la FIFA s’est donné une nouvelle structure de commandite.

Ainsi, sept entreprises sont des commanditaires mondiaux officiels de premier plan (FIFA Partners). Ces sponsors sont Adidas, Coca-Cola, Hyundai/Kia, Qatar Airways, Visa, Gaz Prom et Wanda, une entreprise chinoise. Ils ont l’exclusivité dans le monde pour l’association à la Coupe du monde.

Parallèlement aux sept commanditaires mondiaux qui souhaitent rejoindre les 3,5 milliards de téléspectateurs potentiels (à court terme pour augmenter les ventes / à plus long terme pour améliorer leur image de marque), il faut ajouter à cette équation marketing cinq commanditaires de la Coupe du monde qui ont le droit de s’associer à la « Coupe des confédérations FIFA » et à la Coupe du monde à l’échelle planétaire.

Les entreprises suivantes ont payé environ 500 millions $ au total : Budweiser, McDonald’s, Vivo (téléphones intelligents – Chine), Hisense (producteurs mondiaux de téléviseurs, d'appareils électroménagers et d'appareils de communication mobiles – Chine) et Mengnui (produits laitiers – Chine).

L’œil entraîné aura donc remarqué la présence de 4 sponsors officiels chinois au total, une première pour la FIFA : Wanda, Vivo, Hisense et Mengnui.

Ces sociétés ont acquis les droits sur l'événement au niveau mondial et l’exclusivité pour leur famille de produits. Ce type de commandite peut générer des retours sur l’investissement significatif. 

D'autant plus que les firmes chinoises ont aussi acheté autour de 800 millions $ de publicité lors de la Coupe du monde 2018. Or, je le précise, la Chine ne participera pas à cette Coupe de monde sur le terrain. Mais c'est une question de temps avant que le FIFA corrige le tir et augmente le nombre de pays lors de la grande fête du foot. Sport oblige...

En Russie, il faut ajouter à cette équation des fournisseurs nationaux et des commanditaires « régionaux » (la planète FIFA est divisée en 5 régions).

Évidemment, côté commandite, il faut s’attendre à ce que plusieurs annonceurs fassent encore une fois du marketing d'embuscade ou « ambush marketing », c.-à-d. qu'elles s’associent à la Coupe du monde 2018 sans pour autant faire partie des commanditaires officiels de niveaux 1 et 2.

Dans le cas d’Adidas, commanditaire de niveau 1 à la Coupe du monde 2018 et inventeur de la commandite de chaussures de sport  il y a plus de 70 ans déjà, elle devra se battre avec Nike.

Pour Adidas, la Coupe du monde est un moment clé de sa stratégie de mise en marché, d’autant plus que Nike est devenue à la surprise de plusieurs un joueur clé dans ce marché autrefois contrôlé quasi exclusivement par Adidas.

À eux seuls, ces deux joueurs vendent au-delà de 5 milliards $ d’équipements liés au foot annuellement. En fait, ces deux firmes contrôlent 70 % du marché mondial de l’équipement de foot.

Adidas commanditera les chandails de 12 équipes, dont l’Espagne, l’Argentine et l’Allemagne. Elle prétend aussi être le soulier sportifs de 60 % des joueurs sur le terrain. De son côté, Nike a signé 10 équipes mais elle compte 15 des 25 meilleurs joueurs sur le terrain dans son écurie.

New Balance Athletics et Umbro commanditent deux équipes chacune. Errea Sport SpA, Hummel International Sport & Leisure, Uhlsport GmbH et Romai Sports sponsorisent quant à eux une équipe chacune.  

Nike a été victime des mauvaises performances de plusieurs équipes nationales qui n’ont pas réussi à se qualifier pour la Coupe du monde 2018 : le Chili, les Pays-Bas, les États-Unis et la Nouvelle-Zélande.

À titre de comparaison, Puma, qui comptait à une certaine époque dans ses rangs le footballeur Pélé, commanditera 2 équipes en 2018 contre 8 en 2014  (Algérie, Cameroun, Chili, Ghana, Italie, Côte d’Ivoire, Suisse et Uruguay).

Parmi ses commandites nationales, Nike comptera des équipes clés (France, Portugal et Brésil) mais aussi des joueurs de premier plan, dont Cristiano Ronaldo qui est très actif sur les médias sociaux. En février 2016, CR7 devenait le 1er sportif à dépasser la barre des 200 millions d’abonnés au total sur les réseaux sociaux Facebook, Twitter et Instagram.

En revanche, Adidas mise sur Lionel Messi qui est aussi porte-parole de Mengniu, un commanditaire officiel de la Coupe du monde 2018 en Russie.

Dans ce contexte de surcommunication et de surconsommation, il est permis de se poser la question suivante : est-ce que ce type de commandite est efficace ?

Selon la recherche, il semble que la plupart des marques ne parviennent pas toujours à se connecter efficacement avec les fans de football.

Ceci dit, à tous les quatre ans avec la Coupe du monde, Adidas observe une hausse de ses ventes de produits du football de l’ordre de 8 à 10 %, ventes liées, entre autres, au ballon de football qu’elle a pris l’habitude de créer pour l’occasion.   

Si l'Allemagne se rend à la finale, Adidas pourrait doubler ses ventes de chandails (1 million au total). En revanche, si c‘est le Portugal qui fait bonne figure, Nike pourrait voler la vedette à son ennemi juré et remporter la palme de la visibilité.

