Aucun message portant le libellé YouTube. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé YouTube. Afficher tous les messages

mercredi 4 octobre 2017

Lancement des pubs TV de 6 secondes


Après YouTube et Facebook, c’est au tour des réseaux de télévision d’introduire un nouveau format publicitaire : l’annonce de SIX secondes. On peut désormais en voir pendant les matchs de la NFL sur le réseaux FOX.

À une certaine époque, comme je le mentionne à Gilles Parent du FM93, la publicité présentée au petit écran devait durer 60 secondes. Puis, au milieu des années soixante, les annonceurs décidèrent de contourner l’augmentation des tarifs publicitaires en employant des commerciaux de 30 secondes, puis de 15 secondes.

Les premiers messages de 15 secondes sont apparus à la télévision américaine en 1983. À cette époque, ABC et NBC ont commencé à offrir des publicités de 15 secondes en groupe de deux. Au Canada, les premiers messages de 15 secondes sont apparus en 1985.

Pour la petite histoire, les publicités de 15 secondes ont fait leur apparition à la suite d’un procès devant les tribunaux américains. Au début des années quatre-vingt, la firme Alberto-Culver a poursuivi les grands réseaux américains pour obtenir le droit de diffuser des messages de 15 secondes. La compagnie gagna sa cause en justice. Les messages de 15 secondes étaient nés.

Selon les études, les messages de 15 secondes sont de 60% à 80% aussi efficaces que ceux de 30 secondes. En plus de coûter moins cher qu’une publicité de 30 secondes, un message de 15 secondes a deux avantages marqués. Premièrement, il vous permet d’étirer votre budget médias. Deuxièmement, il augmente votre fréquence d’exposition.

Dans les faits, le 15 secondes est recommandé pour annoncer des marques établies. Une étude de l’Association nationale des publicitaires des États-Unis indique que les publicités de 15 secondes peuvent être très efficaces, sauf si la nouveauté est l'argument clé.

Si vous voulez augmenter l’efficacité d’un message de 15 secondes, la firme McCollum/Speilman suggère de respecter les principes suivants : soyez simple, ne faites pas une version remixée d’un commercial de 30 secondes, faites preuve d’imagination et utilisez les publicités de 15 secondes pour susciter le rappel.

Dans l'industrie publicitaire, les créateurs professionnels vous diront qu’il est plus difficile de faire un bon message de 15 secondes qu’un bon message de 30 secondes. En effet, il n’est pas toujours facile de tout dire en 15 secondes. Cela explique probablement pourquoi le 30 secondes reste malgré tout le format de choix à la télévision.

Les messages de 30 secondes ont dominé le paysage télévisuel pour la première fois en 1970. Ils mettaient ainsi fin au règne des messages de 60 secondes.

Selon le Media Directors Council, une publicité de 30 secondes est de 70 % à 90 % aussi efficace qu’une publicité de 60 secondes. Pour l'instant, le commercial de 30 secondes reste donc le choix le plus sûr en publicité télévisée aux États-Unis comme à TVA, V, Astral ou Radio-Canada.

mercredi 2 mars 2016

Est-ce que le marketing de Donald Trump va le propulser à la Maison Blanche?




Dans le cadre de l’émission Mario Dumont, animée par Mario Dumont à l’antenne de TVA et LCN, nous nous sommes intéressés aujourd’hui au phénomène marketing Donald Trump.

Qu’on aime ou qu’on aime pas, le marketing politique à la sauce Trump est d’une redoutable efficacité.

Construire un personnage politique comme Donald Trump est une opération délicate. Il faut un positionnement clair (« Je ne suis pas un politicien – je suis l’anti-establishment »), un slogan fort (« Make America Great Again ») et une image limpide qui se résume généralement en quelques mots.

Qui est Donald Trump ? Trump est un riche homme d’affaires toujours habillé en veston-cravate rouge ou jaune ou bleu, un magnat de l’immobilier, un négociateur féroce, un auteur à succès et une star de la télé-réalité. Sa troisième épouse est une ancienne top model. Voilà, tout a été dit !

À l’ère des médias sociaux, il faut évidemment maîtriser les outils de la nouvelle communication. Et dans ce cas, Trump s’en fait une spécialité : Twitter, YouTube et Facebook. Autant d’outils qu’il emploie pour orienter le débat ( « Un autre sondage me place en tête»), corriger le tir, répondre à un adversaire démocrate ou insulter un opposant républicain, que ce soit John McCain, la famille Bush.

Tout comme Bernie Sanders du Parti démocrate, Donald Trump sait tabler sur certains mouvements sociaux forts qui agissent souvent comme de gigantesques aspirateurs capables de vous déplacer vers le haut quand ils sont habilement employés.

À cet égard, Trump est dans une classe à part. Il débute chaque allocution par trois petites phrases simples qui le positionnent dans la tête de l’électeur : « Je ne ferai pas dans la rectitude politique… avec moi on fêtera à nouveau Noël » ; « Je ne vais pas m’excuser, fini la rectitude politique » ; et « Je ne veux pas votre argent, je suis un milliardaire indépendant de fortune contrairement à mes opposants ».

L’intuition Trump lui permet de saisir une autre balle au bond : le mépris et le cynisme grandissants des gens à l’égard des médias traditionnels qui s’expriment chaque jour dans les médias sociaux et dans les conversations autour de la cruche d’eau. Il faut voir la réaction du public dans la salle pour s’en convaincre. 

Dans sa quête du pouvoir, Donald Trump accepte que sa marque ne plaira pas à tous. C’est l’une des clés du succès en politique spectacle.

À l’évidence, sur le plan du marketing politique, Trump est dans une classe à part, un communicateur d’exception qui sait lire avec beaucoup de talent l’électorat américain qui n’est jamais sorti de la crise financière de 2008 ; le sentiment que les élites républicaines ont trahi les électeurs naturel de ce parti centenaire. Car le problème, il est là, entier.

mercredi 24 février 2016

Comment expliquer le succès de Donald Trump




Aux États-Unis, les résultats de la primaire d’hier soir au Nevada indiquent que l'effet Trump est réel. Reste à savoir si Monsieur Trump sera capable de maintenir la cadence et de décrocher une majorité de voix lors de la convention du Parti républicain à Cleveland.

Chose certaine, qu’on aime ou qu’on aime pas, le marketing politique à la sauce Trump est d’une redoutable efficacité.

Comme je le rappelle en entrevue à Benoît Dutrizac, construire un personnage politique comme Donald Trump est une opération délicate. Il faut un positionnement clair («Je ne suis pas un politicien»), un slogan fort («Make America Great Again») et une image limpide qui se résume généralement en quelques mots.