Conscient de l’importance de cette association avec la Coupe du monde, Adidas a récemment renouvelé sa commandite avec la FIFA jusqu’en 2030.

La Coupe du monde 2018 sera donc l’occasion de voir du beau foot et de mesurer l’effet « scandales FIFA » sur un événement mondial de grande envergure.

lundi 19 mars 2018

Nouveau logo pour Desjardins


Desjardins dévoilait la semaine dernière son nouveau logo. Conçu par l'agence LG2, ce logo de Desjardins se veut plus moderne, flexible, épuré, dynamique et simple que le logo précédent tout en conservant l’alvéole et le vert emblématique de l’institution financière. Autant de caractéristiques qui vont faciliter son utilisation et sa déclinaison sur les nouvelles plateformes de Desjardins : mobilité et web, entre autres. 

Comme le rappelait il y a quelques années Pierre Léonard, vice-président, directeur création / Branding et design / Montréal à Parallèle, gestion de marques : « Un logo communique beaucoup. Les formes et les couleurs transmettent des idées. Les milliers de caractères typographiques existants ont été conçus pour faire ressortir des valeurs qu’ils ajoutent aux mots ».

Un logo symbolise votre marque. Il doit être simple, donner une image positive de votre produit et véhiculer un message. Il doit aussi être original (pensons au logo de l'UQAM avec un accent sur la lettre A), s’adapter aux circonstances (pensons au logo de Google) et traverser les années, 10 à 15 ans idéalement dans le cas d’un logo (PS : celui de Desjardins avait 40 ans avant sa cure de rafraîchissement !).

Comme je le mentionne en entrevue avec Louis-Philippe Brulé du 1047 FM à Gatineau/Ottawa, un logo n’est pas seulement un dessin pour attirer l’attention des gens. C’est aussi une façon d’évoquer des ambiances et de jouer sur les émotions.

Quand vous décidez d’utiliser la couleur, les formes et les lignes dans la conception de votre logo, votre choix devrait se baser sur des critères objectifs comme la visibilité et la lisibilité, mais aussi sur des critères subjectifs comme les idées que la combinaison de ces éléments graphiques évoquent auprès des consommateurs.  

Mission accomplie donc pour Desjardins et LG2 !

jeudi 15 février 2018

Pourquoi Eugenie Bouchard pose à nouveau dans Sports Illustrated?



Il ne faut pas s’étonner que la jeune Québécoise Eugenie Bouchard accepte de poser à nouveau pour le Sports Illustrated.

En s’associant au «Spécial Maillots» de Sports Illustrated, Eugenie Bouchard augmentera à coup sûr sa visibilité et sa valeur commandite, deux éléments particulièrement importants en communication-marketing.  

Comme le mentionnait Zoe Duchesne, une mannequin québécoise qui a fait l'objet d'une section photos dans le Sports Illustrated 2010, « L'impulsion que ces photos donne à la plupart des carrières des modèles compense largement pour le maigre salaire versé aux jeunes filles. »
 
En 1989, Kathy Ireland a fait la couverture du magazine (meilleures ventes de tous les temps). Elle se servit de ce tremplin pour lancer Kathy Ireland Worldwide, une société de marketing et de conception qui réalise aujourd'hui des ventes de 1,9 milliard de dollars annuellement.

Au-delà des abonnements (autour de 3 millions selon les derniers chiffres disponibles par Sports Illustrated), le «Spécial Maillots» vend en moyenne un million d'exemplaires en kiosques (ou dix fois les ventes normales), pour un total de 4 millions de magazines vendus. Évidemment, c'est un exploit remarquable à l'ère du Web !
 
Dans les faits, quelque 66 millions de personnes – ou un adulte sur cinq aux États-Unis – ont accès d’une manière ou d’une autre aux photographies et… aux textes du Swimsuit Issue

Comme on le devine bien, le numéro spécial de Sports Illustrated attire beaucoup de messieurs (44 millions) mais aussi beaucoup de madames : 22 millions de lectrices. Cela explique probablement pourquoi la rédaction de Sports Illustrated reçoit annuellement 25 000 maillots de bain de fabricants des quatre coins de la planète !
Il y a quelques années, SI a choisi une trentaine de photos parmi les 155 000 images immortalisées par les photographes.

Depuis son lancement en 1964, le Spécial Maillots (ou Swimsuit Issue) du Sports Illustrated a généré plus de 1 milliard de dollars de revenus publicitaires pour l'empire Time. Curieusement, à l’instar de la frénésie publicitaire entourant le Super Bowl, l’aventure du spécial maillots de Sports Illustrated débute par accident.

En 1963, André Laguerre, rédacteur en chef du Sports Illustrated, est à la recherche d'une manière de susciter l’attention des lecteurs pendant les mois d'hiver au moment où la saison de football est terminée et où les camps d’entraînement du baseball n'ont pas encore commencé. Il demande donc à ses éditeurs de lui envoyer des idées de sujets.
 
Comme je le raconte à Louis-Philippe Brulé du 104,7 FM à Ottawa-Gatineau, Fred Smith, un des employés de Sports Illustrated, a alors une idée de génie : mettre en couverture une jolie fille en maillot de bain. En 1964, la première édition maillots de bain voit le jour. À l’intérieur de celle-ci, on retrouve un supplément de 5 pages consacré aux maillots de bain.
De nos jours, ce numéro annuel génère à lui seul 40 millions $ annuellement en placement publicitaire, un exploit remarquable dans l'univers du magazine papier en constant déclin. À cela s'ajoute les revenus générés par les nouvelles plateformes : jeux vidéos, téléphone intelligent, applications Apple, calendriers, sites Web, etc.
Fait à noter, les abonnés de Sports Illustrated ont la possibilité de ne pas recevoir le numéro spécial maillots de bain et d’obtenir en échange une prolongation de leur abonnement. Moins de 1 % des abonnés de Sports Illustrated choisit de ne pas recevoir le Spécial Maillots.
 
L'agent d'Eugenie Bouchard, Sam Duvall, pense d'ailleurs que l'athlète originaire de Montréal a le potentiel pour devenir le visage du tennis. Comme il le mentionne il y a quelques temps au quotidien The Age : « Sur le plan marketing, je pense qu'elle peut devenir la joueuse de tennis le plus célèbre au monde. » 

Il est vrai que Madame Bouchard incarne la nouvelle génération de joueuse du tennis, habile sur le terrain sportif et le terrain de la communication - bilingue, à l'aise à la télévision, présente sur les médias sociaux dont Instagram, etc.
Pour cette raison, on peut penser qu’Eugenie Bouchard cherchera à maximiser les éléments suivants dans ses commandites : exclusivité d’association, visibilité à long terme sur le matériel publicitaire et promotionnel, visibilité sur les produits, occasions d’actions de relations publiques et d'affaires, etc. 
 
Les critères permettant de mousser ses commandites sportives sont nombreux et le tennis n'est qu'un aspect parmi tant d'autres de son mix-marketing personnel : nombre de spectateurs (la WTA attire 5 millions de spectateurs annuellement dans ses 53 tournois présentés dans 33 pays), visibilité de l’événement dans les médias (grâce à ses athlètes provenant de 90 pays, on estime que la WTA obtient une couverture équivalente à 7000 heures par an), durée de la visibilité (au total, la WTA génère 44 semaines de visibilité annuellement), présence sur Internet (on compte 11 millions de visiteurs uniques sur le site www.wta.com chaque année), Profil de l’amateur de tennis féminin (45 % féminin / 55 % masculin ; 38 % dans la tranche des 18-34 ans ; 69 % ont fréquenté l’université ; et 48 % font du sport)

mardi 30 janvier 2018

Publicités Super Bowl 2018


Voici un avant-goût des publicités du Super Bowl 2018 :



Pepsi




Budweiser




Doritos et Mountain Dew




Stella Artois




Amazon




Pringles




Skittles




Skittles




Febreze




Squarespace




Tide


KIA




M&M




Groupon




Lexus




PETA

lundi 30 octobre 2017

200 millions $ pour la fête de l’Halloween


Princesses, superhéros, pirates, sorcières, vampires, masques de clowns ou de Batman, l’Halloween a le vent dans les voiles. À preuve, les dépenses liées à la fête atteigneront 200 millions $ cette année au Québec seulement selon le Conseil québécois du commerce de détail.

D'origine Celtique, cette fête date de 2000 ans et célébrait le nouvel an. Elle fait le saut en Amérique du Nord par l'entremise de l’immigration Irlandaise. 

À partir de là, l'histoire de l’Halloween, c’est l’histoire du marketing. Car la fête de l’Halloween, d’abord destinée aux adultes, devient une fête d’enfants au début des années cinquante. Sous l’emprise des dollars pubs de Kellogg et de Kool-Aid, les gâteaux, les sous noirs et les biscuits disparaissent graduellement. Ils font place aux sucreries, aux bonbons, aux chocolats et aux chips.  Rapidement, les autres géants de la friandise font le saut dans l'Halloween.

Ces campagnes de publicité marquent officiellement le début de l'exploitation commerciale à grande échelle de l'Halloween qui deviendra fête d'enfants, puis plus récemment, fête des enfants et des plus grands... 

Pour l’industrie du bonbon, c’est la prise deux dans le département «marketing des bonbons». En effet, l’industrie du candy avait cherché à stimuler les ventes de sucreries en 1916 en créant le Candy Day. Échec complet.   

Pourtant, trois ans auparavant, Hallmark avait réussi à augmenter ses ventes de cartes de souhaits en concevant la fête de l’amour, ou si vous aimez mieux, la St-Valentin. 

Voici quelques statistiques amusantes sur l'Halloween :

1. L’Halloween est la fête durant laquelle il se consomme le plus de friandises – devant Pâques, la St-Valentin et Noël (NCA, 2009).

2. Bon an, mal an, 93 % des enfants passent l’Halloween (NCA, 2009).

3. La friandise favorite des enfants est le chocolat. Dans la citrouille, on retrouvera, par ordre décroissant, du chocolat (50 %), des bonbons (25 %) et de la gomme à mâcher (20 %).

4. C’est en visitant une exposition à Chicago que Monsieur Hershey abandonne partiellement l’industrie du caramel et décide de se lancer dans le marché du chocolat (en passant, l’exposition en question accueille aussi dans ses murs le célèbre Nikolas Tesla).