Qui est Donald Trump ? Trump est un riche homme d’affaires toujours habillé en veston-cravate rouge ou jaune ou bleu, un magnat de l’immobilier, un négociateur féroce, un auteur à succès et une star de la télé-réalité. Sa troisième épouse est une ancienne top model. Voilà, tout a été dit !

Au-delà de ces quelques éléments de branding susceptibles de plaire à un public plus large, Donald Trump a analysé finement son électorat primaire. Pour un, il a compris que le Parti républicain est une coalition fondée sur trois éléments : religion, économie de marché et armée.

En ce sens, Donald Trump annonce que s’il est élu président des États-Unis, le pays aura une armée forte (« tellement forte que nous n’aurons pas à l’utiliser » comme il le répète constamment dans ses discours), une économie ravigotée et des victoires par-dessus victoires sur le plan international (« winning, winning, winning »). Dans ce dernier cas de figure, il se positionne clairement à l’encontre de Barack Obama jugé trop faible par les républicains.

Dans un aspect moins convaincant de son discours et pour plaire au lobby religieux, il nous rappelle aussi que son livre favori est la Bible. J’ai mes doutes…

Comme l’ont montré des générations de politiciens avant lui, le marketing politique repose sur des lois immuables, par exemple la capacité d’identifier des ennemis de la nation. Pour Donald Trump les ennemis s’appellent Mexique, Chine, Japon, Iran et ISIS, et il adopte pour chacun d’entre eux une position sans appel.

La notion de mur entre le Mexique et les États-Unis est un bon exemple. La phrase slogan « Take the Oil » en lien avec ISIS est un autre exemple.  

À l’ère des médias sociaux, il faut évidemment maîtriser les outils de la nouvelle communication. Et dans ce cas, Trump s’en fait une spécialité : Twitter, YouTube et Facebook. Autant d’outils qu’il emploie pour orienter le débat ( « Un autre sondage me place en tête»), corriger le tir, répondre à un adversaire démocrate ou insulter un opposant républicain, que ce soit John McCain, la famille Bush.

Trump a une autre qualité qui le démarque de la compétition républicaine. Tout comme Bernie Sanders du Parti démocrate, Donald Trump sait tabler sur certains mouvements sociaux forts qui agissent souvent comme de gigantesques aspirateurs capables de vous déplacer vers le haut quand ils sont habilement employés.

À cet égard, Trump est dans une classe à part. Il débute chaque allocution par trois petites phrases simples qui le positionnent dans la tête de l’électeur : « Je ne ferai pas dans la rectitude politique… avec moi on fêtera à nouveau Noël » ; « Je ne vais pas m’excuser, fini la rectitude politique » ; et « Je ne veux pas votre argent, je suis un milliardaire indépendant de fortune contrairement à mes opposants ».

L’intuition Trump lui permet de saisir une autre balle au bond : le mépris et le cynisme grandissants des gens à l’égard des médias traditionnels qui s’expriment chaque jour dans les médias sociaux et dans les conversations autour de la cruche d’eau. Il faut voir la réaction du public dans la salle pour s’en convaincre. 

Dans sa quête du pouvoir, Donald Trump accepte que sa marque ne plaira pas à tous. Plus facile à dire qu’à faire. C’est l’une des clés du succès en politique.

Pour un maniaque de marketing politique comme moi, l'effet Trump est un phénomène rare et donc fascinant à observer.

Comme le montre les cotes d’écoute aux débats des chefs, c'est devenu le principal attrait de cette campagne à la chefferie du Parti républicain.

D’autres avant lui ont tenté le même coup avec peu de succès : Steve Forbes et sa flat tax ou Ross Perrot et ses infopubs.

Mais à l’évidence, sur le plan du marketing politique, Trump est dans une classe à part, un communicateur d’exception qui sait lire avec beaucoup de talent l’électorat américain qui n’est jamais sorti de la crise financière de 2008. Car le problème, il est là, entier.

jeudi 10 décembre 2015

Conférence sur les médias sociaux à Toronto


C’est avec plaisir que je participais ce matin à la conférence Tac2015. C’est sous le thème « Oser innover » que le service Formation professionnelle du CFORP organisait sa troisième conférence provinciale. Près de 250 personnes participantes venant des 70 écoles accompagnées se réunissaient pour profiter des conférences, des ateliers, du salon des exposants et de cette occasion de réseautage. 

Ma conférence offrait aux directions d’écoles de langue française de l’Ontario et au personnel enseignant l'occasion de se familiariser avec les principes, les notions et les techniques relatives au marketing efficace à l’ère numérique. À l'aide d'exemples concrets, je livrais l’ABC du marketing, c'èst-à-dire ce qu'il faut savoir pour vendre efficacement nos écoles à la communauté francophone de l’Ontario sur les plans du marketing Internet, des relations publiques, de l’image et du positionnement.

Voilà une conférence qui brossait un tableau de l'univers du marketing Internet avec en toile de fond une question cruciale : Comment tirer le maximum de chaque dollar investi en marketing Internet et éviter certaines erreurs coûteuses ? Voici d'ailleurs un résumé visuel en deux temps résumant l'essentiel de mon propos. Merci à Joel Charlebois pour les jolies dessins :-)

mardi 10 février 2015

Le marketing Fifty Shades of Grey

À l'occasion du lancement très attendu du film Fifty Shades of Grey (Cinquante nuances de Grey, en français) de l’auteure E.L. James sur les écrans durant la fin de semaine de la Saint-Valentin, il m’apparaît opportun de se pencher sur le marketing de ce film inspiré des romans du même nom.

La marque Fifty Shades of Grey regroupe trois romans soft porn (certains diraient «mommy porn») écrits par une Britanique, E.L. James, une fan de Twilight.

À l'origine, l'auteure alimente internet de ses histoires. Elle construit ainsi sa communauté de lecteurs au fil du temps et des réactions des lectrices. 


Fort de son succès, elle décide en 2011 de publier son premier roman à compte d’auteur chez Writers’ Coffee Shop, un éditeur basé en Australie. Le succès est instantané : elle vend 25 millions de copies en 4 mois (copies papier et e-books) !

Fifty Shades of Grey devient ainsi le premier livre à avoir vendu 1 million de copies sur Kindle.


Comment expliquer ce succès ? Tout d'abord, on trouve dans la marque Fifty Shades of Grey des personnages archétypaux, mais surtout, le sexe raconté d’un point de vue féminin.