5. 65 % des tablettes de chocolat à succès existent depuis plus de 50 ans. Snickers est la barre de chocolat la plus vendue en Amérique du Nord - 2 milliards $ par an.

6. Monsieur Adams a inventé la gomme à mâcher en tentant de trouver un moyen de fabriquer des pneus en caoutchouc.

7. Avant de devenir le géant de la gomme à mâcher aux États-Unis, Monsieur Wrigley s’intéressait à l’industrie du savon.

8. Wrigley est un génie du marketing. Il sera le premier à utiliser la publicité pour vendre de la gomme à mâcher.

9. Les Lifesavers sont inventés en 1912. Aujourd’hui, la marque vaut autour de 1,2 milliard $ (Wrigley, 2009).

10. Les bonbons diète occupent 3 % du marché.

11. 25 % du prix d’une friandise est redevable à l’emballage.

12. Le bonbon est le premier achat fait de façon autonome par un enfant.

13. Les hommes préfèrent les bonbons surs ; les femmes les sucrés.

14. Selon Ernest Dichter, la friandise est associée à un moment de célébration, de plaisir, d’énergie ; à l’enfance, donc à la nostalgie.

15. En 1853, les chips sont inventées par accident. Les clients d’un restaurant se plaignent que les pommes de terre sont coupées “trop minces”. Furieux, le chef coupe les pommes de terre encore plus minces.

16. La 2e guerre mondiale donne un gros coup de pouce à l’industrie de la gomme. Il faut dire que le produit fait partie du kit de base du GI américain.

17. Selon le cas, l’Halloween est une fête destinée aux adultes (autour de 1900), aux enfants (dans les années 1960) ou aux adultes et aux enfants (depuis une quinzaine d’années).

18. Dans une année, 99 % des gens achètent au moins une fois du bonbon ou du chocolat.

19. De nos jours, Chicago est le centre par excellence des bonbons - à cause de la matière première, le lait.

20. En terminant, 90 % des parents reconnaissent “voler” des bonbons aux enfants après les avoir mis au lit le soir de l’Halloween (NCA, 2009).

mercredi 16 août 2017

Daniel Craig interprétera à nouveau James Bond


Daniel Craig a confirmé sur le plateau du Late Show With Stephen Colbert  qu’il incarnera à nouveau le rôle de James Bond dans le prochain film de la célèbre franchise. Il faut dire que depuis qu’il interprète le célèbre agent secret, les succès aux guichets s’accumulent.

Comme je le mentionne en entrevue à Marie-Claude Lavallée du FM 98,5, James Bond, c’est l’histoire de son créateur, l’écrivain Ian Fleming, ex-reporter et ex-agent secret britannique qui cherche à s’évader par l’écriture lors d’un séjour en Jamaïque en 1952. Il faut dire que Fleming est sur le point de se marier.

Dans ce contexte, au bord de la plage, Fleming rêve de femmes, d’aventure et de suspense. Au bout de six semaines, il accouche d’un premier roman intitulé Casino Royale, mettant en vedette un certain James Bond, un agent secret qui prendra quelques années à s’affirmer aux États-Unis.

Initialement, seulement 4000 copies seront vendues du premier livre de Fleming au sud de la frontière. Puis, coup du destin, un certain John F. Kennedy, président des États-Unis, classera les aventures de Bond parmi ses 10 meilleures lectures de l’été dans le magazine Life. C’est le début d’une grande saga.

Fleming, en écrivain talentueux, comprend dès le départ l'importance d’affubler son héros d’un nom porteur. Pourtant, par pur hasard, il reconnaîtra avoir retenu le nom « James Bond » après être tombé sur un livre consacré à l’ornithologie et dont l’auteur est un certain… James Bond.

Momentanément, l’adaptation télévisuelle du roman Casino Royale en 1954 par la CBS (pour un montant de 1000 $ payés directement à Fleming) mettra en vedette l’agent américain « Jimmy Bond ». Mais rapidement, Bond redeviendra un agent britannique au service de la reine dans le film Dr. No lancé en 1962.

Exception faite de ce faux pas, on retrouvera dans la marque James Bond des romans bien ficelés, des thèmes éternels (les oppositions Bond/le méchant, le méchant/la femme, la femme/Bond, le monde libre/l’URSS et l’amour/la mort) et des personnages archétypaux (Bond, le beau, viril, macho, intelligent et loyal agent secret amateur de golf, de gambling, de ski ou de parachute ; le méchant, monstrueux, laid, gros, petit ou chauve multimillionnaire et tricheur).

Par ailleurs, les 12 romans de James Bond écrits par Ian Fleming (10 publiés de son vivant / 2 à titre posthume) reposeront sur une structure invariable qui sera éventuellement reprise avec humour par la série de films d’Austin Powers :

-         M confie une mission à Bond
-         le méchant apparaît à Bond
-         Bond inflige un premier échec au méchant
-         la femme se présente à Bond
-         le méchant attrape Bond
-         Bond bat le méchant
-         Bond perd la femme.

Je répète : Bond séduit la femme mais finit toujours par la perdre…

Pour couronner la formule Fleming, des voitures (Aston Martin, BMW, etc.), des fusils (dont le fameux Beretta 418, un fusil de femme faut-il le préciser), des gadgets, de l’alcool, des destinations à faire rêver et de jolies filles.

Cette recette réglée au quart de tour permettra à Fleming de choisir de son vivant six auteurs qui poursuivront la tradition Bond après sa mort en 1964.

Avant son décès, Fleming vendra les droits cinématographiques à court terme de James Bond à Harry Saltzman, un Canadien né à Sherbrooke et à Albert Brocoli, un Américain, pour la somme initiale de 50 000 $.

Brocoli et Saltzman formeront une entreprise, Eon, pour gérer le développement créatif de James Bond sur le grand écran. Éventuellement, Saltzman vendra ses parts à United Artist devenue depuis MGM.

Les 24 films de la série donneront naissance à des jeux vidéo, des trames musicales et des bandes dessinées.

À travers le temps, 6 acteurs incarneront James Bond au cinéma : George Lazenby, Roger Moore, Pierce Brosnan, Timothy Dalton et les très talentueux Sean Connery et Daniel Craig. Pourtant, c’est Cary Grant qui est le premier pressenti pour incarner James Bond au cinéma en 1962.

Mais c’est plutôt Sean Connery qui aura l’honneur d’être le premier vrai James Bond sur grand écran.

Au total, les ventes de la marque James Bond, incluant celles des produits dérivés, s’élèvent aujourd’hui à plus de 20 milliards $. Cela fait de James Bond l’une des quatre plus importantes franchises de tous les temps avec Harry Potter, Marvel (superhéros) et Star Wars.

À eux seuls, les romans de James Bond ont dépassé le cap des 100 millions de copies vendues. On estime aujourd’hui que plus de 2,5 milliards de paires d’yeux ont vu les films de James Bond en salle depuis 1962. Pas mal pour un héros que William Plomer, l’éditeur initial de le série James Bond, trouvera un peu ennuyeux. 

mardi 15 août 2017

Elvis toujours aussi vivant


Cette semaine marque le 40e anniversaire de la mort d’Elvis Presley. Mais une revue en surface des revenus des stars vivantes comme décédées permet de constater à quel point Elvis Presley a traversé avec succès l’épreuve du temps.

Qu’il s’agisse de son nom, son image, sa voix, sa signature ou son mouvement de hanche – autant d’éléments protégés par le droit sur l’image aux États-Unis – force est de constater qu’Elvis Presley n’a rien perdu de sa popularité. Il faut dire que Core Media Group (anciennement CKX), a longtemps fait un travail admirable afin de « garder en vie » Elvis avant de vendre son 85 % des droits de la star à Authentic Brand Group en 2013.

En plus d’Elvis, Authentic Brand Group possède les droits sur l’image de Muhammad Ali, Marilyn Monroe et Michael Jackson.

À elle seule, la propriété de Graceland qui attire annuellement 600 000 visiteurs a généré des ventes de près de 20 millions $ l'an dernier.

Évidemment, il est tout à fait superflu de demander à Elvis de déclarer qu'il emploie ou qu'il est satisfait du produit annoncé; il suffit d'affirmer, de prouver par l'évidence, c'est-à-dire en montrant la star près du produit, que l'objet existe dans le monde où elle vit.

À cet égard, on évalue que le marché des stars décédées vaut à lui seul plus de 800 millions $ annuellement à travers le monde.

Grâce à Creative Management Group ou CMG Worldwide, une firme basée dans la région d'Indianapolis et qui comptait jusqu’à tout récemment dans sa banque plus de 200 vedettes mortes ou vivantes (James Dean, Fred Astaire, Babe Ruth, Jayne Mansfield, Lou Goering, Betty Page, Malcom X, le Géant Ferré, Maurice Richard, etc.), les stars disparues sont assurées de faire les beaux jours de la publicité et du marketing.

Évidemment, l'avantage de ces emprunts posthumes en marketing est considérable: comme vous le dira GreenLight, une autre firme qui fait dans les stars décédées, tous les disparus sont de braves gens, sympathiques, à l’abri des surprises, des amants, des maîtresses ou de la drogue.

Elvis Presley, John Wayne, James Dean, autant de personnages qui sont à la fois des héros mythiques et des stéréotypes susceptibles de plaire à un large public. Ils ont alors comme fonctions diverses de figurer, investis par délégation de pouvoir, comme les protagonistes d'une épopée ancienne.

En plus de favoriser l’attention et l’identification, les vedettes décédées du cinéma, de la musique ou du sport bénéficient généralement d’un fort capital de sympathie.

En réalité, la star décédée permet souvent de communiquer un aspect de la personnalité du produit.

Pour acquérir rapidement un taux de notoriété satisfaisant, la célébrité a toujours été un formidable accélérateur. Dans les faits, la vedette représente souvent une assurance sur la visualisation de la publicité. Même lorsque celle-ci est décédée…

lundi 3 juillet 2017

Le Model 3 de Tesla sera lancé le 28 juillet



Elon Musk a confirmé sur les médias sociaux que Tesla lancera le Model 3 vendredi prochain. Les premiers consommateurs en prendront possession à la fin du mois. Le Model 3 offrira une autonomie de plus de 345 kilomètres par charge d'électricité et coûtera 35 000 $ US pour le modèle de base. Avec ce nouveau modèle, Elon Musk cible un nouveau segment de marché, celui du milieu de gamme, une étape clé pour Tesla.