Dans cette trilogie qui a généré jusqu’à maintenant des revenus de 95 millions $ à l'auteure en 2012 uniquement, le héros principal, 
Christian Grey (Jamie Dornan)  est un homme riche, beau et expérimenté. Il conduit une Audi, possède un penthouse, un hélicoptère et une garde-robe à rendre jalouse n’importe quelle femme. De son côté, Anastasia Steele (Dakota Johnson) est une fille inexpérimentée et un brin naïve.

Pour maximiser les chances de réussite du lancement du film Fifty Shades of Grey, Universal Pictures et Focus Features ont payé 5 millions $ pour les droits du film. 


La stratégie à adopter pour le lancement du premier film a nécessité 3 ans de travail acharné afin de comprendre ce que le public cible veut voir.

On voulait comprendre le succès de ces trois livres qui, pour plusieurs, sont particulièrement redondants et mal écrits. Conclusion de ce long travail d'analyse : il faudra utiliser la stratégie pelures d'oignon pour maintenir l'intérêt des cinéphiles.

Afin de ne pas trop choquer certains cinéphiles que le BDSM pourrait rebuter, Universal a donc adopté une stratégie « par ordre croissant», ceci afin de titiller et de maintenir l’intérêt pour la sortie du film.

Concrètement,  sur le plan des relations publiques, cela signifie qu'on a donné l’information à la pièce pour assurer et maintenir l’intérêt des fans. Ainsi, la machine à rumeurs média a souvent laissé un doute dans l’esprit du lecteur afin de susciter l’intérêt des fans avec des photos spectaculaires diffusées au compte-gouttes.


Évidemment, on ne manque jamais de mentionner que le film Fifty Shades of Grey est peut-être un peu trop osé pour les plus jeunes – il a reçu la cote R aux États-Unis mais pourra être vu par les enfants de 13 ans en France… Un vieux truc qui garantit bien sûr l’intérêt des différents publics !

Un moyen d’attirer l’attention car selon la critique, 20 % du film seulement repose sur le sexe – le producteur prétend plutôt que 50 % est consacré à des scènes osées ! Qui dit vrai ?

Dans le même sens, sur le plan publicitaire, la première campagne de publicité imprimée utilisait le noir et blanc. De son côté, la campagne d’affichage plus récente montre Dakota Johnson (Anastasia Steele) dans une pause suggestive avec la mention « Curieux ? ». 


À l’instar du film Hunger Games, dans la publicité, on emploie des citations célèbres des romans tel que « Monsieur Grey va vous voir maintenant ». On cible des séries télévisées susceptibles de rejoindre massivement des femmes comme Scandal.

Mais à l’évidence, le succès de Fifty Shades of Grey repose au final sur une extraordinaire machine de marketing s'appuyant sur le marketing web.

Conscient de la diversité des publics – de leur âge en particulier – on retrouve entre autres sur la bande sonore les Rolling Stones et Beyonce. Cette dernière à d'ailleurs joué un rôle important dans la stratégie Instagram du film.

À l’ère d’Internet, l’opération marketing d’Universal a aussi misé sur l’utilisation des médias sociaux comme Facebook (7.3 millions de fans sur la page destinée au phénomène Fifty Shades of Grey) et Pinterest dont 71 % de l’auditoire est féminin.

Sur Twitter, 86 % des 490 000 messages reliés au film lors de la dernière semaine étaient l’œuvre de femmes (un chiffre supérieur à Hunger Games) et 65 % de ces mentions étaient positives.

Après tout, la marque Fifty Shades of Grey de Madame James doit son succès initial au marketing internet, aux médias sociaux, aux blogues et aux sites de nombreuses admiratrices dont DivaMoms.com. Il faut se souvenir que c’est suite à cette folie de marketing viral que le géant Random House a fait éventuellement l’acquisition des droits du roman.

Sur le site lié à la promotion du film, il est possible de poser sa candidature pour devenir une employée de Grey Enterprises… mais en réalité, en remplissant un court questionnaire, on s’abonne à une liste d’envois afin d’être tenu informé des derniers développements liés au lancement du film. Génial !

Par ailleurs, on peut retrouver sur YouTube la bande-annonce originale lancée le 24 juillet 2014. L'an passé, cet pub a été vue 93 millions de fois sur YouTube seulement (100 millions de fois en une semaine si on additionne tous les supports sur lesquels se retrouvait la bande-annonce originale).

Plus récemment, une nouvelle bande-annonce a été vue 7 millions de fois ! C’est sans compter le Today Show de NBC qui a eu l’exclusivité des images sur le plateau et un concours destiné aux fans du film.

Au-delà des chiffres de vente des livres, le succès de Fifty Shades of Grey se mesure par le nombre de produits dérivés sur lesquels on retrouve les héros ou les logos : vin rouge et vin blanc, produits de beauté et bien sûr, jouets sexuels.

Dans ce qui promet d'être une recette mille fois copiée, cette stratégie de relations publiques a permis à Fifty Shades of Grey de générer des pré-ventes aux guichets qui dépasseraient celles de plusieurs autres blockbusters dont Hunger Games.

Évidemment, la vente de romans a facilité les choses en préparant le terrain. Depuis le lancement du premier roman de la trilogie, les 3 romans de la série se sont écoulés à plus de 100 millions d’exemplaires (copies e-books et imprimées).

mercredi 3 décembre 2014

Bell Média lance Crave TV

Bell Média a dévoilé ses plans aujourd'hui pour le lancement de Crave TV, un service de visionnement en ligne qui sera lancé le 11 décembre prochain. 

Le service Crave TV offrira aux abonnés des séries TV exclusives, des comédies et des documentaires. Ce service de visionnement sur demande en ligne qui entrera directement en compétition avec Netflix coûtera 4 $ par mois. 

Parmi les « exclusivités » de Crave TV, on comptera la comédie Seinfeld. Plus tôt cette année, Bell avait aussi annoncé qu'elle avait obtenu les droits canadiens exclusifs de HBO pour les séries The Sopranos, Sex and the City, The Wire et Six Feet Under.

Sans surprise, les clients de Telus Optik TV, Bell Tele Fibe et Bell Aliant FibreOP TV auront accès au service de visionnement sur demande de Crave TV au moment du lancement du service par Bell. 

Les clients pourront également visionner le contenu sur des applications mobiles, le web, les consoles de jeux et les téléviseurs intelligents (ITV). 

Ce développement constitue un tournant important dans la guerre que se livre depuis plusieurs années Netflix et les fournisseurs de télévision par câble et par satellite au Canada.

Historiquement, les compagnies de diffusion par câble et par satellite percevaient Netflix comme un compétiteur pas très dangereux. Après tout, Netflix a pendant longtemps concentré ses activités dans le domaine de la location de DVD. 