Fondé en 2003, Tesla Motors compte aujourd’hui 17000 employés. Fort d’une stratégie de positionnement en 4 étapes fort astucieuse (Roadster – voiture sport ; Modèle S – voiture de luxe ; Modèle X – multisegment VUS Minivan ; Modèle grand public – Model 3), Tesla Motors s’attaque au marché une bouchée à la fois en prenant bien soin de faire tomber les préjugés à l’égard de la voiture électrique.

En effet, comme je l’indique à Gilles Parent en entrevue, les voitiures Tesla se distinguent par cinq éléments : la carrosserie (la Roadster était montée sur un châssis de Lotus), les couleurs uniques, l'accélération, la vitesse de croisière et l'autonomie. 

Pour garantir l’alimentation en électricité, Tesla Motors a construit un système de borne à l’échelle de l’Amérique du Nord. Il faut dire que la borne électrique de Tesla est alimentée à l’énergie solaire, un autre produit fabriqué… par l’architecte de Tesla - Elon Musk. 

Car Tesla n'est pas seulement un constructeur automobile. Elle s’intéresse aussi à l'innovation énergétique. En 2018, une usine produira des batteries destinées au stockage fixe pour les entreprises et les résidences.

Parler de Tesla Motors, c’est parler de son joueur clé : Elon Musk. Ingénieur de formation, Musk naît en Afrique du Sud. Il émigre par la suite au Canada puis s’installe définitivement aux États-Unis. Véritable Steve Jobs du 21e siècle, Elon Musk fonde sa première entreprise à 23 ans, Zip2, un bottin téléphonique sur le Web. 

Musk vend Zip2 à 27 ans, à COMPAQ, pour la somme de 307 millions $. Il crée ensuite coup sur coup SolarCity, une firme de panneau solaire, SpaceX, une entreprise spécialisée dans l’exploration spatiale et PayPal qu’il vend à Ebay pour 1,5 milliard $ à 30 ans. 

Mine de rien, Tesla Motors, son dernier joyau, est un exploit remarquable : c’est la première nouvelle entreprise dans le secteur automobile nord-américain à survivre en 90 ans. Autre distinction significative : Tesla Motors nous vient de Silicon Valley et non de Détroit. 

Comme si cela ne suffisait pas, la Tesla est vendue principalement par l’entremise de son site Internet. Véritable révolution dans le monde du marketing automobile, Tesla risque donc de révolutionner non seulement la manière de se déplacer, mais aussi la manière de vendre et d’acheter des véhicules automobiles. Signe du destin et sans surprise, des regroupements de concessionnaires tentent déjà à bloquer la vente de voiture sur Internet.

vendredi 9 juin 2017

Décès d'Adam West, le Batman de la série TV



Adam West, qui a joué le rôle de Batman de 1966 à 1968 au réseau ABC, est décédé un peu plus tôt aujourd’hui à l’âge de 88 ans des suites d'une leucémie.

Comme je le mentionne en entrevue au 985 FM, malgré une cinquantaine de films, une centaine d'apparitions à la télévision dans des rôles divers et des voix hors champ pour Family Guy et les Simpsons, le personnage de Batman aura collé à Adam West jusqu’à la fin de sa vie.

On ne peut pas parler du Batman d’Adam West sans évoquer les méchants (une bonne douzaine) et bien sûr, les gadgets du superhéros, entre autres, la batmobile, la batcoptère, les batmenottes et le batsignale.

À l’ère de la télévision naissante dans les années soixante, la série télévisée Batman – plus de 120 épisodes entre 1966 et 1968 sur la chaîne ABC – va contribuer à mettre au goût du jour le personnage de Batman et à faire d’Adam West une superstar l'espace d'un instant.

Les films de Batman dans les années 80 vont ensuite relancer la franchise originale à la TV et donner naissance à une nouvelle génération de fans.

Fait à signaler, le film de Batman lancé en 1984 repose davantage sur la psychologie des personnages imaginés par les créateurs originaux que sur le personnage de la série télévisée de ABC dans les années 60.

En outre, le film est lancé au moment où la franchise de Batman traverse sa plus importante crise : baisse de vente, rumeurs de fin de parution, assassinat puis renaissance de Robin, etc.

On retrouve dans le personnage de Batman, créé en 1939 par Bob Kane et Bill Finger, des thèmes éternels (le personnage binaire, orphelin et costumé), des personnages archétypaux (le Joker, le Penguin, la Catwoman, le Sphinx, Mr Freeze), une ville maudite (Gotham City) et un faire-valoir ou sidekick, Robin, qui permit d’ailleurs à l’époque de doubler les ventes de bandes dessinées Batman en kiosque.

Batman est le 2e personnage le plus populaire de l’histoire des comic books derrière Superman et devant Spiderman, selon IGN Top 100 Comic Book Heroes of All Time.

Pour maximiser les chances de réussite de ce super héros dont les ventes ont frisé le million de copies durant le golden age des comic books, Batman profite de la machine de DC Comics (et sa première incarnation National Publications), l’un des deux géants du comic books avec Marvel qui appartient maintenant à Disney.

L’efficacité du personnage original repose aussi sur la personnalité de Batman, un personnage sombre qui aime tuer et accepte parfois de transgresser la loi pour s’attaquer au mal. 

Mais ce qui fera l’originalité du Batman incarné par Adam West, c’est son côté amusant, surjoué, kitch, un véritable théâtre de l’absurde, reflet de la contre-culture du moment (ou peut-être une satire ?).

jeudi 25 mai 2017

Star Wars fête son 40e anniversaire

La franchise Star Wars/La Guerre des étoiles fête aujourd’hui son 40e anniversaire.

Depuis le lancement du premier Star Wars le 25 mai 1977 dans 45 salles (contre 2655 salles de nos jours), George Lucas a plus d’une fois fait preuve d'un sens aigu de la mise en marché, d’abord en révolutionnant l’univers des effets spéciaux (il fonde Industrial Light and Magic ou ILM), ensuite en réinventant le monde du son grâce à THX Ltd, du jeux vidéo avec LucasArts, de la post-production et mixage son avec Skywalker Sound et de l'animation avec le célèbre studio Pixar.

Personnellement, jamais je n’oublierai le « lightsaber » (« sabre de lumière », ou « sabre lumineux »), les pistolets lasers, le double coucher de soleil sur la planète Tatooine ou les chasseurs X-wing.

Pour la petite histoire, le premier projet intitulé The Star Wars contient 14 pages écrites à la main. 

Monsieur Lucas comprend dès le départ l'importance de créer un monde féérique. Pour ce faire, il n’hésite pas à choquer l'industrie.

Ainsi, il fait débuter chacun de ses films non pas par un générique, mais par un texte déroulant à l'horizontal et présentant l'intrigue, fortement inspiré des débuts de Flash Gordon, faut-il le préciser.

Lucas sera d’ailleurs poursuivi par la Directors Guild of America et de la Writers Guild of America à cause de son refus de débuter ses films par un générique.

Par ailleurs, les films de la série Star Wars de George Lucas utilisent une formule éprouvée, inspirée des écrits de Joseph Campbell.   

Star Wars, c’est le voyage initiatique d’un héros. La série cristallise l’éternel combat entre le bien et le mal avec ses héros et méchants, princes, magiciens et ogres. 

Le premier film sort en 1977, en pleine crise politique et économique. La galaxie de Star Wars est cosmopolite. L’histoire est simple :

  • Un chevalier noir : Darth Vader.
  • Une demoiselle en détresse : la princesse Leia.
  • Un appel à l’aide : R2D2.
  • Un prince charmant qui passe à l’âge adulte : Luke Skywalker.
  • Une mission : délivrer la princesse du méchant.
  • Une aide surnaturelle : un guide, un maître.
  • Un talisman magique : le sabre-laser de son père.
  • Un pouvoir spirituel : la force et Yoda.
  • Des partenaires : Chewbacca et Han.
  • Un labyrinthe : l’Étoile Noire.
  • Un dragon et/ou des monstres : ils abondent.
  • La chasse : les batailles en chasseurs X.
  • La trahison : Lando livre Han à Vader.
  • Les tentations : « sois mon allié ».
  • Le mariage mystique
  • La résurgence du mal : les nombreuses vies du mal.
  • La descente aux enfers : les difficultés s’accumulent.
  • La réconciliation avec le père
À l’évidence, George Lucas est un conteur de grand talent. Il entre à l’University of Southern California pour y étudier le cinéma et tourne son premier film: THX 1138. C’est là qu’il devient un passionné de contes et de légendes. En cours de réflexion, il découvre un livre clé qui va changer sa vie : Les héros sont éternels de Joseph Campbell.

Quand on lui demande d’expliquer le processus créatif relatif à la création de Star Wars, Lucas déclare : « J’ai d’abord essayé d’adapter certains grands principes de la mythologie à mon histoire. Comme cela ne fonctionnait pas, j’ai finalement décidé de laisser tomber et de me concentrer à la rédaction de l’histoire à part entière. J’ai découvert, en me relisant, que tous les principes mythiques étaient présents. »

En entrevue, il affiche une fascination pour le mythe. « Toutes les histoires mythiques possèdent une réserve commune d’images et de symboles », aime à répéter Lucas.

Pour respecter la structure mythique, le héros doit se couper du monde ordinaire, puis subir une série d’épreuves : l’initiation. Luke, l’adolescent rebel, avide d’aventures, se métamorphose ensuite en héros. Au cours de son itinéraire, il croise ogres et magiciens, labyrinthes et pièges.

Cette recette a permis à George Lucas de générer des ventes remarquables. Jusqu’à maintenant, on parle en effet de recette dépassant les 36 milliards $.

(En passant, suite aux ventes décevantes des produits associés au film Godzilla en 1998, c’est Lucas qui va racheter la production invendue pour ensuite la faire fondre et la transformer en poupée Star Wars ! Brillant le monsieur !)

En cours de route, Lucas devient un control freak. Il sélectionne les cinémas qui présenteront son film ; il exige de se faire payer à chaque semaine plutôt qu’aux deux semaines ; il exige qu'on lui donne la salle la plus grande du cinéma ; il interdit les publicités avant ses films ; et le film doit rester à l’affiche au moins douze semaines dans chaque salle.

Lucas développe aussi le concept de teasing afin d'annoncer le lancement prochain d'un autre film de la saga. Mais comme il génère jusqu’à 10 % des profits de la Fox certaines années, on laisse libre cours à ses demandes.