À cette époque, Netflix « c’est ce qui permettait aux gens d’éviter les amendes consécutives au retour des DVD en retard ». C'est d'ailleurs ce qui explique la création de la firme en 1997 - un DVD d'Apollo 13 retourné en retard.

Depuis ce temps, les choses ont bien changé chez Netflix. De nos jours, la firme de Los Gatos en Californie est présente dans plus de 40 pays et elle est responsable de plus du tiers du trafic internet en Amérique du Nord en soirée. Mieux encore, Netflix compte au-delà de 50 millions de clients à travers le monde !

Dans les faits, il faut dire que le réflexe premier de la nouvelle génération de clients consiste de plus en plus à abandonner la télévision par câble et par satellite, perçue comme étant trop dispendieuses, pour le service Netflix, disponible sur des tonnes de plateformes : iPhone, iPad, Android, Apple TV, Roku, Xbox, Playstation, télévision intelligente, tablettes, écrans d’ordinateur, etc.

En parallèle, Hulu, Apple, Google, Amazon et Microsoft ont aussi lancé divers modèles de distribution du contenu télévisuel permettant de court-circuiter le modèle traditionnel fondé sur les fournisseurs de télévision par câble et satellite. 

Dans ce contexte hautement compétitif, les fournisseurs de télévision par câble et satellite font donc un nouveau calcul en ce qui a trait à la création, la distribution et la consommation du contenu télévisuel.

Pour un, la création de Crave TV et autres services du même genre pourrait devenir un argument fort pour conserver les clientèles naturelles et ralentir la migration des clientèles plus jeunes vers le service Netflix.

En outre, les fournisseurs de télévision par câble et satellite constatent que les clients de Netflix possèdent souvent des connexions plus rapides, donc plus payantes pour les fournisseurs de signaux internet, des produits qu’offrent les fournisseurs de signaux TV. 

Dans sa quête de séduction auprès des fournisseurs de télévision, Netflix se comporte d’ailleurs de plus en plus comme un réseau de télévision classique, entre autres, en développant ses propres séries comme House of Cards et Orange is the New Black

En outre, Netflix a conclut des accords avec des studios de cinéma, pensons à DreamWorks, Paramount Pictures, Lions Gate Entertainments et MGM, par exemple. Netflix a même remporté un premier prix Emmy l'a dernier pour une série offerte exclusivement par l'entremise d'internet. 

Chose certaine, les câblodistributeurs doivent s’ajuster dès que possible à quatre phénomènes clés, des facteurs qui menacent leur survie : (1) le déploiement actuel des réseaux de fibre optique à la Bell, lesquels permettent l'émergence d'un Netflix ; (2) la fin de la télévision de rendez-vous ; (3) la multiplication des plateformes permettant de visionner du contenu télévisuel (téléphone intelligent et tablette numérique) et (4) le déploiement rapide de la télévision intelligente.

Aux États-Unis, plus de 20 % des foyers possèdent déjà un téléviseur branché directement sur Internet (33 % en 2016). Ces consommateurs de télévision ont déjà accès à Netflix dans le confort de leur foyer.

C’est sans compter les 350 milliards $ de revenus publicitaires en jeu à la télévision, des dollars qui pourraient migrer au gré des cotes d’écoute et des clientèles qui abandonnent chaque jour le câble ou le satellite.

Tout cela au moment où on apprend par l'entremise de la Presse canadienne (PC) que le gouvernement canadien dévoilera prochainement un plan afin d'obliger les fournisseurs de télévision par câble et satellite à offrir aux clients la possibilité de payer les services à la carte. 

Pas de doute possible, la télévision est au cœur d’une mutation d’importance qui aura des conséquences majeures sur les Videotron, Bell Télé, Cogeco, Shaw et Rogers. Des changements qui obligeront éventuellement les fournisseurs de télévision par câble et par satellites à pactiser avec l'ennemi Netflix. C’est ma prédiction.

vendredi 22 novembre 2013

Catching Fire muscle son marketing



À l'occasion du lancement cette semaine du deuxième film de la série Hunger Games : Catching Fire sur les écrans canadiens et américains, il m’apparaît opportun de se pencher sur le marketing de ces longs métrages (4 films au total) inspiré des romans du même nom (3 romans au total). 
 
On trouve dans la marque Hunger Games des romans bien ficelés mettant en vedette des jeunes âgés de 12 à 18 ans ; une société du futur à la merci d’un centre névralgique aux visées contrôlantes ; des thèmes éternels (le dépassement de soi, l’injustice, la pauvreté, l’amour, les forces du mal, la guerre des classes, la corruption) ; une téléréalité extrême et des personnages archétypaux. 

Pour maximiser les chances de réussite du lancement du film Hunger Games, la stratégie de mise en marché du premier film qui a généré des ventes de 700 millions $ à travers le monde s’était avant tout éloignée des réflexes classiques, c.-à-d. achat de publicité dans les journaux, publicité TV le jeudi soir avant la première et multiplication de la visibilité potentielle avec des affiches. 

À l’ère d’Internet, l’opération marketing de Lionsgate avait plutôt misé sur l’utilisation des médias sociaux. Par exemple, sur Facebook, on pouvait constater avec amusement que chaque district (l’équivalent de nos provinces au Canada) possédait sa propre page. Le Capitol (la capitale maudite des romans d’Hunger Games) avait également son propre compte Twitter. 

Dans le cas du lancement du deuxième film, Hunger Games : Catching Fire, on a multiplié à l’infini les bandes-annonces sur YouTube. On a aussi créé un faux magazine en ligne Capitol Couture, une parodie des magazines de mode avec de fausses entrevues et de fausses marques. 

Une promotion de Cover Girls permet aux fans de choisir un district en lien avec des codes couleur. L’affiche du film, inspiré par le travail de Kris Kuksi, met en scène Katniss. 

On a aussi établi des partenariats avec les sites internet de MTV, IGN, Yahoo Movies, Empire, MSN et Huffington Post. Qui plus est, on a alimenté en photos les plateformes Instagram, Tumblr et Facebook. 

Dans ce qui promet d'être une autre recette mille fois copiée, cette stratégie de relations publiques a permis à Hunger Games de générer des pré-ventes aux guichets remarquables. 

Évidemment, la vente de romans a facilité les choses en préparant le terrain. Depuis septembre 2008, les 3 romans de la série mettant en vedette 12 districts et 24 participants se sont écoulés à environ 26 millions d’exemplaires (copies vendues et imprimées). 

La série de trois romans est d'ailleurs le plus gros vendeur de l'histoire d'Amazon depuis mars 2012 devant la série d'Harry Potter.

Les livres de la série sont disponibles dans 38 pays et ils ont été traduits en 26 langues. Au-delà des chiffres de vente des livres, le succès d'Hunger Games se mesure par le nombre de supports promotionnels, d'objets et de vêtements sur lesquels on retrouve les héros principaux. 

Tous ces artifices marketing n’enlèvent rien aux qualités de l’œuvre de Madame Collins. Mais à l’évidence, le succès d'Hunger Games repose sur une extraordinaire machine de marketing s'appuyant au final sur les médias sociaux.

dimanche 17 novembre 2013

Publicité de Volvo mettant en vedette Jean-Claude Van Damme



La toute nouvelle publicité de Volvo mettant en vedette Jean-Claude Van Damme qui « fait » un grand écart, en équilibre sur les rétroviseurs extérieurs de 2 camions Volvo qui roulent en marche arrière, est un bijou de publicité virale. À voir absolument!

lundi 28 octobre 2013

Quel est l'outil marketing le plus efficace sur internet ?


Selon une recherche réalisée par Forrester Research auprès de 395 marketers aux États-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne, voici par ordre décroissant les outils marketing les plus efficaces sur internet. 

En première place, on retrouve les sites d'avis des consommateurs (critiques, commentaires et appréciations). Viennent ensuite les sites liés aux engins de recherche et le marketing par courriels. En queue de peloton, malgré ses 1.1 milliard de membres et son marketing ciblé, on retrouve le site de réseautage Facebook. 

lundi 14 octobre 2013

Netflix ou l’univers télévisuel en mutation



Selon Shalini Ramachandran du Wall Street Journal, Netflix serait en pourparler avec plusieurs fournisseurs de télévision par câble et satellite, dont Comcast et Time Warner Cable, afin de rendre le service de vidéo en ligne Netflix disponible directement sur leurs terminaux.

Déjà, le mois dernier, Netflix avait conclu deux ententes du genre, l’une avec une entreprise de câblodistribution britannique, la société Virgin Media, l’autre avec Com Hem, en Suède.

Ce développement constitue un tournant majeur dans la guerre que se livre depuis plusieurs années Netflix et les fournisseurs de télévision par câble et satellite.

Historiquement, les compagnies de diffusion par câble et par satellite percevaient Netflix comme un compétiteur direct. Netflix, c’est ce qui permettait aux gens de couper la corde, pour reprendre l’expression consacrée dans le monde des médias. C'est d'autant plus vrai que la firme de Los Gatos en Californie est responsable de près d'un tiers du trafic internet en Amérique du nord en soirée.

Dans les faits, le réflexe premier de la nouvelle génération consiste souvent à abandonner la télévision par câble et satellite, perçue comme étant trop dispendieuses, pour le service Netflix, disponible sur des tonnes de plateformes : iPhone, iPad, Android, Apple TV, Roku, Xbox, Playstation, télévision intelligente, tablettes, écrans d’ordinateur, etc.

En parallèle, Hulu, Apple, Amazon et Microsoft ont aussi lancé divers modèles de distribution du contenu télévisuel permettant de court-circuiter le modèle traditionnel fondé sur les fournisseurs de télévision par câble et satellite.

Dans ce contexte hautement compétitif, les fournisseurs de télévision par câble et satellite font donc un nouveau calcul en ce qui a trait à la création, la distribution et la consommation du contenu télévisuel. 

Pour un, l’accès direct des clients des câblos et des satellites à Netflix pourrait devenir un argument fort pour conserver les clientèles naturelles et ralentir la migration des clientèles plus jeunes vers le service Netflix.

En outre, comme le note le Wall Street Journal, les fournisseurs de télévision par câble et satellite constatent que les clients de Netflix possèdent souvent des connexions plus rapides, donc plus payantes pour les fournisseurs de signaux internet, des produits qu’offrent les fournisseurs de signaux TV.

Pour Netflix qui compte plus de 35,6 millions de clients, cette entente serait potentiellement intéressante, car elle permettrait aux utilisateurs de la télévision conventionnelle de passer directement et facilement à Netflix.

Par voie de conséquence, cela permettrait à Netflix d’avoir accès directement et sans tracas aux vastes clientèles des câblos et des satellites -- 100 millions de foyers aux États-Unis. Économie de temps et d’argent !

Dans sa quête de séduction auprès des fournisseurs de télévision, Netflix se comporte d’ailleurs de plus en plus comme un réseau de télévision classique, entre autres, en développant ses propres séries comme House of Cards et Arrested Development, en plus de conclure des accords avec des studios de cinéma, pensons à DreamWorks, par exemple. Netflix a même remporté un premier prix Emmy cette année pour une série offerte exclusivement par l'entremise d'internet.

Évidemment, si Comcast peut commencer à vendre des abonnements Netflix directement à ses clients de la même manière qu'il le fait déjà pour ses chaînes spécialisées et payantes, il pourrait négocier une commission fort lucrative à Netflix.

Ceci dit, selon le Wall Street Journal, le partenariat entre les câblodistributeurs et Netflix serait conditionnel à l’utilisation par les câblos de la technologie Netflix pour alimenter les terminaux.

Chose certaine, les câblodistributeurs doivent s’ajuster dès que possible à quatre phénomènes clés, des facteurs qui menacent leur survie : (1) le déploiement actuel des réseaux de fibre optique (lesquels permettent l'émergence d'un Netflix) ; (2) la fin de la télévision de rendez-vous ; (3) la multiplication des plateformes permettant de visionner du contenu télévisuel (la TV n'est plus seule) et (4) le deploiement rapide de la télévision intelligente.

Aux États-Unis, plus de 20 % des foyers possèdent déjà un téléviseur branché directement sur Internet (33 % en 2016). Ces consommateurs de télévision ont déjà accès à Netflix dans le confort de leur foyer.

C’est sans compter les 350 milliards $ de revenus publicitaires en jeu à la télévision, des dollars qui pourraient migrer au gré des cotes d’écoute et des clientèles qui abandonnent chaque jour le câble ou le satellite.

Tout cela au moment où on apprend par l'entremise de la Presse Canadienne que le gouvernement canadien dévoilera prochainement un plan afin d'obliger les fournisseurs de télévision par câble et satellite à offrir aux clients la possibilité de payer les services à la carte. 