Il est vrai que les différents films de la série ont donné naissance à des jeux vidéo, des romans, des bandes dessinées, et bien sûr, des poupées pour hommes ou figurines, si vous aimez mieux.

Pas mal pour un gars qui accepta de réduire son cachet de moitié pour financer la fin du tournage de son premier film au milieu des années 70 en échange des droits sur les produits dérivés.

Une autre approche qui a d’ailleurs changé de fond en comble l’industrie du cinéma et permis à Lucas d’être l’un des actionnaires les plus importants de Kenner qui deviendra par la suite Hasbro, l’un des deux géants du jouet avec Mattel...

mardi 23 mai 2017

Décès de l'acteur Roger Moore


Roger Moore, l’acteur britannique qui a joué le rôle de Simon Templar dans la série télévisée Le Saint et de l’agent 007 dans sept James Bond est décédé mardi en Suisse à l’âge de 89 ans.

Moore était l’un des 6 acteurs qui incarneront James Bond au cinéma. Les autres sont George Lazenby, Sean Connery, Timothy Dalton, Pierce Brosnan et le très talentueux Daniel Craig.

Curieusement, c’est Cary Grant qui est le premier pressenti pour incarner James Bond au cinéma en 1962. Puis on pense à Roger Moore qu’on élimine parce que trop beau pour incarner le rôle du viril agent secret James Bond. Et pourtant, après le retrait de Connery, Moore deviendra le nouveau visage de James Bond, de Live and Let Die (Vivre et laisser mourir) en 1973 jusqu’à A view to a kill (Dangereusement vôtre) en 1985.

James Bond, c’est l’histoire de son créateur, l’écrivain Ian Fleming, ex-reporter et ex-agent secret britannique qui cherche à s’évader par l’écriture lors d’un séjour en Jamaïque en 1952. Il faut dire que Fleming est sur le point de se marier. 

Dans ce contexte, au bord de la plage, Fleming rêve de femmes, d’aventure et de suspense. Au bout de six semaines, il accouche d’un premier roman intitulé Casino Royale, mettant en vedette un certain James Bond, un agent secret qui prendra quelques années à s’affirmer aux États-Unis.

Initialement, seulement 4000 copies seront vendues du premier livre de Fleming au sud de la frontière. Puis, coup du destin, un certain John F. Kennedy, président des États-Unis, classera les aventures de Bond parmi ses 10 meilleures lectures de l’été dans le magazine Life. C’est le début d’une grande saga.

Fleming, en écrivain talentueux, comprend dès le départ l'importance d’affubler son héros d’un nom porteur. Pourtant, par pur hasard, il reconnaîtra avoir retenu le nom « James Bond » après être tombé sur un livre consacré à l’ornithologie et dont l’auteur est un certain… James Bond.

Momentanément, l’adaptation télévisuelle du roman Casino Royale en 1954 par la CBS (pour un montant de 1000 $ payé directement à Fleming) mettra en vedette l’agent américain « Jimmy Bond ». Mais rapidement, Bond redeviendra un agent britannique au service de la reine dans le film Dr. No lancé en 1962.

Exception faite de ce faux pas, on retrouvera dans la marque James Bond des romans bien ficelés, des thèmes éternels (les oppositions Bond/le méchant, le méchant/la femme, la femme/Bond, le monde libre/l’URSS et l’amour/la mort) et des personnages archétypaux (Bond, le beau, viril, macho, intelligent et loyal agent secret amateur de golf, de gambling, de ski ou de parachute ; le méchant, monstrueux, laid, gros, petit ou chauve multimillionnaire et tricheur).

Par ailleurs, les 12 romans de James Bond écrits par Ian Fleming (10 publiés de son vivant / 2 à titre posthume) reposeront sur une structure invariable qui sera éventuellement reprise avec humour par la série de films d’Austin Powers. Je répète : Bond séduit la femme mais finit toujours par la perdre…

Pour couronner la formule Fleming, des voitures (Aston Martin, BMW, etc.), des fusils (dont le fameux Beretta 418, un fusil de femme faut-il le préciser), des gadgets, de l’alcool, des destinations à faire rêver et de jolies filles.

Cette recette réglée au quart de tour permettra à Fleming de choisir de son vivant six auteurs qui poursuivront la tradition Bond après sa mort en 1964.

Avant son décès, Fleming vendra les droits cinématographiques à court terme de James Bond à Harry Saltzman, un Canadien née à Sherbrooke et à Albert Brocoli, un Américain, pour la somme initiale de 50 000 $.

Brocoli et Saltzman formeront une entreprise, Eon, pour gérer le développement créatif de James Bond sur le grand écran. Éventuellement, Saltzman vendra ses parts à United Artist devenue depuis MGM.

Les films de la série donneront naissance à des jeux vidéo, des trames musicales et des bandes dessinées.

Au total, les ventes de la marque James Bond, incluant celles des produits dérivés, s’élèvent aujourd’hui à plus de 5 milliards $. Cela fait de James Bond l’une des trois plus importantes franchises de tous les temps avec Harry Potter et Star Wars.

À eux seul, les romans de James Bond ont dépassé le cap des 100 millions de copies vendues. On estime aujourd’hui que plus de 2,5 milliards de paires d’yeux ont vu les films de James Bond en salle depuis 1962. Pas mal pour un héros que William Plomer, l’éditeur initial de le série James Bond, trouvera un peu ennuyeux.