Pas de doute possible, la télévision est au cœur d’une mutation d’importance qui aura des conséquences majeures sur les Videotron, Bell Télé, Cogeco, Shaw et Rogers. Des changements qui obligeront les fournisseurs de télévision par câble et satellites à pactiser avec l'ennemi Netflix. Parlez-en à Blockbuster.

mardi 7 mai 2013

Conférence sur la géolocalisation à l'ACFAS


Dans le cadre du Congrès annuel de l’ACFAS, je donnais cet après-midi une conférence intitulée « Le concept de géolocalisation ou l’éloge du local».

Cette conférence visait à sensibiliser les participants aux techniques de géolocalisation. Dans un premier temps, je me suis penché sur l’évolution du Web. Par la suite, j’ai donné quelques chiffres sur le potentiel de la géolocalisation (influence 5,1 % des ventes dans les magasins aux États-Unis en 2012) et je me suis penché sur les 5 types de géolocalisation.

Bien sûr, on retrouvait aussi dans ma présentation co-signée par Audrey Portela, détentrice d’une maîtrise en communication de l’Université d’Ottawa, une étude de cas, plus précisément la campagne de géolocalisation de la ville de Montréal lancée en 2011 sous la direction de Guillaume Brunet qui travaille maintenant à Substance Stratégies numériques.

Comme le rappelait le libellé de ce colloque intitulé «Usage des médias sociaux : enjeux sur la e-réputation des organisations » organisé par Francine Charest et Alain Lavigne de l’Université Laval :

« Le Web 2.0 est devenu l’un des plus puissants outils de communication. Ce phénomène suscite de multiples questionnements. C’est sous l’angle des mutations qu’il induit sur les pratiques des professionnels en relations publiques qu’il nous intéresse d’étudier les usages des médias sociaux par ce groupe de professionnels et d’en analyser l'incidence sur la e-réputation des organisations. »

« Bien que ce secteur d’activités représente une catégorie d’usagers très active dans les médias sociaux, il a peu fait l’objet d’études fondamentales. À la lumière de la revue de littérature menée sous l’approche de l’appropriation (De Certeau, 1980, Jouet, 2000; Boullier, 2009; Breton et Proulx, 2012; Millerand, Proulx, Rueff, 2010) nous savons qu’il existe des écarts importants dans les usages et les pratiques des médias sociaux, notamment entre les usages prescrits (De Certeau) ou prévus par les stratèges de la communication et les usages effectifs des usagers ou des publics. »

« Charest et Bédard (2009) ont montré que le Web 2.0 était la revanche des internautes de se réapproprier l'Internet tel qu’il avait été conçu par Tim Berners-Lee en 1993, soit comme un outil d’échange et de partage d’information. Il a été clairement montré que la première génération d'Internet a plutôt été utilisée par les communicateurs à des fins de diffusion et de promotion. Or, cette réappropriation d'Internet par les usagers oblige les professionnels à utiliser ces nouveaux médias comme un moyen de communication interactif avec leurs publics pour ainsi satisfaire les besoins d’information et de communication associés aux nouvelles façons de communiquer dans les médias sociaux. »

« Ce nouvel Art de faire (De Certeau) se rapprocherait des cinq indicateurs de la théorie de gestion des relations de Ledingham et Bruning (1998, 2003) appliquée aux relations publiques, soit la fiabilité, la transparence, l’implication, l’investissement et l’engagement à long terme. »

Ce colloque multidisciplinaire visait à rassembler des chercheurs de différents horizons. Parmi les nombreux intervenants, on comptait Josianne Millette - UQAM - Université du Québec à Montréal, Pascal Plantard - Université Rennes 2, Marielle Metge - USTV, Lukasz Bochenek - Université de Neuchâtel, Valérie Larroche - Université Lyon 3 et Florian MARTIN-BARITEAU - Université de Montréal.


On comptait aussi sur Serge AGOSTINELLI - Université d'Aix-Marseille, France, Anthony Doucet - Université Laval, Alain Lavigne - Université Laval, François Grenon - Université Laval, Patrice Leroux - Université de Montréal, Antoine Dupin - Université Laval, Guillaume Brunet - Substance Stratégies numériques, Pierre-Thomas Choquette - Le Cabinet de relations publiques NATIONAL et François Grenon - Université Laval.

mercredi 9 mai 2012

Conférence sur les médias sociaux à l'ACFAS


Dans le cadre du Congrès annuel de l’ACFAS, je donnais cet après-midi une conférence intitulée « Motivations et médias sociaux ».

Cette conférence visait à sensibiliser les participants au profil des utilisateurs de médias sociaux et aux motivations de ceux-ci. Dans un premier temps, je me suis penché sur le contexte historique dans lequel sont apparus les médias sociaux : origines, typologies et profil des utilisateurs.

Par la suite, j’ai cherché à comprendre pourquoi et comment les consommateurs utilisent les médias sociaux pour engager la conversation avec les décideurs, les influenceurs, les clients, les entreprises et/ou les futurs acheteurs : création de contenu, promotion, visibilité et surveillance.

Bien sûr, on retrouvait aussi dans ma présentation des données sur les réseaux sociaux (LinkedIn et Facebook), Twitter, YouTube et les blogues (Blogger et WordPress). 

Comme le rappelait le libellé de ce colloque intitulé « Les médias sociaux et la perspective consommateur : un point de vue multidisciplinaire » organisé par Marie J. Lachance  (Université Laval), Pierre Beaudoin (Université Laval), Claudine Ouellet (Université Laval) et Jacinthe Cloutier (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières) :

«De plus en plus d’entreprises utilisent ces nouvelles formes de communication (les médias sociaux) pour joindre les consommateurs, ce qui a généré des études et des colloques sur les problématiques commerciales qui en découlent. »

« Il est donc plus que pertinent d'échanger sur le phénomène des médias sociaux en adoptant le point de vue du consommateur. Il est intéressant d'en connaître les usages effectués par celui-ci, son profil type ainsi que l'attitude qu'il adopte envers les médias sociaux. »

Ce colloque multidisciplinaire visait à rassembler des chercheurs de différents horizons. Parmi les nombreux intervenants, on comptait Julia Gaudreault-Perron du CEFRIO (Centre francophone d'informatisation des organisations), Anik Ferron (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Louise Sauvé (Télé-université), Claudine Ouellet (Université Laval) et Patrick Arsenault (Université de Poitiers).

Pour ceux qui n’étaient pas présents et qui voudraient en savoir davantage sur ce colloque consacré entièrement aux médias sociaux, je vous invite à écouter cette entrevue réalisée à l'antenne du FM98,5 à Montréal avec Benoît Dutrizac.

samedi 24 mars 2012

Hunger Games : un marketing redoutable reposant au final sur les médias sociaux


À l'occasion du lancement très réussi du film Hunger Games sur les écrans canadiens et américains, il m’apparaît opportun de se pencher sur le marketing de ce premier d’une série de quatre longs métrages inspiré des romans du même nom. 

Au départ, comme je le mentionnais en entrevue à Gilles Parent du FM93 à Québec, on trouve dans la marque Hunger Games des romans bien ficelés mettant en vedette des jeunes âgés de 12 à 18 ans ; une société du futur à la merci d’un centre névralgique aux visées contrôlantes ; des thèmes éternels (le dépassement de soi, l’injustice, la pauvreté, l’amour, les forces du mal, la guerre des classes, la corruption) ; une téléréalité extrême et des personnages archétypaux.
 
Pour maximiser les chances de réussite du lancement du film Hunger Games, la stratégie de mise en marché s’est avant tout éloignée des réflexes classiques, i.e. achat de publicité dans les journaux, publicité TV le jeudi soir avant la première et multiplication de la visibilité potentielle avec des affiches. 

À l’ère d’Internet, l’opération marketing de Lionsgate a plutôt misé sur l’utilisation des médias sociaux. Par exemple, sur Facebook, on peut constater avec amusement que chaque district (l’équivalent de nos provinces au Canada) possède sa propre page. 

Le Capitole (la capitale maudite des romans d’Hunger Games) possède son propre compte Twitter. 

Par ailleurs, on peut retrouver sur YouTube 8 bandes-annonces ! C’est sans compter le blogue du film, l’application iPhone et les 50 couvertures de magazines obtenues en échange d’entrevues exclusives… 

En fait, il est même possible d’obtenir sur Internet une carte d’identité en bonne et due forme de Panem, le pays imaginaire dans lequel se déroule le roman d’Hunger Games

Au total, selon le New York Times, Lionsgate a investi plus de 45 millions $ dans le marketing entourant le lancement du film. Pas mal pour un film tourné au coût de 80 millions $, mais des miettes en promotion si on le compare aux budgets habituels des blockbusters américains – jusqu’à 100 millions $, en moyenne, et ce seulement pour la publicité du film ! 

Dans ce qui promet d'être une recette mille fois copiée, cette stratégie de relations publiques a permis à Hunger Games de générer des ventes aux guichets remarquables. En effet, lors de son lancement en salle, vendredi, Hunger Games a vendu pour 68,3 millions $ de billets, un record pour un film n’étant pas une suite.

Évidemment, la vente de romans a facilité les choses en préparant le terrain. Depuis septembre 2008, les 3 romans de la série mettant en vedette 12 districts et 24 participants se sont écoulés à environ 26 millions d’exemplaires (copies vendues et imprimées).

Les livres de la série sont disponibles dans 38 pays et ils ont été traduits en 26 langues. Au-delà des chiffres de vente des livres, le succès d'Hunger Games se mesure par le nombre de supports promotionnels, d'objets et de vêtements sur lesquels on retrouve les héros principaux. 

Tous ces artifices marketing n’enlèvent rien aux qualités de l’œuvre de Madame Collins. Mais à l’évidence, le succès d'Hunger Games repose sur une extraordinaire machine de marketing s'appuyant au final sur les médias sociaux.

mercredi 7 septembre 2011

Quel est l'avenir de la télévision (2 de 2)

Hulu à vendre, Google qui lance le téléchargement de film sur YouTube, Blockbuster qui éprouve des problèmes financiers au Canada, Netflix qui recule en bourse suite à une décision de Starz (son principal fournisseur de contenu). 

À l'évidence, le monde de la télévision est en bouleversement. Quel est l’avenir de la télévision dans ce contexte ? J’en parle avec Gilles Parent du FM 93.

Voir aussi :
Quel est l'avenir de la télévision (1 de 2) - Entrevue à l'émission « C'est juste de la TV » sur les ondes d'ARTV.

Blockbuster ou l'évolution du modèle d'affaires de la distribution filmique

jeudi 14 octobre 2010

15 principes de Michelle Blanc pour augmenter votre efficacité sur les médias sociaux


Je termine à l'instant la lecture du livre Les Médias sociaux 101 de Michelle Blanc, consultante, conférencière et auteure marketing Internet et stratégies Web. J’ai adoré !

Le livre de Michelle Blanc est écrit dans un style vivant. Il contient l’essentiel des conseils que vous pouvez retrouver au quotidien dans son blogue. Ceci dit, le livre a un avantage énorme sur le blogue : vous avez au bout des doigts l’ABC des médias sociaux, ce qu’il faut absolument savoir pour partir du bon pied dans l’univers des médias sociaux.

Comme j’arrive un peu tard pour faire ma critique du livre de Mme Blanc (et que plusieurs autres l'ont déjà fait avant moi), je vais me concentrer sur le contenu de l’ouvrage et vous partager mes notes de lecture.

Voici donc les 15 principes de Michelle Blanc pour augmenter votre efficacité sur les médias sociaux :

1 Si vous êtes en affaires, les médias sociaux sont un INCONTOURNABLE. En effet, ceux-ci permettent d’échanger, de raconter, d’expliquer, de s’exprimer, en un mot, de CONVERSER.

2 Dans les faits, les réseaux sociaux sont une variante des bonnes vieilles rencontres face-à-face, le « bouche à oreille sur stéréoïdes. »

« Les réseaux sociaux sont composés d’êtres humains qui, comme vous, ont différentes facettes, écrit Michelle Blanc. Pensez à un gros 5 à 7 d’affaires où vous voulez distribuer vos cartes et vous faire des contacts. » (Les Médias sociaux 101, p. 119).

3 Avant de vous lancer dans la jungle des médias sociaux, il faudra vous préparer. La réussite de votre stratégie sur les médias sociaux sera reliée à vos objectifs de communication et de marketing, à votre image de marque, à votre positionnement, etc. Pour avoir du succès sur les médias sociaux, il sera donc primordial de se donner un plan d’attaque.

4 Si vous êtes nouveau sur les médias sociaux, commencez par sécuriser dès maintenant vos marques sur les différentes plateformes sociales afin d’éviter que certaines personnes empruntent votre identité.

5 Pour être efficace, il faudra multiplier votre présence Web : Flickr, MySpace, YouTube, Dailymotion, LinkedIn, Twitter, Facebook, Slideshare, etc.

6 Par ailleurs, à l’ère de la multiplication des sites de réseautage, de blogages et de microblogages (pour ne prendre que ces trois exemples), il sera important de récupérer les mêmes contenus et de les jouer sur les différentes plateformes.

Michelle Blanc écrit : « Vous pouvez, par exemple, écrire sur un sujet dans votre blogue, mettre les photos qui s’y rattachent sur Flickr, faire une allocution filmée distribuée sur YouTube et inciter les gens à voir ces contenus sur Facebook et Twitter. » (Les Médias sociaux 101, p. 35)

7 « Le roi des médias sociaux est, et reste encore, le blogue », martelle Michelle Blanc (Les Médias sociaux 101, p. 27).

Dans les faits, le blogues est idéal pour apparaître dans les premières places des résultats des moteurs de recherche tels que Google, Yahoo ou MSN. Les raisons de ce succès sont multiples : densité des mots clés, utilisation massive des hyperliens, utilisation du langage naturel, etc.

J’ajoute ici que la lecture du chapitre du livre de Michelle Blanc intitulé
« Bloguer pour vendre » (PDF) que l'on retrouve dans le livre Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires est un passage obligé pour bien saisir ce que j’appellerais la science/art du blogue efficace. Très instructif.

8 Définissez dès le départ une politique éditoriale des contenus, des commentaires et des réactions. Si vous êtes un hebdo, par exemple, vous devez vous poser les questions suivantes : quels sont les journalistes qui peuvent avoir accès à votre compte, quelle est votre politique éditoriale relative aux questions de l’heure, par exemple, devez-vous prendre position ou simplement rapporter la nouvelle, etc. ?

Cette étape est d’autant plus importante que « si vous écrivez une connerie en ligne, rappelle Michelle Blanc, elle restera inscrite sur les différentes archives web assez longtemps. » (Les Médias sociaux 101, p. 39).

9 Durant vos échanges sur les différentes plateformes, évitez de parler de vous (même si très souvent, vous n’aurez pas le choix). Après tout, les médias sociaux, c'est aussi de la vente.

10 Pour générer des résultats à moyen et long terme sur les médias sociaux, maintenez la cadence, échangez, conversez et communiquez régulièrement.

Malheureusement, plusieurs entreprises échouent sur les médias sociaux parce qu’elles manquent d’énergie ; elles s’essoufflent rapidement. Mener une campagne de communication et de marketing sur les médias sociaux (et créer une communauté), cela signifie frapper sur le même clou pendant des mois, voire des années.

11 Dès le départ, il sera nécessaire de vous trouver un créneau. À vouloir rejoindre tout le monde, on finit trop souvent par ne rejoindre personne.

Très vite, il faudra apprendre à identifier les contenus qui font le plus réagir les individus et concentrer vos énergies, choisir, donc sacrifier. À cet égard, un gros MERCI aux raccourcisseurs de liens comme bit.ly qui vous permettent d’identifier rapidement ce qui marche et ce qui marche un peu moins…

12 Pour maximiser votre présence sur les médias sociaux, il sera important de savoir ce qui ce dit sur votre entreprise ou votre marque. Pour ceux qui veulent en savoir plus long à ce sujet, je me suis amusé dans un billet à identifier le
TOP 100 des meilleurs outils Twitter pour suivre ce qui se dit sur vous ou votre entreprise. Je vous le recommande.

13 IMPORTANT : « Les médias sociaux ne changent pas nos motivations, mais modifient les outils que nous utilisons pour faire des affaires », rappelle Michelle Blanc. (Les Médias sociaux 101, p. 73).

14 ATTENTION : les médias sociaux obligent les entreprises à revoir leur modèle d’affaires et leur manière de communiquer. Mais ce n’est pas la fin des relations publiques comme certains voudraient trop souvent le croire.

15 Épuisé par le changement ? Préparez-vous déjà pour la prochaine révolution, les applications marketing mobiles avec les Androïds et le iPhone.

***

Si vous voulez parfaire vos connaissances sur les médias sociaux, je vous suggère également de lire les livres suivants :
Comment entreprendre le virage 2.0 de Raymond Morin que j’ai d’ailleurs croisé la semaine dernière dans une journée-conférence consacrée aux médias sociaux, Six pixels de séparation de Mitch Joel (version française) et Comment faire de la pub efficace sur Internet (nouvelle édition) qui répond aux 25 questions qui me sont posées le plus souvent durant mes conférences portant sur Internet et les médias sociaux.

vendredi 12 février 2010

Élection : une « guerre d'internet »


Entrevue avec Dominique La Haye du quotidien Le Droit à propos de l’importance des médias sociaux en marketing politique, plus particulièrement Facebook , YouTube et Twitter. J’explique l’utilité de ces sites de réseautage sociaux dans un contexte de campagne politique et les raisons qui expliquent le recours à ces nouvelles plateformes médias.

Depuis la campagne présidentielle de Barack Obama, les médias sociaux sont devenus des incontournables pour les politiciens. En fait, je ne pourrais pas imaginer une campagne électorale nationale ou municipale sans médias sociaux.


Les sujets dont je discute dans cet entretien ont déjà été abordés dans une entrevue que j’accordais à
Carole Aoun de Radio-Canada (document essentiel pour comprendre le phénomène des médias sociaux en communication politique) et dans une entrevue TV que je donnais en novembre 2008 à Michel Viens de la SRC.

samedi 4 juillet 2009

Quel est l'impact de la vidéo en ligne sur les médias traditionnels ?

Article passionnant dans le magazine Adweek du 3 juillet 2009. On s’intéresse à la vidéo en ligne et ses impacts sur le divertissement et l’industrie des télécommunications. En voici les grandes lignes.

YouTube et Hulu sont des destinations populaires de la vidéo en ligne (voir mon billet du 13 mai à ce sujet), mais concrètement, ont-elles un impact sur les recettes de la télévision traditionnelle?

Une étude de ChangeWave a montré que la majorité des baby-boomers utilisaient la vidéo en ligne, mais qu’ils exprimaient également leur amour pour la télévision conventionnelle.

Par ailleurs, un rapport de Sanford Bernstein a conclu que la consommation de Web-TV semble très exagérée. Michael Nathanson
cite une étude qui montre que les Américains consomment en moyenne deux minutes de vidéo-Web par jour, comparativement à 309 minutes de TV en direct.

Enfin, contrairement à une opinion largement répandue, il semble que les jeunes regardent la télévision plus que jamais (Source: THR).

Ces quelques constats m’amènent à me poser deux questions pour lesquelles nous n'avons pas de réponse définitive à l'heure actuelle :

1. Est-ce qu’Internet est un moyen de prolonger les modèles traditionnels, ou peut-il changer le modèle d’affaires actuel et ajouter de nouvelles recettes ?

2- En d’autres mots, qui dans l'ensemble des médias et du divertissement, est susceptible de bénéficier de la vidéo en ligne ?

Nous y reviendrons dans un prochain billet.